La course à obstacles : le sport parfait pour comparer des athlètes aux profils différents.

La difficulté d’un obstacle dépend vraiment du profil et des points forts/faibles de chaque coureur. C’est l’extrême avantage de la course à obstacles et ce qui en fait sa popularité croissante de part et d’autres de l’Atlantique : elle permet de rassembler des athlètes aux profils différents sur un parcours unique qui offre, idéalement, un moyen de comparaison simple, honnête et relativement efficace.

En fait, la plupart des obstacles requièrent qu’un athlète prouve une ou plusieurs des qualités suivantes: la force, le grip, l’agilité ou le courage, avec, en toile de fond, la capacité à se concentrer à 100% sur chaque obstacle malgré l’essoufflement et un rythme cardiaque élevé. Chacun de ses traits va avoir un type d’obstacle « phare » qui peut se révéler extrêmement difficile pour un athlète dont le talon d’Achille est justement le trait en question.

En voici les principaux exemples, inspirés des trois plus importantes courses à obstacles du monde en 2014 :

Force

Pour des coureurs aux petits gabaris comme Thomas Blanc et moi-même, les « portés lourds » (heavy carries) à poids unique sont généralement accessibles mais peuvent devenir très compliqués lorsque le designer du parcours est connu pour ses obstacles frôlant le sadisme, à l’image de l’icône Norm Koch, fièrement responsable d’un double porté infernal de près de 50 kg sur une pente à 30 % lors des récents championnats du monde de Spartan Race dans le Vermont, aux États-Unis !

Grip

Comme Amélie Soulie-Leung l’a mentionné dans un article précédent, le Platinum Rig peut être incroyablement exigeant en termes de grip (plus encore que de force dans le haut du corps, car celle-ci peut être remplacée par la force d’inertie). Le désormais célèbre Tarzan swing dans le Vermont est également très complexe car il faut se balancer en suspension d’une corde à l’autre à 5 ou 6 reprises après avoir nagé 60 mètres dans une eau à 12 degrés qui se charge de te faire perdre tout ce qu’il te reste de grip en une poignée de secondes!

Agilité/coordination

Le spear throw (lancé de javelot symbolique de Spartan Race, leader de la course à obstacles) semble aléatoire et lié à la chance lorsqu’on n’y est pas habitué. Mais une fois qu’on s’y entraîne un peu et que l’on maîtrise la technique : c’est en fait incroyablement simple et ne requiert qu’un peu de technique et de coordination ! Avant le mois d’août, j’avais raté 80 % de mes lancers en 2014, depuis que j’ai pris le coup de main, j’ai fini la saison en touchant la cible 14 fois sur 16 ! Cela s’est avéré crucial lors de l’impressionnant Ultra Beast dans le Vermont, où pas moins de 5 lancés étaient au programme entre la ligne de départ et l’arrivée, avec le risque de faire un total de 150 burpees en ratant chaque lancé…

Courage

Le courage et la capacité à affronter ses peurs sont plus souven mis à l’épreuve dans un Tough Mudder que dans une Spartan Race. Lors du mythique World’s Toughest Mudder cette année, un saut de 12 mètres de haut depuis une falaise a fait fléchir certains coureurs pourtant très expérimentés. Personnellement, j’y suis passé 4 fois et ce n’est devenu plus simple à aucun moment! De même, sauter dans un container rempli de glace ou traverser un champs de fils électriques n’est jamais une partie de plaisir…

Tough_Mudder_SoCal_2013_Walk_the_Plank

Vous l’aurez compris, il est impossible de définir un obstacle comme étant « le plus dur » en course à obstacle. Un coureur à grand gabaris n’aura pas les même facilités ou difficultés que je rencontre dans chaque course, et c’est précisément ce qui fait tout l’intérêt de ce sport : un coureur de 90 kg à 1 m 90 pourra facilement me semer lors d’un porté de 50 kg, mais je le rattraperai sans aucun doute quelques minutes plus tard lorsqu’il sera empêtré dans des fils barbelés trop près du sol…

AROO !