Je m’inscris à l’Audacieuse en fin d’année dernière uniquement pour des raisons géographiques sans réellement connaître cette course. À la vitesse à laquelle l’intégralité des places a été vendu, je m’attends à une course plaisante.

Samedi soir, je me rends donc en voiture dans la banlieue de Caen pour y passer la nuit. J’arrive à 23h et je décide de repérer un peu le départ et les premiers kilomètres sous la pluie avant de me coucher. Le lendemain, après avoir brièvement déjeuné et enfilé ma tenue de course, je vair retirer mon dossard à le salle vers 7h45. Les bénévoles sont accueillants. Puis, on reçoit un tee-shirt bleu simple floqué « Audacieuse Hérouville St-Clair » dans le dos.

La ligne de départ se situe à 500 m de là dans une clairière. Des grandes grilles métalliques forment un labyrinthe à deux entrées et deux sorties pour étirer la file de coureurs. 6 vagues et 3 700 participants sont annoncés. Je m’élancerais vague 1 à 9h30. Après mon habituel échauffement, je me place sur la première ligne bien décidé à suivre le plus longtemps possible le rythme des premiers coureurs. La pluie s’est arrêtée et nous attendons le départ. La plupart des gens viennent déguisés et en groupe, cela donne une ambiance festive. J’échange avec les personnes à mes côtés qui sont des habitués des 10 km, semi et autres trails. J’en déduis que j’aurais de la concurrence et que le top 10 ne sera pas aisé.

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La course

Sans réel avertissement au préalable, le départ est donné. Heureusement, j’étais vigilant et je pars vite dans le dédale métallique, je vire en 5 ème position et au contact des premiers coureurs. Les 2 premiers kilomètres sont avalés très rapidement car ils sont en faux plat descendant sur du sentier et de la route. Je me retrouve pour un court instant en tête après un labyrinthe de bottes de paille avec un filet au dessus de nos têtes (merci mon mètre 70 car j’ai à peine dû me baisser) et des petites dunes de terre.

Nous dévalons sur la route puis sur l’herbe pour regagner la forêt. Nous passons alors dans un cirque où on devait sauter à la corde, évidemment je me suis pris les pieds dedans et ruiner le numéro. RIP ma carrière d’artiste.

Nous poursuivons sur la route et des runners plus rapides que moi sur 10km me dépassent. Je tente de garder au maximum le contact. Après des sauts par dessus des barrières, des petites bosses dans la forêt, je perds les 4 coureurs qui me précèdent au niveau de la mousse. Située dans une piscine, celle-ci me submerge totalement et j’en ingère malgré moi. C’est très désagréable car on a vraiment l’impression d’étouffer.

Je relance mon allure mais je me fais reprendre par le 5ème vers le second kilomètre. Je resterai avec lui pendant 6km. Mes chaussures Reebok All Terrain montrent leur limite sur les longues portions de bitumes et je peine à conserver mon équilibre sur les revêtements très glissants en bois type ponton. Je dois faire l’effort pour revenir sur mon compagnon de course à chaque fois. Les obstacles sont variés et assez sympas : marche de l’ours dans la farine sous un filet, sauts de baril, passage par-dessus des voitures, franchissement de pneus, traversé sur 50 m d’un lac avec des gros bidons sur lesquels il faut monter, colline à escalader à l’aide d’un filet, petite bûche à porter sur un parcours à flan de colline à 10-15% sur 100-200 m, etc.

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Ils sont suffisamment espacés pour pouvoir récupérer et relancer l’allure. Un ravitaillement en eau au 6ème km est prévu. Avec mon binôme, nous conservons une bonne allure mais nous ne parvenons pas à revenir sur le groupe de devant. Au 8ème km, nous trouvons une descente à l’aide d’un filet dans une fosse de boue bien gluante et une remontée à l’aide de palettes en bois. Je commence à ressentir les effets de la fatigue et mon compagnon me distance sur la relance. Je ne le reverrai plus. Je m’aperçois que le 7ème que nous avions tenu à distance se rapproche. Je me démène mais il revient sur moi. Dommage, je baisse en intensité au moment où les obstacles les plus funs et structurés font leur apparition. Nous passons une structure pyramide en bois, un toboggan cylindre et un quatre patte dans un tunnel.

Je suis dans le dur car les obstacles s’enchaînent. Je paie un peu mon rythme soutenu jusque-là et je ne peux suivre le 7ème qui me dépasse dans les buttes de terre avec fosses de boue type Spartan Race. La foule est présente et nous encourage : c’est vraiment super sympa.

Je me retrouve dans l’eau sur le dos à tirer avec mes bras sur une structure métallique. Je me retourne et le 8ème n’apparaît même pas tout au bout du champ. On avait fait un gros écart. La course est pliée. J’étais tellement concentré sur mes sensations jusque-là que j’ai oublié de prendre mon gel. Je le prends beaucoup trop tard au 9ème km alors que je me sens littéralement scotché au sentier. Il aura le mérite de me relancer dans la minute suivante. Erreur liée au manque d’expérience ! Je finis plutôt bien le dernier kilomètre. J’escalade des bottes de pailles pour me retrouver sur un obstacle assez proche du cargo net spartan. On devait ainsi passer sur des filets horizontaux et descendre par un toboggan nous faisant atterrir dans l’eau froide. Très fun !

Il ne me restait plus qu’à franchir la ligne d’arrivée. Chose surprenante, nous devions faire 10 m pour donner notre numéro de dossards car il n’y avait pas de puces. Puis, des bénévoles déguisées en princesse nous remettaient nos jolies médailles finishers. Le ravitaillement de fin de course était juste impressionnant avec un gros choix de boissons et d’aliments. Des douches étaient également à disposition.

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Le bilan

Tout d’abord, je finis satisfait de ma performance même si je pense que la 5ème place était jouable. L’essentiel est là : j’ai tout donné et j’ai pris du plaisir. Par ailleurs, j’ai constaté des progrès significatifs en me comparant à un autre coureur contre lequel j’ai pu courir fin novembre (de +2 à -3 à 6 min).

Ensuite, bien que moins original que l’an passé, le parcours était vraiment très bien balisé, plaisant et varié (route, sentier, boue et eau). J’ai aussi été agréablement surpris par le nombre et la qualité de certains obstacles notamment les structures sur la fin de la course.

Sans m’avancer de trop, cette 6ème édition de l’Audacieuse restera un franc succès et je ferai mon possible pour ne pas rater la prochaine édition.

Je remercie mon coach, Léo Climber ainsi que les bénévoles et l’organisation de l’Audacieuse. Prochain rendez-vous pour moi : Mud Day à Paris dimanche prochain pour de nouvelles aventures.

Aroo !