Le jour même où l’embryon de fédération internationale de courses à obstacles portée par Spartan Race (l’IORF) annonçait sa volonté de travailler avec une fédération française de course à obstacles, Jérôme Lepaumier (porteur du classement des français publiés dans nos pages) et Jean-Louis Besombes (aka Léo Climber) annonçaient la formation d’une association des coureurs à obstacles français : OCR France.

Un lancement à toute vitesse

À peine l’appel aux candidats pour le conseil d’administration annoncé sur un groupe Facebook privé (OCR France anciennement Spartan French Pro Team), Jérôme et Jean-Louis ont demandé et obtenu le rang de représentant français dans l’alliance des associations européennes de course à obstacles. Cette fédération organise notamment les championnats d’Europe de courses à obstacles en juin 2016. C’est à ce titre qu’OCR France désigne désormais, en France, les courses qualificatives pour cet événement.

Le 19 octobre dernier, OCR France a ainsi annoncé la première course qualificative : la D-Day Race. C’est un superbe événement qui valorise parfaitement l’histoire du débarquement sans toutefois être orienté performance. Gageons que les organisateurs sauront se mettre au niveau des courses à obstacles européennes avec l’ajout de pénalités ainsi que d’obstacles de type Platinium Rig.

Le logo d'OCR France
Le logo d’OCR France

25 octobre : la fondation

C’est après cette avalanche d’annonces que le tout premier conseil d’administration d’OCR France s’est réuni le 25 octobre dernier. Jean-Louis Besombes, Mathieu Peignaux et Rémy Fantino ont été élus président, secrétaire et trésorier ; Sébastien Cornette, vice-président en charge de la Commission Technique/Organisation ; Jérémy L’Hôte, vice-président en charge de la Commission Coureurs et Morgane Barbier, vice-présidente en charge de la Commission Communication.

Les objectifs de l’association sont les suivants :

Commission Technique/ Organisation

  • Relation avec les organisations (Courses),
  • Sécurité, validation, certification,
  • Championnat de France OCR (en 2017),
  • Formation, développement Coaching,
  • Mise en place d’une newsletter mensuelle : « les Conseils des Coachs ».

Commission Coureurs

  • Développement de l’offre proposée aux coureurs,
  • Développement de la pratique de l’OCR,
  • Relation avec les Teams,
  • Mise en place de Stages,
  • Gestion du Classement National,
  • Gestion de l’Équipe de France : mise en place d’un « uniforme » commune pour l’équipe de France Élite sur les Championnats via l’appui d’un sponsor / Critères de sélection.

Commission Communication

  • Sponsoring,
  • Relation extérieure : Facebook, Site Internet,
  • Support de communication,
  • Relation avec l’Etat, Fédération,
  • Relation avec OCR Europe et OCR World.

Vers un tandem OCR France + Fédération ?

Ces objectifs, très proches des missions attribuées par le ministère à une fédération sportive, viennent clairement placer OCR France en tant que concurrent des fédérations françaises d’Athlétisme et de Pentathlon Moderne. Toutefois seule une fédération reconnue peut obtenir la délégation de la course à obstacles et ainsi :

  • toucher  les subventions définies en fonction du nombre de licenciés,
  • réglementer la discipline d’un point de vue légal vis-à-vis du tribunal du sport,
  • être en relation avec l’état.

La course à obstacles a tout à gagner d’une association de coureurs à obstacles, reste désormais à voir comment le binôme formé par OCR France et la fédération choisie par le ministère fonctionnera. De toute évidence, les prochains championnats de France ne seront plus organisés par nos soins mais par une fédération et/ou OCR France. C’est une bonne nouvelle pour la course à obstacles en France, cela témoigne d’une vraie dynamique pour notre discipline en France.

Des défis à venir

Si l’initiative semble excellente, OCR France va devoir faire face à de grands défis dans les prochains mois.

Le premier d’entre-eux est de rassembler les coureurs à obstacles loisirs et confirmés. OCR France est aujourd’hui composée majoritairement de participants des vagues élites des différentes courses à obstacles. Cela représente moins d’un pourcent des coureurs à obstacles français. Ce défi s’annonce d’autant plus grand que l’acronyme OCR (Obstacle Course Racing) n’est actuellement connu que des personnes s’intéressant à la vie de notre discipline à l’étranger. En France, même le terme de course à obstacles est, pour le moment, peu connu. La majeure partie de nos pratiquants utilise, en effet, les noms des différentes séries pour décrire notre sport.

Le deuxième va être de combler l’écart pour les sportifs de haut-niveau entre la France et le reste de la planète. Comme le pointait très justement Jérémy L’Hôte, le vice-président de la commission coureurs, il y a un monde entre les courses françaises et celles qui existent en Europe du Nord et sur le nouveau continent. Dès lors, les français doivent-ils s’exporter pour réussir dans les grands championnats comme le fait déjà Thomas Blanc ? L’ajout des courses françaises « plus faciles » et qualificatives pour les championnats d’Europe va-t-il provoquer un afflux massif de coureurs nordiques en quête d’une place ?

Le troisième défi consiste à trouver un équilibre avec les organisateurs. Dans ses objectifs, OCR France indique clairement que l’association souhaite obtenir des réductions pour leurs adhérents. Il est important de veiller à ce que ces coureurs et équipes ne soient pas perçus comme « le groupe de pression des élites et des équipes en France ». C’est à l’heure actuelle ce que nous rapportent, en off, certains organisateurs qui voient, en OCR France, une menace.

Enfin, si la fondation par un groupe Facebook fermé a permis de construire rapidement une association, il est maintenant fondamental de continuer d’ouvrir la porte aux autres coureurs et autres visions de la course à obstacles en France. Une autre considération à prendre en compte : tout le monde n’est pas sur Facebook. Pour se donner les moyens de ses ambitions, il est indispensable de voir la discipline dans son intégralité en France et à l’étranger, de prendre conseil auprès des français qui courent à l’étranger, de voir que 99 % des coureurs à obstacles en France pensent, avant tout, au fun, au dépassement de soi et à la boue et non à la performance.

Les prochains mois seront très intéressants pour la course à obstacles, en France et OCR France fera, bien entendu, l’objet d’une couverture complète.

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