Ce samedi 24 septembre je me rends à Berneuil-sur-Aisne, près de Compiègne, pour participer à la Legion Run. Belle présentation sur Internet, campagne de pub sympa (la fameuse « Maman dit non ! »),Un design intéressant, entre Tough Viking et Spartan. On nous promet un t-shirt, une bière, bien sûr, de la boue.

La présentation des obstacles laisse entendre deux choses : d’une part l’accent mis sur leur qualité et d’autre part l’absence de chrono et le fait que certains obstacles sont infranchissables en individuel obligent à fonctionner en mode coopératif. C’est d’ailleurs dans cet esprit que je me rends sur place.

L’arrivée se fait sur une zone d’activité en bordure du site naturel investi par la Legion run. Ça donne un petit air post-apocalypse à l’ensemble.

À l’enregistrement les bénévoles nous remettent le t-shirt WE ARE LEGION (ce ne sera donc pas un T-shirt Finisher !) puis on franchit le désormais automatique passage d’ouverture des sacs.

L’entrée sur site est simple, voire spartiate, peut-être même austère… Une toile WE ARE LEGION tendue sur quelques mètres, derrière laquelle se dissimulent les consignes. Quelques mètres plus loin, on est déjà en face de la ligne de départ. Oui oui, en face.

09-26_legionRun1.jpg

Lorsque j’arrive le « sas » est plein et un speaker chauffe les troupes au son de sa grosse voix qui demande : « VOUS ÊTES QUOI ? » Auquel la foule bigarrée des participants répond : « LEGION ! ! ! » Grosse voix toujours pour rappeler l’esprit de la course : « CE N’EST PAS UNE COURSE ! SI VOUS ARRIVEZ DEVANT, VOUS AVEZ ECHOUÉ CAR VOUS N’AVEZ PAS AIDÉ LES AUTRES ! »

Super ! Mais là je réalise que RIEN, absolument rien ne me sépare des participants. Et en effet, quelques instants après le départ est donné et les coureurs passent au milieu de cette espèce de zone mixte « arrivée sur site-consigne-départ-circulation du public… »

Les participants que je vois prêts à partir se stockent gentiment devant la structure gonflable qui marque le départ, entre une berline allemande dont il convient d’assurer la promo, et une sorte de « rien » vauguement composé des abords de la fin du parcours, le cheminement spectateurs et 2 food trucks. Et cela renforce mon sentiment de désorganisation…

09-26_legionRun2.jpg

Je repars à la consigne pour me changer car les indications sont indigentes et je ne comprendrai que plus tard qu’il y un « vestiaire »… Des bénévoles sympas qui n’y sont pour rien me délestent de 2€ pour le service.

Je fais le tour du site pour observer l’ambiance et m’attarde sur les trois derniers obstacles : d’abord un pan incliné sans corde beaucoup trop haut et glissant pour réussir à le franchir seul, suivi d’un filet de cordage horizontal et d’une descente sur une échelle métallique instable, puis un dragon back (en plus petit que celui de la Toughest) et enfin un ramping sous barbelés d’une vingtaine de mètres dans une herbe bien détrempée par la lance incendie ingénieusement maniée par un bénévole.

09-26_legionRun3.jpg

Ce sont les obstacles appelés Optimus, puis le Saltare et enfin Punic.

Je retrouve des SWAT qui finissent leur tour. Apparemment le parcours est sympa mais court est sans chrono ils ont pris leur temps. Ils repartent pour un second tour ! Je pars avec eux et nous finirons par faire le parcours ensemble.

Le parcours

Dans l’ordre, je reprends les noms des obstacles qui figurent sur le site de la course : nous commençons par un  passage dans les tunnels du Nox Arca avant d’entamer le Legion Carry qui consiste à porter un partenaire sur et inversement… obstacle qui me réjouissait d’avance mais à cet endroit aucun bénévole pour dynamiser un peu le truc, et je note même une indication défaillante vu le nombre de personnse qui paraissent ne pas comprendre ce qu’il faut faire. Suit le Censura – 3 poutres en pyramide – ce qui est plutôt intéressant.

