Tout a commencé avec un covoiturage pour aller à la dernière Spartan Race de Valmorel. De Lyon à la station savoyarde, les discussions ne se sont pas arrêtés. Il est une preuve que la course à obstacles change nos vies : rencontre avec… Davy de Demo.
Sébastien Desbenoit : Davy, qu’est-ce qui t’a amené à la course à obstacles ?
Davy de Demo : Tout à fait par hasard : ce sont mes compères Baptiste Morin, Mehdi Belkacem et indirectement Thomas Blanc, qui m’ont fait découvrir la course à obstacles. Ma première course a été une troll extrem chez nos amis de Belgique, de bons souvenirs et de belles anecdotes. Une fois la course terminée, je n’avais qu’une envie, recommencer. À l’époque, je n’étais pas sportif et mon physique arborait de nombreux kilos en trop. Pourtant, j’aime le défi et la compétition. Je me suis regardé en face dans la glace en me disant que tous les obstacles que je rencontrerai ne seraient rien, le plus grand et le plus dur sera moi-même…
Sébastien Desbenoit : Quelques kilos en trop ? La course à obstacles n’est pourtant pas un sport réservé aux poids plumes !
Davy de Demo : Pour prendre un maximum de plaisir et de sensations, je pense qu’un physique « adapté » peu permettre de s’amuser et de pousser nos limites au delà de ses frontières. Je dois avouer qu’à l’époque, je trouvais frustrant de voir certaines personnes réussir des obstacles alors que moi : je n’y arrivais pas. « Je devais en être capable ! Il le faut ! Je peux le faire ! » En fait, quelque part, j’ai vu la course à obstacles comme un moyen de reprendre en main mes habitudes alimentaires et m’engager dans une vie saine et sportive. Je suis devenu un fanatique du « healthy ».
Sébastien Desbenoit : L’évolution de ta silhouette est donc un effet secondaire de la course à obstacles plus qu’un véritable objectif.
Davy de Demo : Oui et non… Il était temps, hors courses à obstacles, que je prenne les choses en main, au moins pour ma santé. J’ai atteint les 102 kg pour 1m67 sans m’en rendre compte. Je dirais que ce sont mes résultats en course à obstacles qui m’ont poussé à aller plus loin dans le « healthy ». En effet, pour mon âge et mon passé peu sportif, je commençais bien bas. Pourtant, au fur et à mesure de mes recherches personnelles sur la perte de poids, le sport, mon évolution corporelle, mon alimentation, etc, j’ai vu un changement physique et mental. Les entrainements se sont enchaînés, je me sentais bien et les performances ont parlé d’elles-même. Je suis plutôt autodidacte : j’ai fait beaucoup de recherche sur mon cas et comment améliorer mon physique et si possible de manière saine et naturelle. C’est vrai que mes abdos ne sont pas apparents mais pourtant ils sont là. Je me bas aujourd’hui pour perdre un maximum de poids pour améliorer ma vitesse et perdre cette peau distendue. Je pèse 68 kg à l’heure actuelle.
Sébastien Desbenoit : Et on te retrouve aujourd’hui dans les vagues élites !
Davy de Demo : Élites, c’est un bien grand mot pour un bonhomme comme moi… J’ai déjà du mal à me définir comme un athlète. Si je me retrouve aujourd’hui dans ces vagues, c’est en priorité pour me retrouver avec les meilleurs. On apprend plus à côtoyer ce type d’athlète. De plus, je pense qu’en courant en vagues élites, cela me permet de donner le meilleur de moi-même et de pouvoir observer mes résultats. Qui sait peut-être qu’un jour, je remporterai le haut du podium autre que sur une petite course de campagne. Aujourd’hui, avec beaucoup d’étonnement j’ai été classé 48ème meilleur athlète dans le classement OCR League 2015. Cela a été un choc et une joie profonde d’en arriver là. Je sais que ce n’est pas grand chose aux yeux de grands athlètes mais, avec mon passé, je considère cela comme une première victoire personnelle.
Sébastien Desbenoit : Tu t’es présenté comme autodidacte. Tu ne t’es pas fait aider ?
