Après la Gladiator de fin novembre, j’avais décidé de prendre du temps pour soigner mes deux tendinites aux tendons d’Achille. Ces blessures m’ont gêné lors des dernières courses et il était plus sage de sérieusement s’en occuper. Après 15 jours d’arrêt, j’ai repris progressivement mon entraînement en privilégiant de l’endurance à faible intensité et du renforcement musculaire. Bien que j’adore les compétitions, j’apprécie grandement les phases de préparation. En effet, je peux effectuer un gros volume sans avoir à me poser trop de questions quant à mon état de forme. Aussi, pour éviter de rechuter, j’ai intégré du vélo et de la natation en guise de récupération active. Malheureusement, encore à l’heure actuelle, mes fragiles articulations m’obligent à demeurer vigilant malgré toutes mes précautions.

La course

Après 4 mois sans ocr, c’est assez excité que je me suis rendu au sud du Mans pour participer à la 5ème édition de l’Herculéènne. Sur la route, des souvenirs d’il y a 2 ans resurgissent : le parcours difficile, les obstacles artisanaux et sympathiques mais aussi l’état de forme lamentable. C’est bien simple ça avait été la course la plus difficile de mon année 2015. Ce coup-ci, je l’aborde beaucoup plus sereinement et j’ai hâte de retourner au « combat ». Aidé par une bonne signalétique, je trouve assez facilement le site. Des bénévoles m’indiquent où me garer dans un champ situé juste à côté du village. C’est vraiment appréciable de ne pas avoir à marcher longuement avec son sac. Peu après, j’aperçois mon binôme Julien avec qui je vais faire la course. Il convient de préciser que l’Herculéènne est une course par équipe de 2. Les partenaires sont attachés par une rubalise aux poignets durant 500m puis ils sont autorisés à se détacher. Ça change !

Nous retirons facilement et sans attente notre puce ainsi que notre cadeau participant à savoir une petite serviette bleue rafraîchissante. Des stands associatifs, alimentaires, médicaux et un véhicule podium constituent le village. Le public pouvait directement accéder à plusieurs obstacles comme le grand bac à mousse, le ramping dans un tunnel et les fosses de boue du départ. N’étant pas arrivé très en avance, on a dû se dépêcher. Après un bon échauffement, il était déjà l’heure pour nous de se présenter sur la ligne de départ. Une coach sportive avait dirigé un échauffement collectif au préalable. En deux ans, je constate qu’il y a eu une évolution des participants. En effet, ça joue des coudes pour se placer et je ne suis qu’en 3ème ligne. Comme pour les courses sur route, la majorité des gens présents dans cette vague viennent là pour le classement, battre leur temps des années précédentes tout en s’amusant bien évidemment mais la sensation de compétition est tout de même très présente. D’ailleurs sur l’ensemble des vagues, j’ai vu vraiment peu de déguisements.

