Mon aventure commence en Décembre 2014 lorsque je m’aperçois que la Spartan Race de Rome tombe pendant mes vacances d’avril. Ainsi, je décide d’organiser un Race Trip avec ma compagne.

Nous arrivons en Italie dès le mercredi matin et nous enchaînons trois jours de visites intenses. La capitale italienne est magnifique et je la conseille fortement. On y trouve énormément de monuments archéologiques et de beaux points de vue. Mon coup de cœur ira au Colisée et au Forum romain.

Par ailleurs, nous rencontrons plusieurs groupes de français avec qui nous partageons plusieurs repas et des discussions passionnées autour de notre passion commune : supers moments passés avec Carla et son mari, Greg, Maryline et ses copines notamment.

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Le lieu de course nous a posé des problèmes de logistique et nous avons décidé de faire les 80km séparant Rome d’Orte en covoiturage avec les spartan racers français, Juny et sa compagne. Dans la voiture, l’excitation nous gagnait progressivement.
Orte est un village typique médiéval perché au sommet d’une montagne. Comme le profil l’indiquait, le dénivelé sera bel et bien de la partie sur cette spartan race. Après une Pasta Party très conviviale entre français, nous regagnons notre chambre pour un ultime repos avant la bataille.

Jour J

Lors de l’attente de 30 minutes au retrait des dossards, je rencontre de nombreux racers de grandes qualités comme Thomas Blanc, Vincent Di Benedetto avec qui j’ai pu longuement échangé.

Je reconnais aussi Peter Ziska (champion d’Europe en titre qui n’avait plus de place sur ses vêtements tellement il y avait de sponsors) et Luis Barbe l’espagnol qui remportent quasi toutes les courses auxquelles ils participent. WOW, je ne suis entouré que par des athlètes qui viennent de toute l’Europe. Et ils ne sont pas là pour rigoler !

Malgré mes 25-30 km de marche effectués lors des 3 journées précédentes, je me sens plutôt en jambe et serein. Après les photos habituelles d’avant course avec le groupe, nous nous échauffons rapidement avec Vincent Di Benedetto.

H-15min, je franchis la fameuse palissade pour entrer dans le sas de départ dans les premiers. Chose étonnante, je ne ressens aucune pression, juste hâte que ça commence et je profite de l’instant présent. Je me place en seconde ligne prêt à prendre un bon départ pour me placer et éviter la gêne occasionnée par les bouchons aux obstacles. En italien, l’échauffement bat son plein et le speaker fait monter l’ambiance : AROO ! AROO ! AROO ! Les 4 premières lignes de cette première vague sont calmes et concentrées.

9h : décompte 5 – 4 – 3 – 2 et grosse montée d’adrénaline ! Les premiers candidats s’élancent déjà. Je commence à être habitué à ces départs et j’accélère pour passer dans les 10 premiers une fosse de boue de 3 m 50 de large située à 50 m de la ligne de départ et ainsi éviter de me faire écraser. Après quelques bousculades, je réduis progressivement mon allure pour arriver sur les dessus-dessous que je passe sans encombre.

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Ça y est on y est : premières côtes et passages dans la forêt. Chacun prend son rythme de croisière en course à pied, là où j’ai encore le plus de progrès à faire. Je me fais dépasser par plusieurs coureurs bien meilleurs traileurs que moi. Je vois tour à tour passer Luis Barbe suivi par les frenchies Vincent, Jérémy et Marc. Ça va vraiment vite ! Je gère mon effort, sans doute trop, car je sais qu’il y aura beaucoup de dénivelé et, joie des spartans, on ne connaît pas la distance totale.

Le parcours est magnifique avec des descentes abruptes qui nous conduisent vers un cours d’eau. Dessus-dessous avec le corps totalement immergé sous une eau gelée : Ça réveille ! Je gère assez bien le tirage pneu et perd moins de place que d’habitude et je dépasse même des concurrents sur le ramping qui arrive juste derrière. Ce sont pourtant mes deux points faibles.

Ensuite, on remonte vers Orte en passant sur un pont d’où on avait une joli vue et j’essaie d’élever ma vitesse sur cette partie roulante. La montée vers le bourg est très pentue et le cardio monte vite. Je suis obligé d’alterner marche et course comme la plupart des coureurs et je ressens à cet endroit les kilomètres de marche des jours précédents. Je m’accroche pour garder un bon rythme sur les marches. Je croise Jérémy et Vincent qui sont déjà dans la descente. Ils m’encouragent et me tapent dans la main. C’est ça l’esprit solidaire OCR. Je ne peux leur répondre car je suis dans le dur.

