Dimanche 07 avril a eu lieu la première édition française de la Brutal Race, à Verneuil-sur-Seine (78).

Initialement prévue en septembre 2018, mais annulée « en raison des inconvénients liés à l’endroit […] prévu », la Brutal Race qui s’affiche comme étant « la plus importante course à obstacles d’Amérique Latine » était très attendue par les participants.

Promettant un niveau de difficulté relativement élevé, « de l’eau, de la boue et du plaisir ».
De par sa présentation et sa communication, nous l’attendions à la croisée entre un Mud Day & une Spartan Race.

Deux distances étaient proposées, 5 et 10 km dont une vague Elite sur ce format plus long.

C’est  également l’occasion de croiser les copains d’autres équipes : Philippe de la Wolf Team, Sébastien d’Invicta & Nicolas et Arnaud des Chats Perchés.

Notre équipe est composée d’une femme et de huit hommes.

L’avant-course

Il n’est pas difficile de rejoindre la base de loisirs du Val-de-Seine, mais nous regrettons de n’avoir vu aucune signalétique sur la route pour guider les participants vers le site.
Un grand parking est mis à disposition gratuitement, tout proche de la base de vie.

Arrivés sur place un peu avant 09h00, notre team se dirige tranquillement vers la récupération des bracelets permettant d’accéder à la course. Un premier problème se pose alors : l’attente ! Que nous ne comprenons pas vraiment, car nous sommes nous-mêmes tous passés très rapidement (?). Nous pensons également aux élites qui devaient faire face à une deuxième file d’attente pour récupérer leurs puces chrono.

Nous remarquons que, contrairement à toutes les courses organisées en Région Parisienne ces dernières années, il n’y a eu aucun contrôle de sécurité sur le contenu des sacs.

Nous récupérons ensuite le t-shirt offert et, avant de nous rendre sur la zone de départ, déposons nos sacs à la consigne (gratuite). Cependant, nous relevons là aussi un détail plutôt négatif : les sacs sont laissés dehors sans aucune protection. La météo à cette heure-là étant encore très incertaine, nous espérons ne pas les récupérer trempés. De plus, la surveillance des affaires semble peu fiable…

Avec le contre temps de récupération des dossards, nous arrivons finalement à la fin de l’échauffement, il est alors 09h56, plus que quelques minutes avant le top départ de notre vague.

La course

L’ambiance n’est pas très marquée, il n’y pas de speaker et nous sommes retenus dans le sas de départ pour plusieurs minutes de retard.
Le top départ est enfin donné par un compte à rebours lancé par les participants.
Avant de passer la ligne de départ, un petit mur est à franchir, une bonne idée pour tout de suite diluer la vague et ne pas faire de goulot d’étranglement au premier obstacle.

Nous nous lançons sur la petite plage au bord du lac et les premiers obstacles s’enchaînent très rapidement avec un ramping sous filet, un mur, suivi d’un mur incliné renversé.

De retour sur la plage après cette petite boucle, un deuxième ramping d’environ quinze mètres de long sous des câbles tendus, et nous arrivons face à un mur incliné avec des cordes… Ah non, problème de balisage : la rubalise étant au sol, nous avons foncé tout droit avant de nous faire rappeler à l’ordre, car il faut passer sous la structure où un troisième ramping sous filet nous attend.
Après cela, nous pouvons franchir le mur incliné à l’aide des cordes, sans mal, malgré sa taille imposante (vs d’autres courses).

Nous nous éloignons de la zone de départ et continuons à enchaîner les obstacles : pyramide en filet, dessus/dessous beaucoup plus grand qu’à l’habituel, avant d’arriver au tiré de pneus. Face à cet obstacle que nous croisons souvent, nous remarquons qu’il s’agit là de trois pneus de voitures, la difficulté n’est donc pas grande pour les tirer puis aller les remettre en place.

Il n’y a pas de différence « homme/femme » et ce, nous le remarquerons plus tard, sur l’ensemble des obstacles. C’est le même combat pour tous 🙂

Nous enchaînons avec un porté de sac de 15 kg (d’après le bénévole) sur une petite boucle. Pour ceux qui le souhaitent, il est possible de le remplacer par l’exécution de 15 burpees.

La course se poursuit avec un filet droit à très grandes mailles, peu stable, peu tendu et assez haut. Même s’il n’est pas très confort, il se laissera franchir sans difficulté, si ce n’est le manque de courtoisie de certains « élites » chronométrés, partis dans la vague d’après et qui passent légèrement comme s’ils étaient tout seuls… Un comportement que nous ne manquons pas de leur relever, surtout qu’une participante n’était pas très rassurée, voire tétanisée, en haut du filet.

Nous continuons avec le monté de corde d’environ six mètres de haut – lui aussi échangeable contre 15 burpees – qui passe également sans trop de problème étant donné que, pour une fois, les cordes sont propres !

S’enchaînent ensuite : deux murs, une toile d’araignée (peu complexe et courte), et un nouveau port de sac, où cette fois nous prenons chacun deux sacs (d’environ 10 kg) à porter sur une boucle de 100 mètres, avant d’arriver au pied d’une structure que nous n’avions encore jamais croisé sur une course.
Il s’agit d’une pyramide inversée faite de bois qui est à franchir par l’intérieur, et non par l’extérieur comme classiquement. Une variable intéressante !