Petit point sur ce qui nous attend : 13km500 en deux boucles de presque 7km, 60 obstacles minimum et un parcours très trail mêlant des longs passages dans les champs de vaches, des ruisseaux et des pentes abruptes du circuit de motocross : de quoi bien « casserz les jambes. Avec Julien, on opte pour un départ plutôt prudent. Ca y est, le départ est donné précipitamment et Julien a à peine eu le temps d’enlever son tee-shirt et de me rejoindre ^^. Devant les « kamikazes » sont de sortis. Que c’est bon de retrouver cette montée d’adrénaline ! Nous sautons à pieds joints le plus loin possible dans les mares de boue tels des gamins. L’eau ne me paraît même pas froide. Je dois avouer que ça m’avait manqué. Nous sommes en 10ème position lorsque nous nous détachons alors qu’une courte montée se dessine. Je ne suis vraiment pas dépaysé car le parcours est quasiment identique à celui d’il y a 2 ans. Peu de surprise ! Très vite, les concurrents se connaissant mal paient leur départ trop rapide et nous les remontons progressivement. Sur ce début, les courses dans l’eau à hauteur des mollets sont très présentes. Certains coureurs réduisent déjà fortement leur allure. Nous enchaînons plusieurs obstacles : j’essaie de passer sur des câbles pour traverser un petit cour d’eau , un pour les pieds et un pour les mains mais ils ne sont pas assez tendus et rapidement je me retrouve à l’horizontal. C’est dommage et je suis contraint de sauter dans l’eau. Une échelle nous permet de remonter sur un pont et directement derrière nous replongeons dans le ruisseau pour remonter une nouvelle fois par un filet de corde. Sur la plaine herbeuse, un ramping de 15mètres et un passage dans l’eau sous un filet nous attendent. Plus loin, c’est la difficulté du parcours : nous devons monter en haut d’une petite colline avec un dénivelé sympathique. C’est là que les différences entre les coureurs se font. Avec Julien, nous faisons une belle descente et nous nous retrouvons avec 3 équipes détachées en tête. Les coureurs encouragent et motivent leurs binômes. Premier check-up physique : je sens mes jambes assez lourdes et j’ai dû mal à bien lever les genoux mais j’avance quand même. Julien est légèrement mieux que moi sur les obstacles et les relances. Ainsi, il m’aide énormément en me tendant la main pour me hisser lorsqu’il le faut : c’est l’esprit solidaire que j’aime dans ces courses en binôme. Ensuite, une structure inclinée en bois assez haute se dresse sur notre passage. Il convenait d’être vigilant pour ne pas tomber même si un matelas avait été placé en cas de chute. Très vite, nous rattrapons les vagues du 7km parties trop peu de temps avant nous et il a fallu systématiquement passer devant tout le monde. Ça n’a vraiment pas été facile de se faire houspiller par les coureurs qui attendaient sagement leur tour depuis plusieurs minutes notamment sur les pontons de bois sur l’eau. Puis, nous enchaînons sur une longue ligne droite dans des champs. Le vent de face ralentit notre allure. Par ailleurs, la densité d’obstacles y est importante: les mini monkey bar, un amas de pneus où j’ai pris des méga gamelles d’ailleurs ^^,des bennes inclinées, des structures avec des bottes de pailles et des échelles de pneus ou des cordes pour escalader, un ramping, une structure en bois regroupant 4 palissades de 3m50 environ et des mini haies. Nous sommes toujours aux coudes à coudes avec 3 autres équipes et personne ne veut lâcher.

Après une petite montée, une foule s’amasse devant un grand ventriglisse. J ‘attends juste que la personne devant moi soit suffisamment loin et me jette devant tout le monde sauf que je suis très surpris par la vitesse. En effet, je n’arrive ni à ralentir ni à me diriger. C’est vraiment le meilleur ventriglisse en termes de sensation que j’ai pu faire. On atterrit dans une piscine avec suffisamment d’eau. Peut-être aurait-elle pu être plus grande pour permettre à 4 personnes de passer en même temps ou encore un second ventriglisse monté à côté pour fluidifier le passage.

Arrivé dans l’eau, instinctivement je me retourne. Malgré les nombreux bénévoles présents , l’équipe suivante n’a pas attendu le délai suffisant et j’ai juste eu le temps de plonger en avant pour éviter la violente impacte. Néanmoins, je sens une douleur me traverser le mollet gauche. En sortant de l’eau, je fais le point alors que la personne s’excuse. Je ne vous cache pas que j’ai mal. Je teste quelques foulées et la jambe tient le coup: on repart. C’est exactement la même sensation qui si vous courriez avec un bon gros début de crampe et que la douleur s’intensifiait dans les côtes. Le mental prend le dessus et je ne réfléchis plus. Il faut avancer ! Après coup, je me dis que j’ai eu beaucoup de chance. Si le gaillard de 80kg m’était tombé sur le dos ou la nuque à cette vitesse, je n’ose imaginer les dégâts. Je boite toujours 3 jours après mais c’est un moindre mal. A proximité du toboggan se trouve un porté de sac assez court avec une belle côte. Le mollet pique bien mais je sers les dents. Nous revenons sur le circuit de motocross et ses pentes pour la fin de course. Des filets de corde à flan de colline et des lances à incendie nous aident à grimper et descendre. On rencontre des mini haies, un tirage de corde pour hisser des pneus assez légers, un ramping sous terre et pour finir le bac à mousse avant de repasser la ligne d’arrivée pour un second tour.
Même si je ne suis pas fan des courses avec boucles, le parcours est tellement plaisant que ça ne m’embête pas. Se frayer un passage parmi les autres coureurs fait maintenant parti du jeu. Au ¾ de la course, je m’aperçois que nous sommes second et que derrière le trou est fait. On ne lâche rien et on maintient le contact. Aussi, nous franchissons tous les obstacles et difficultés sans encombres.

