En 2016, elle découvrait la course à obstacles quelques mois après sa grossesse avant de se qualifier et de s’envoler vers les États-Unis et le Canada pour représenter la France aux deux championnats du monde en fin d’année. Rencontre avec une athlète impressionnante : Dr Yasmine Spitz.
Sébastien Desbenoit : Comment as-tu découvert la course à obstacles ?
Yasmine Spitz : J’ai découvert en suivant l’équipe des Spartan Lions avec Yann [Chambert]. J’avais envie de faire ma première course après ma grossesse. J’ai fais cette première Spartan quatre mois et demi après mon accouchement.
J’avais repris le footing depuis un mois, j’y suis allé pour découvrir et participer. Et cela a été très dur surtout par le manque d’entrainement. Je suis arrivée en pleurs : je me disais que je ne recommencerai jamais. Mais dès le lendemain, je voulais recommencer. J’étais arrivé septième. Je me suis inscrite directement pour la Spartan Paris où j’ai validé ma qualification pour les Monde Spartan & OCR. Et, à la fin d’année, avec Yann, nous avons mis le cap sur le Lake Tahoe aux États-Unis et le Canada.
Sébastien Desbenoit : Tu as donc vécu la course à obstacles en tant que remise en forme…
Yasmine Spitz : À la base, j’aime courir mais je n’avais jamais fait de musculation ou de renforcer. Pour la course à obstacles, être complet est réellement important. C’est ainsi que je me suis motivée pour faire des squats, des abdos, des suspensions… Je savais ce que je les faisais. Cette préparation et la perspective de la course m’ont clairement aidée à me remettre plus vite en forme après ma grossesse.
Cette préparation et la perspective de la course m’ont clairement aidée à me remettre plus vite en forme après ma grossesse.
C’était fait de façon simple, juste trois fois trente minutes par semaine, chez moi et sans matériel. J’ai recommencé le footing en faisant trois fois cinq minutes puis trois fois dix minutes et avec la poussette ! Et ça fait bien bosser. Cela permet de plus varier, de se construire sans se blesser. Et la diversité au niveau mental est une chance.
Sébastien Desbenoit : Comment la diversité peut entraîner cette construction ?
Yasmine Spitz : La course à obstacles vient donner du sens à mon entraînement et donne une vraie profondeur à ma préparation. J’ai découvert ainsi l’escalade et j’y ai pris goût. Le dénivelé m’a motivée à faire d’autres circuits dans la ville mais aussi partir plus loin en vacances.
La course à obstacles sert de déclencheur
Avoir des loisirs avec des objectifs sans même voir trop haut, cela fait du bien. La course à obstacles nous permet d’avoir des objectifs de sport, de weekends pour découvrir de nouveaux endroits. Nous sommes allés à Edimbourg pour les Europe, à Barcelone, au Lake Tahoe, à Blue Mountain… La course à obstacles sert de déclencheur et on le constate sur les épreuves.
Comme toute activité, la course à obstacles permet d’avoir différentes soupapes de sécurité pour décompresser. Elle permet de nous motiver et de nous faire du bien. Elle nous ouvre vers la nature et vers le sport d’autant que cela peut se faire en équipe, à plusieurs. C’est un sport qui mise beaucoup sur le partage avec des amis ou avec des gens que l’on croise sur le parcours. Tout le monde encourage tout le monde. Sur la course à obstacles, chacun essaye de faire pour le mieux sans enfoncer l’autre.
Sur la course à obstacles, chacun essaye de faire pour le mieux sans enfoncer l’autre.
La course à obstacles fait sortir de zone de confort et demande de débrancher le cerveau. L’enchaînement des obstacles donne une impression d’être plus fort. Les obstacles font peur, il faut se lancer et y aller. À un moment, il faut oser. La première difficulté est de changer nos codes par rapport aux normes et à nos habitudes.
La course à obstacles fait sortir de zone de confort et demande de débrancher le cerveau
Cela nous permet de réaliser des choses que l’on ne pensait pas être capable de faire. C’est un réel accomplissement de soi qui nous aide à prendre conscience de nos capacités. C’est là que le mental qui va jouer. La plupart des gens peuvent, physiquement, faire une course à obstacles. En revanche, il faut oser !