Arrivé en haut, les monkey bars se dressent devant nous sur la place de la mairie de la petite citée. Les barreaux sont larges et je teste la barre… Horreur mes mains ne tiennent pas car elles sont recouvertes de boues encore humides.. 5 fois j’ai dû frotter mes mains pour enfin réussir à passer très difficilement et non sans me concentrer énormément un obstacle que je domine aisément d’habitude…J’aurais dû aller aux burpees, je pense, vu les minutes perdues à le passer. Juste avant la longue descente, je réussis rapidement le retournement de pneu. J’ai un peu de mal à retrouver un bon rythme de course à pied car la montée à laissé des traces.

Nous franchissons les obstacles habituels : dunes de boue, montée de genoux dans des pneux, tirages de la charge de 10 kg avec une chaîne… Je m’aperçois que ça revient derrière moi. Des gabarits musclés me reprennent à ce moment-là, j’ai donc mis beaucoup de temps à récupérer. Nous arrivons à ma bête noire à savoir le javelot. Je souris car malgré mes nombreux entraînements, j’ai toujours raté cet obstacle. Ce coup-ci, le javelot est de qualité contrairement aux épreuves Française. La cible est énorme et située à 5 mètres. Je lance sereinement pour le réussir… YES ! Enfin !

Les écarts commencent à se créer et on entre dans la partie où ceux qui ont présumé de leur force craquent. On repasse près du village Spartan où on trouve la montée de corde, le plan incliné et le cargo net. Je reprends plusieurs concurrents sur les nombreuses montées dans les champs de terre retournées et dans les herbes hautes : on rencontre l’Hercule’s Hoist étonnement léger, des portées très (trop) courts (sacs de 20kgs sur des pentes abruptes de 100m, bûche sur un parcours de 600m environ, seau pas contrôlé où tout le monde met 2 pelletés de gravillon). Bref je comptais récupérer beaucoup de temps sur ces portées, il n’en fut rien car c’était trop peu sélectif. Arrive le code à retenir où je perds un peu de temps à la mémorisation Tango 121 30 98. J’ai dû revenir après 100m car j’avais un doute…

Nous revenons dans un cours d’eau où je peine à avancer tellement le sol est inégal et jonché de cailloux. Un sauveteur type spéléo me crie « atenzione » et sans comprendre ce qui m’arrive je me retrouve sous l’eau… Trou et 10 mètres à nager qu’avec les bras. J’ai mis du temps à sortir de ce passage magnifique mais heureusement les écarts étaient déjà fait. Personne devant et personne derrière. Pas de risque à prendre. J’ai fini cette Spartan sans trop élever mon rythme. Je comprends un peu tard que l’arrivée est proche après avoir donné le bon code. Dernier franchissement du mur et me voilà sautant le feu. Je ne finis pas si fatigué que ça car je n’ai pas su gérer mes efforts sur la deuxième partie de course. Je terminerai finalement en 1 h 36 et à la 36ème place de la vague élite. Encourageant pour la suite aux vues des circonstances (malade durant 2 semaines avant la course et énormément de marche les jours précédents la course).

Nous recevons la médaille avec la petite partie prévue pour la trifecta à compléter et le tee shirt finisher gris et bleu de la super. Je retrouve les autres racers français et nous partageons nos expériences à chaud avant de prendre les photos d’après course tous réunis derrière la bannière tricolore. Ce fut un super moment d’échanges.

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Bilan :

Cette spartan Race Orte avec son parcours sélectif, sauvage et varié, son dénivelé, ses passages canyoning et le côté pittoresque du village restera un très beau souvenir. J’y ai pris énormément de plaisir et j’ai su prendre du recul dans la course pour profiter pleinement des paysages et de la chance que j’avais.

Les rares points à améliorer : Il faudrait plus de bénévoles pour les inscriptions du matin et des nouveautés au niveau des obstacles car il n’y a eu aucune surprise. Dommage !

De plus, cette course m’a permis de me confronter au top niveau européen et j’ai pu mesurer les progrès qu’il me restait encore à faire avant la spartan de Paris. Cela reste un résultat très encourageant pour moi.

Par ailleurs, humainement, j’ai aussi pu faire de supers rencontres et revoir certains racers français : Jérémy et Marion, Rémy, Vincent, Tom, Tom, Jean, Juny et Anne Lise, Maryline et ses copines, …

Enfin, je remercie mon coach , Léo Climber pour son soutien et son coaching. Je remercie aussi toutes les personnes qui nous ont aidés sur place et ont ainsi grandement facilité notre séjour: Carla et Greg notamment, Marilyne. Je remercie enfin ma compagne qui me laisse vivre ma passion. Merci à vous ! Bisous.

Pour ma part, je rentre exténué de ce Race Trip mais avec des souvenirs pleins la tête. Qu’une envie : y retourner au plus vite.
Cette semaine, je vais tâcher de récupérer au maximum avant de courir dimanche à Hérouville Saint Clair dans le Calvados l’Audacieuse, course de 10km à obstacles. Peu de répit pour les furieux.

A très vite ! Aroo !