Arrivé devant le ventriglisse, suite à l’incident du tour précédent, je prends la décision de passer à côté préférant privilégier ma sécurité. Je n’aime pas ça mais bon, je suis déjà bien diminué depuis 8km et je n’ai pas envie de prendre plus de risques inutilement.

La fin de course s’annonce sympa car l’autre équipe est juste devant et je nous sens en forme.

Malheureusement, pour des raisons inconnues (vent, eau froide, gel pris???), dans le dernier kilomètre, Julien, pourtant très en forme, est pris de nausées et il doit s’arrêter un long moment pour vomir. J’essaie de le rebooster du mieux que je peux mais à part attendre je ne sers pas à grand chose n’ayant pas d’eau à lui proposer. Cela n’est pas bien grave et nous repartons bien décidé à finir sur un bon rythme. Je m’attendais à voir les autres binômes nous rattraper mais nous avions vraiment beaucoup d’avance. La pause d’ une minute environ m’aura permis de bien récupérer. Les derniers hectomètres sont en vue : je saute dans le bac à mousse qui me submerge. La sensation d’étouffement est toujours aussi peu agréable ^^. Nous franchissons la ligne d’arrivée en 1h30 main dans la main ravis d’avoir partager cette aventure ensemble. Le ravitaillement de fin était constitué d’une soupe chaude et d’une canette de boisson énergisante. En revanche, j’ai cherché en vain les aliments solides… ça m’a vraiment manqué ! Il y en avait sur le parcours (fruits notamment) mais pas à l’arrivée.

De plus, le classement apparaissait directement sur un petit écran. C’était assez sympa !

Vers 16h, comme pour les courses sur route ou en trail, une remise des récompenses avait lieu et nous avons reçu une bouteille de vin et une boite de rillette pour notre 3ème place (une équipe de la seconde vague a fait un meilleur temps que nous). Je suis plutôt partisan de ces remises de récompenses lors des courses à obstacles.

Avec 3000 participants et des commentaires très positifs sur les réseaux sociaux suite à l’événement, l’Herculéènne a conquis ses participants. Je suis très content que des courses accessibles à tous financièrement et à but caritatif aient autant de succès.

J’ai moins aimé :

être en vague chrono et devoir dépasser aux obstacles les vagues précédentes dès le 3ème kilomètre,
l’absence de fruits au ravitaillement de fin, la sécurité difficile à assurer sur le ventriglisse, l’absence d’un lot finisher (même si je m’en passe^^), les câbles et sangles peu tendues au dessus de l’eau.

J’ai aimé :

l’ambiance, le parcours exigeant, les obstacles visibles par le public, la remise des récompenses, faire la course en binôme (ça change), avoir surmonté les aléas de course, le rapport qualité-prix, le parking à proximité, la gentillesse des bénévoles.

Je remercie chaleureusement Sébastien, l’organisation de l’Herculéenne ainsi que les bénévoles pour leur accueil , la belle course proposée et leur sympathie.

Je remercie également Léo Climber, mon coach depuis plusieurs années pour son soutien sans faille, Seb d’obstacle, Nutrisens sport, Accessoire running, Bulkpowders, Globe Runners et la Frappadingue .

Je remercie aussi Camille et Julien pour les photos et les flyers.

Je finirai en saluant tous mes amis qui se reconnaîtront et ma team OCR Bulkpowders.

Dernière ligne droite également pour l’organisation de la MayDay53 qui aura lieu le dimanche 16 avril prochain à Mayenne (53). N’hésitez pas à vous inscrire à cette course à obstacles que j’ai la chance de co organiser et qui sera vraiment sympa !

Enfin, j’ai lancé depuis mi janvier, ma cagnotte participative pour participer aux Championnats du monde de courses à obstacle à Toronto au Canada. Déjà qualifié l’an passé, je n’avais pu y prendre part faute de moyens. Cette année, j’essaie de me donner les moyens de vivre cette belle expérience en travaillant davantage et en mettant en place cette cagnotte. Si vous souhaitez m’aider, je vous en serai très reconnaissant.

Prochaine course si tout va bien : ça sera la Frappadingue de Bourg (33) le 9 avril prochain.

Je vous dis à bientôt et Enjoy.