Davy de Demo : Vaste sujet… Bien sur, je me suis fais aider au début mais malheureusement je me suis confronté à des personnes du type coach par internet qui ne t’écoutent pas et qui ne te prennent pas au sérieux, ne voyant que l’appât du gain. De plus, un cas comme moi les dépasse et leurs seuls conseils sont « tu ne réfléchis pas et tu appliques ce que l’on te dit ». Parfois ça marche et parfois ça ne marche pas…
Personnellement, j’ai réussi à progresser et à évoluer en essayant justement de comprendre les choses, en faisant des erreurs, en méditant sur les problèmes, en appliquant de nouveaux protocoles et en trouvant des solutions. J’ai en testé plusieurs. Un en particulier m’a beaucoup aidé : Nassim Sahili. Mais pour la plupart, j’ai abandonné car je n’arrivais pas à leur faire comprendre ce qu’est la course à obstacles et la perte de poids. Du coup, j’ai pris les choses en main ! Je me suis documenté énormément, j’ai lu beaucoup d’ouvrages, j’ai rencontré et côtoyé des praticiens et athlètes et j’ai fini par trouver « la » personne qui se rapproche de mes attentes. Soit la perte de poids à travers une alimentation saine tout en faisant du sport dans le plus grand respect du corps. Soit M. Christophe Carrio à travers ses ouvrages fabuleux et sa méthode CTS, je ne l’ai jamais rencontré mais ce serait un honneur de faire sa connaissance.
Évidement, d’autres personnes m’ont conseillé et aidé afin de trouver des méthodes naturelles pour prévenir des blessures et faire de son corps une fontaine de jouvence et d’énergie, je pense à Sylvie Joannides Cerdan : naturopathe, Anne-Sophie Tribut, Dominguez Louis et bien d’autres. Au final, je ne me suis pas arrêté à la recherche de perte de poids mais je me suis penché et je me penche encore à l’amélioration de mes performances sportives à travers l’alimentation. Le but est de parfaire ma soif de connaissance et de pulvériser mes temps. Aujourd’hui, la différence est incroyable. Il y a encore beaucoup de travail et un bon équilibre encore de corps, d’âme et d’esprit pour grimper toujours plus haut.
J’ai une anecdote sur le coaching : j’avais demandé un jour à Juny Fromont de bien vouloir me coacher à distance. Il m’avait formuler un refus en m’expliquant les principes d’un coach. Je me suis dit à ce moment que je regrettais de ne plus vivre sur Lyon pour être un de ses élèves. Depuis, je cours pour les Spartan Lions en essayant de lui faire honneur.
Sébastien Desbenoit : Merci Davy ! Notre traditionnelle dernière question : que conseillerais-tu à quelqu’un qui va se lancer dans sa première course à obstacles ?
Davy de Demo : Avant toute de chose « amuse toi », « découvre », « tente l’expérience » car une course à obstacles est à la portée de n’importe qui : pas besoin de souffrir ! Que tu cours seul ou en équipe, tu franchiras avec certitude la ligne d’arrivée car tu auras fait de ton mieux, avec les capacités qui te sont propres. Quoi qu’il en soit tu resteras de « boue » et tu seras fier. Ensuite, si tu veux progresser et aller toujours plus loin, alors commence à voir la course à obstacles comme une discipline et un art. Et comme toute discipline sportive, écoute ton corps et respecte-le. Fais fonctionner l’esprit et gorge)toi de volonté. Fais parler ton coeur et devient « instopable » !
Pour terminer, je citerai un petit texte de Christophe Carrio qui m’a beaucoup aidé. « Devenir meilleur que soi-même. C’est se regarder en face avec ses forces et surtout ses faiblesses et chercher à s’améliorer progressivement chaque jour ». Un merci particulier à ma supérieure Chris et mon employeur M. Rémy du magasin « La Vie Saine », source de mon alimentation biologique, qui me permettent d’accéder à mes courses.
Salut Davy, belle interview. Merci de ta sympathie et de ta générosité sur les courses.
A très bientôt
James
Super interview et belle histoire.
Bon courage pour la suite Davy et à bientôt sur une course.
Sportivement,
Bastien