Bourg est une très jolie commune bordée par la Gironde et par des vignobles. Le village de la course, accessible via plusieurs ruelles étroites, est au cœur de la cité. Cette ville bâtie sur un piton rocheux annonce la couleur : il y aura de la pente…

En arrivant, les places de parking sont rares sans être introuvables (l’organisation le prévoit et incite au covoiturage), sur place peu d’indications permettent de retrouver le village et la ligne de départ. Cette dernière n’étant pas à la même altitude, un balisage ou même un plan du site pourrait faire gagner quelques précieux pas aux coureurs qui ne peuvent être présent sur les deux jours de l’événement.

Le pack de départ se compose d’un tee-shirt, d’une puce et d’un dossard, rien de superflu. à noter que la Frappadingue assure un chronométrage pour tous et permet donc un classement de l’ensemble des participants, ce qui est fort appréciable quand on sait que certains organisateurs facturent un supplément puce. Les bénévoles sont courtois et souriants, une consigne est mise à disposition, on trouve également des stands pour se restaurer, mais pas de « coin vestiaire » ce qui incite un peu à se changer à l’arrière de la voiture…

Une fois équipé, il faut descendre les anciens escaliers de la citadelle pour arriver à la ligne start, et là surprise ! Pas d’appel micro pour annoncer les vagues, il faut vraiment être vigilant pour ne pas rater son départ (ce qui a bien failli être mon cas).

Les organisateurs ne tiennent pas forcément compte de l’heure de convocation et on peut facilement partir 10 min avant l’heure prévue, pas de chronomètre ou horloge sur le sas ! L’échauffement est complet et motivant.

Geo Lasconi 2

La course

15 min d’échauffement et de cris ont chauffé à blanc les membres de ma vague et le pire se confirme. Tout le monde part en trombe vers le premier obstacle à 50 mètres du Start un mur de 4 mètres qu’on escalade via des ballots de pailles placés en escalier.

100 m plus loin, c’est parti pour la rigolade, une montée de 200 m pleine de boue ! On est rapidement au bord des vignobles qui sont pour la plupart inondés par l’orage de la veille. Les habitants m’avaient informé que les marais sont très fréquents en Gironde si bien que le bord des vignes parait impraticable au premier abord. L’eau boueuse au genou sur 100 m casse le rythme de course. Au deuxième kilomètre, je croise déjà des participants qui marchent… Le parcours bien fait permet rapidement de repasser par la zone de départ et glaner quelques encouragements du public.

À l’entrée dans le village, une zone goudronnée permet de retrouver son souffle et on se rend compte que la relâche lors de la Frappadingue n’est pas tolérée.

Le passage mythique de la course arrive rapidement, un saut direct dans le port de la gironde et son immonde mélasse ! J’ai rarement vu une matière aussi inhospitalière, on s’enfonce jusqu’à mi-cuisse, mi-bras, et se déplacer revient à ramper avec un leste attaché à chaque membre (à noter pour les French Frogs Boot camp). On sort de l’enfer avec quelques kilos de plus qui persistent à s’accrocher, tout le monde prie pour retrouver un passage d’eau ! Mais non, retour dans le vignoble avec ses marais et sa boue perpétuelle qui ventouse sur ce qui reste de nos chaussures… le obstacles se succèdent, bottes de foin, murs, boudins, fils électriques, ramping sous barbelés et tuyaux, montagne de boue dont les hauteurs tutoient les Spartan Race…

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Autour de moi les visages se décomposent, les services médicaux sont présents sur les obstacles avec risque de chute mais on se sent rarement en danger. Un passage dans une rivière vaseuse nous renvoi à la mélasse du port de Bourg, une fille m’attrape le bras en me disant qu’elle a le pied coincé, il faudra enlever le pied puis la chaussure pour qu’elle puisse repartir, ce qui au final n’a pas dû l’arranger ☺

La suite de la course nous éloigne de la Gironde et du village pour nous emmener vers des collines, au menu cochon pendu, traversée d’un étang à la nage, boudin d’1m50, mur en filet, toboggan géant, sans oublier les rampings en montées qui demeurent de véritables obstacles mentaux.

Le balisage nous ramène doucement vers le village et une nouvelle ligne droite de goudron permet de placer quelques accélérations, on est ravis de pouvoir traverser l’ancien lavoir couvert datant de 1828 pour nettoyer les dernières traces de boue. La suite de la course se poursuit dans les dédales des rues et les nombreux escaliers de Bourg sous les encouragements des habitants.

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Retour sur le plateau de départ où nous attend un condensé des meilleurs obstacles de la course, avec en supplément un long monkey bar, ramping électrique, pipe wall et une dernière longue ascension permet de passer fièrement l’arrivée où médailles et bières nous attendent !

Grandiose ! l’édition AQ Extrem a confirmé sa réputation, le cadre permet d’alterner les passages dans des lieux historiques et dans les vignobles ce qui est très appréciable pour les visiteurs. Au total, les 40 passages techniques suffisent à mettre à mal tous les coureurs à obstacles.

À propos du parcours, le balisage est parfois un peu trop léger et on hésite régulièrement en trouvant toutefois toujours la solution. Deux obstacles (Toboggan géant, Cochon pendu) ont créé une file d’attente qu’il est préférable d’esquiver pour rester dans le rythme. Plus d’obstacles pour les bras auraient été les bienvenus.

En conclusion, il n’y a pas grand chose à reprocher à cette magnifique édition qui a tenu toutes ses promesses. La Frappadingue confirme son statut de course majeure française et n’aura pas besoin de grand chose pour devenir incontournable.