Arrive ensuite les monkeys barres qui se déroule en deux étapes : la classique échelle horizontale, mais instable, puis une poutre suspendue où les techniques de passages des participants sont variées 🙂

Nous voici de retour sur la plage où les deux dernières mégastructures se dressent face à nous.
La première composée de trois parties : un mur avec des prises, une succession de six cordes à nœuds suspendues dans le vide (avec un filet de protection au-dessous en cas de chute), et un filet pour redescendre.
C’est la structure sur laquelle nous verrons le plus d’échec, ainsi que sur la dernière, nommée le Goliat, qui est une sorte de gros quarter d’environ 5-6 mètres de haut à monter.
Dernier obstacle de la course, il nous semble moins dur que ce que nous avions vu, mais là encore il est propre et sec, ce qui est un avantage pour le franchir.

Le temps pour l’équipe de se rassembler et nous franchissons comme à notre habitude la ligne d’arrivée ensemble, sous les applaudissement des 4-5 bénévoles qui nous remettent de suite une banane et une bouteille d’eau en guise de ravitaillement de fin… un peu léger quand-même, surtout que nous avons eu deux ravitos avec uniquement de l’eau sur le tracé. Mais bon, rappelons-nous qu’à la première Spartan de Paris, c’était un gâteau sec et une boisson « chimique », ça ajoute au coté « brut » de la course 🙂

Enfin la médaille nous est donnée dans la main, pas autour du cou (ça par contre, c’est un poil triste)… et c’est la fin. Un peu décevante, là encore sans speaker, sans musique, sans ambiance, il n’y a même pas d’autres participants autour… cela s’explique par le fait qu’il n’y ait pas de « village » sur la Brutal Race.

Nos montres affichent un petit 9 km au lieu des 10 prévus, et nous restons sur notre fin quant aux obstacles annoncés et non présents, comme la zone Zombies ou le Memory Code par exemple.
Au total, sans compter le petit wall avant le départ, ce sont 19 obstacles qui ont été franchis, alors que 24 étaient présentés sur le plan de la course.

Une petite blague d’un membre de l’équipe résume bien l’avis général : « On est plus propre qu’à la fin de nos entraînements ! »…
En effet, alors qu’un lac était à disposition, et qu’une autre course sur ce même site avait mis de la boue, là c’est le zéro absolu pour l’un comme pour l’autre.
Une grosse déception sur ce point qui fait partie de ce qu’annonçait la course (si vous vous rappelez de l’intro de cet article) et qui l’aurait rendu sûrement plus dure, mais également plus nature.
Là encore, comme nous nous le dirons, c’est bien la première fois qu’on voit tous les obstacles aussi propres à notre passage !

Nous retournons chercher nos sacs, où le retrait est plutôt rapide car nous n’avons pas  besoin de faire la queue, contrairement à ceux des prochaines vagues qui arrivent pour déposer les leurs.

Nous serions bien restés un peu plus longtemps sur le site pour profiter, mais il n’y a rien pour se restaurer, là encore c’est une grosse surprise, car cela devient « classique » sur les courses d’avoir quelques FoodTrucks.
Qu’à cela ne tienne, l’équipe finira par aller partager une pizza en ville.

Le bilan

Il serait facile de relever les nombreux couacs qu’il y a eu sur la Brutal Race, le plus gros restant l’absence d’eau et de boue, ainsi que d’obstacles qui étaient pourtant bien mentionnés dans leur communication.

Mais oui, on peut dire qu’il y a eu « sur-promesse ». Même s’il s’agit d’une première édition en France, la course a fait des erreurs qui sont plus souvent relevées sur des petites courses débutantes que sur des grosses franchises… ça ne peut que surprendre !

Sans oublier le manque de sécurité sur certains obstacles, car même si un bénévole était présent à chacun d’entre eux, les hauteurs des structures vs le petit lit de paille au sol, cela aurait pu être bien problématique…
Il n’y avait pas de signaleurs, pas de contrôle réel à la bifurcation du 5 km, pas ou peu de pénalités en cas d’échec et peu de vérifications… donc oui, pour une course qualificative pour les « World Championships », ça manquait de sérieux.

La course n’est pas d’un niveau élevé, mais disons plutôt modéré.

Malgré les problèmes d’organisation, nous avons passé un bon moment de partage en équipe, en découvrant une nouvelle course et de nouveaux obstacles.

Nous espérons que, malgré les erreurs de cette première édition, la Brutal Race reviendra plus forte en France pour une seconde édition.
En effet, cette histoire n’est pas sans nous rappeler l’échec de l’implantation en France de la Legion Run, qui avait subit de très lourdes critiques suite à sa première, et de fait seule édition en France en 2016.

Avec quelques évolutions et améliorations, cette course pourrait être bien mieux vu son potentiel encore non exploité… à suivre !

Les points positifs : 

  • Une course fluide
  • Quelques obstacles inédits
  • Les mégastructures de fin (Jungle & Goliat)
  • La largeur des obstacles qui permettent de passer à plusieurs
  • T-shirt + médaille offerts et pas de frais additionnels (parking/consigne)

Les points à améliorer :

  • La plateforme d’inscription
  • La recherche de numéro de dossard (qui ne fonctionnait pas pour tout le monde)
  • Pas de boue, pas d’eau
  • Le temps d’attente au retrait des dossards
  • Les consignes à l’air libre et peu surveillées
  • Le cruel manque d’ambiance au départ et à l’arrivée
  • 9 km &19 obstacles au lieu des 10km & 24 obstacles annoncés
  • La sécurité un peu juste sur certaines structures
  • Pas de village et rien pour se restaurer en fin de course

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