Suivent les Roman Walls (dessus-dessous), un équilibre sur poutre (Pilum), un mur incliné à grimper à l’aide d’une corde (Hadrian 3.0), rien d’extraordinaire apparemment mais une belle hauteur quand même qu’on devrait voir plus souvent sur les OCR. Arrivent les obstacles sur lesquels nous allons passer pas mal de temps à les faire et refaire : les Monkey Bar (Funis),  puis 3 obstacles type « murs » : mur de 3 mètres (Murus), mur incliné inversé (Laminis) et mur à fenêtre. J’avoue qu’à ce stade nous nous sommes dit qu’il s’agissait de structures de qualité pour un bon training…

09-26_legionrun4.jpg

Arrive ensuite l’immersion complète dans l’eau froide (Gladius), toujours un plaisir ! Puis un ventriglisse (Lapsus) que j’estime avoir eu la bonne idée de ne pas faire tête en avant quand je constate qu’il termine dans une étendue d’eau qui est à la limite du marécageuse et qu’il faut ensuite traverser. Bel obstacle naturel !

Nous avons ensuite droit à un premier ramping sous barbelés (Teutoberg) original qui nous fait cheminer dans une série de dépressions recouvertes de barbelés.

Arrive l’Occulus, grande structure à gravir par des espaliers et dont la descente doit se gérer sur une rampe de pompier (ou une barre de pool dance si vous voulez) dont l’extrémité est libre ! Attention donc à ne pas donner une impulsion trop importante pour saisir la barre au risque de partir dans un mouvement de balancier compliqué à freiner. L’arrivée se fait dans un bain d’eau de nouveau assez profond.

Un nouveau passage dans l’eau boueuse avec immersion de la tête – je pense qu’il devait s’agir de l’Aqueduct mais la promesse du site n’est pas vraiment tenue…

Après le Lutum (montées et descentes dans l’eau dans les tranchées boueuses) plutôt bien fait avec une belle profondeur qui peut poser des problèmes pour remonter, nous arrivons à un vrai obstacle original : Scalae aqua. Le principe en est un filet non tendu qui pend au-dessus d’une fosse d’eau boueuse » et qu’il convient donc saisir en sautant pour gravir ensuite la hauteur puis gérer une descente sur une maille de cordage incliné. Pas mal du tout.

Longue partie roulante et j’entrevois la zone finale avec les 3 obstacles que je décrivais a début…mais à moins que mes jambes me trompent je ne sens pas du tout les 5km…

Une fois les 3 obstacles effacés, c’est fini. Et oui ! C’est fini. Pas de médaille, pas une barre de céréale, un petit morceau de banane, rien ! La bière promise, c’est-à-dire une Kro en canette.

Conclusion

Le concept et l’identité de la franchise paraissaient trouvés : des obstacles trop durs pour être franchis individuellement qui obligent à coopérer avec les siens mais aussi avec TOUS les autres. Pas de chrono, une grande qualité de réalisation …Et patatra ! La réussite est dans l’art de l’exécution or là l’exécution est sommaire, très sommaire, disons économique.

La sympathie et le dévouement sans faille des bénévoles à l’entrée, sur le parcours et à la sortie, tranchent radicalement avec la « radinerie » de l’organisation : les premiers inscrits à 34 € le ticket, jusqu’aux derniers à 80 €, peuvent se montrer sévères : pas de médaille, t-shirt médiocre, uniquement de l’eau sur les ravito, jusqu’à la bière offerte aux finishers qui n’a rien de très conviviale, un espace vestiaire pas reluisant, une espace douche auquel j’ai préféré– et je suis loin d’avoir été le seul – la lance incendie du bénévole chargé d’arrosé le ramping avant l’arrivée, et pour finir les 5 km promis devenus approximativement 3,5-4km – je suis assez imprécis sur ce coup car j’ai fait pas mal d’aller-retour sur le parcours mais si je m’en tiens à la technique, mon ordinateur me dit à peine plus de 3,5 km.

Il reste le plaisir d’avoir couru en groupe, en prenant le temps de faire et refaire les obstacles. Certains de mes compagnons sont repartis pour un 3e tour, en partant hors vague puisque rien n’est prévu pour encadrer et sécuriser les départs.

C’est à la fois sympa et inquiétant. Nous aurions souhaité faire 5 ou 6 fois le tour sans nous arrêter et en dehors des départs toutes les 20 minutes, rien ne nous en aurait empêché…

LEGION RUN : ressaisissez-vous ! Vos obstacles sont de belle qualité, le concept est attractif, avec un petit effort en termes de convivialité et d’organisation vous pouvez casser la baraque.

Et je pense aussi à tous ceux qui vivaient leur première expérience de course à obstacle qui risquent d’en avoir une image faussée : tant de franchises font mieux pour le même prix, voire moins, et tant d’associations font mieux avec des tickets d’entrée modiques. Je suis sûr que les primo participants auront apprécié, mais je trouve que le décalage entre le prix et la prestation sont à la limite de l’arnaque.

The last but not the least : MERCI les SWAT de ce très bon moment.