Il était l’un de nos représentants français aux championnats du monde de Spartan Race à Lake Tahoe en Californie. Rencontre avec un coureur à obstacles atypique et plein de sagesse : Lou Guenier.

Sèb : Qui es-tu Lou Guenier ?

Lou : J’ai 25 ans et je suis moine bouddhiste depuis l’âge de 12 ans. J’ai vécu en Inde pendant quelques années et pendant la guerre au Népal, je suis revenu m’installer en France, dans le village d’origine de ma famille, Le Falgoux dans le Cantal.

Depuis quelques années, je suis développeur informatique et j’ai intégré l’école 42. Je n’ai pas pu rentrer la première année mais je partage aujourd’hui ma vie entre l’Inde, l’école 42 et le Cantal. J’ai rejoint fin-février dernier l’équipe des bénévoles encadrants de l’école.

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Sèb : Comment as-tu découvert la course à obstacles ?

Lou : Cela fait deux ans et demi que je cours sérieusement. Ma première course était La Pastourelle : un trail de 32 kilomètres. Sans préparation, j’ai vraiment souffert. Je me suis entrainé pour arriver 80ème l’année suivante. À partir de l’automne 2012, j’ai commencé à m’entrainer cinq à sept fois par semaine, en France et dans l’Himalaya. À partir de début 2014, j’ai vraiment commencé à courir une dizaine de kilomètres six fois par semaine.

Quand je suis rentrée dans le Staff de 42, ils m’ont proposé de participer à The Mud Day que j’ai fais tranquillement. Et cela m’a bien plu. Comme je suis à peu près agile : les obstacles m’ont bien amusé ! J’ai enchaîné sur la Race Against Nature en essayant de faire la course sur le chrono. J’ai fais les quatre-cinq kilomètres en tête et après j’entendais Bastien [Bravais] arriver derrière moi et puis, évidemment, Bastien m’a dépassé et je suis arrivé deuxième. En arrivant, les organisateurs ont accepté que je fasse un deuxième tour avec mes amis. Et depuis, je cours comme cela : un tour en élite et un tour pour le fun avec mes amis.

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Il y a ensuite eu la Spartan Paris où l’organisation de 42 m’a proposé de courir une nouvelle fois avec eux. En vague élite, je suis arrivé septième et donc qualifié pour les championnats du monde. Je n’avais malheureusement pas les moyens pour participer. En faisant mon deuxième tour avec mes collègues, ceux-ci m’ont vraiment encouragé à participer. Le dimanche avant Lake Tahoe, mes amis ont lancé une levée de fonds et se sont mobilisés pour que je puisse partir. En moins de 24h, il y avait les fonds pour les billets d’avion et m’acheter un équipement décent ! Le mardi soir, j’étais dans le train pour Paris ! J’ai fais floquer mon maillot avec le nom de mon école 42, le nom de ma commune et l’entreprise recast. La mairie de « Le Falgoux » a même voté à l’unanimité une participation. Les gens ont été extrêmement généreux !

Arrivé à Chicago, j’ai commencé à repérer les gens de la Spartan et à parler de la course avec quelqu’un. À la fin de la discussion, il me donne une carte de visite et me propose de les contacter. C’était, en fait, le vice-président de Spartan États-Unis. Dans l’avion, j’ai rencontré des gens qui m’ont déposé en voiture.

Une fois sur place, le vice-président me donne un badge VIP et m’invite au dîner : des gens vraiment très gentils. Il m’ont vraiment accueilli dans « la famille Spartan ». Et j’ai alors rencontré la Team France avant de nous lancer dans la course.

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Sèb : Vois-tu des liens entre ta spiritualité et la course à obstacles ?

Lou : Une grosse partie du bouddhisme est autour de la méditation. C’est un entrainement à fixer son esprit sur quelque chose. Parfois sur la course, je me demande sur la course « mais qu’est-ce que je fais là ? ». Me forcer à me concentrer sur la course et à me focaliser est un très bon entraînement de l’esprit. Après, c’est aussi le fait de voir de gens se mobiliser, d’être généreux et d’aider. Cela prouve que l’homme est bon !