Ce weekend, c’était la dernière Tough Mudder anglaise de la saison et voici un petit résumé pour ceux qui voudrait gouter à autre chose que les courses françaises. C’était ma deuxième course en Angleterre, après la Rat Race Dirty Weekend.

Tough Mudder

Tougher Mudder (TM pour les intimes) se présente comme l’inventeur de l’OCR. Malgré son slogan (« Probably the Toughest Event on the Planet », « Probablement la course la plus dure de la planète »), c’est plutôt une course accessible à tous, mettant en avant le challenge et pas le chrono, la camaraderie plutôt que la compétition, un peu comme le Mud Day. Il y a des courses au Royaume-Uni mais aussi en Allemagne, Irlande et aux Etat-Unis. Deux formats de courses : Full (environ 15km) et Half (environ 7km). Une Tough Mudder, c’est à faire entre amis et/ou en famille. Une course « Mini Mudder » est même prévue pour les enfants.

Le parcours

Le parcours du TM London South était très boueux, bien défoncé (c’était la 4ème journée sur ce parcours), et rempli de branches et de racines. Il se déroulait majoritairement sur des « chemins » tracés pour l’occasion donc il fallait faire attention où on mettait les pieds. Beaucoup de single-track où il était difficile de doubler. Le parcours était naturellement relativement plat, avec environ 300m de dénivelé au total. Le parcours faisait 10 miles, soit environ 15km. Si vous trouvez que ce n’est pas assez long, rien ne vous empêche de faire un deuxième tour : les premières vagues partent tôt et les dernières plutôt tard.

Niveau ravito, on en trouve tous les 3-4 km, avec de l’eau, de la boisson isotonique, des morceaux de barres énergétiques et quelques bananes. Même chose au ravito final, en plus gros volume. Pas de soucis de ce coté-là, c’est clairement rodé.

Coup de chance, le temps était vraiment au beau !

Les obstacles

L’un des buts de ma venue était d’essayer des obstacles inconnus en France. J’ai particulièrement apprécié le Flying Monkey et le Block Ness Monster. Ce dernier fait d’ailleurs partie des obstacles conçus pour être impossible à passer seul, avec Heroes Wall et Pyramid Scheme : c’est alors un moment d’entraide joyeuse sans se préoccuper du chrono.

Certains obstacles sont plus intenses, comme Artic Enema (un tuyau à 45° qui vous plonge dans de l’eau glacé) ou Electroshock Therapy avec de vrais court-jus à 10000V. C’est carrément autre chose que le Mud Day ! J’ai été déçu de l’absence de King of the Swingers, un obstacle assez mis en avant sur le site de TM…

Certains obstacles ou variantes d’obstacle sont réservés aux « Légionnaires » qui ont déjà fait au moins un TM. Mais personne ne vérifie pas vraiment. Donc si vous voulez faire Kong au premier passage c’est pas un souci. Au deuxième tour, je ne me suis pas gêné pour essayer ces variantes, qui relèvent un peu le niveau.

Globalement cela reste quand même assez accessible par rapport à une Spartan ou à une Tough Viking.

Les obstacles peuvent accueillir beaucoup de participants en même temps donc il y a rarement plus de quelques minutes d’attente, sauf en cas de problème. Les obstacles sont quand même assez peu nombreux, et certains carrément « cheap » comme faire la brouette ou porter un ami.

Ambiance

L’ambiance était très bon enfant. Ce n’est pas une course orientée « performance », et on sent aussi qu’un grand nombre de personnes veulent la faire même s’ils n’ont pas une super condition physique : beaucoup marchent au bout de 2km. Beaucoup de coureurs cherchant à récolter de l’argent pour une ONG aussi.

TM a aussi eu une très bonne idée pour mettre en avant les membres de la « communauté Tough Mudder » : les bandeaux. Je m’explique. À la fin d’un TM, on ne reçoit pas une médaille mais un bandeau pour la tête (de plutôt bonne qualité d’ailleurs). On reçoit aussi un bandeau spécial quand on dépasse un certain nombre de participations : 5x, 10x, 25x. Gros avantage par rapport des médailles : on peut les mettre pendant la course suivante, et nombreux sont ceux qui ne s’en privent pas ! Le bandeau 50x impose le respect. 

Tough Mudder essaye clairement d’animer une communauté de fans propre à TM, que je ne retrouve pas trop aux Mud Days et aux Spartans.

Y aller

Il y a des événements Tough Mudder tout au long de l’année en Europe, mais le plus facilement accessible depuis Paris est celui de London South. En effet, l’emplacement actuel de cet événement est tout proche de l’aéroport de Gatwick donc très facilement accessible depuis Paris, et il y a un bus régulier entre l’aéroport et un arrêt à 15 minutes à pied de l’entrée du site. Mais rien de spécifique n’est prévu : l’immense majorité du public vient en voiture. 

Cela m’amène au principal problème de Tough Mudder : c’est très cher, et tout est payant. Si on achète le ticket au dernier moment c’est vraiment cher : dans les 150€. Mais on peut trouver tout au long de l’année de réductions pour l’avoir à 75€. Il y a une seule vague chronométrée, et devinez quoi, il faut payer 30€ de plus pour y participer ! Pareil pour le camping : 40 € par personne pour un camping basique dans un champ (mais aves des douches chaudes très bienvenues pour après la course…) J’ajouterai que les spectateurs doivent aussi payer pour assister à la course ! Je n’ose pas imaginer combien ont claqué les participants avec le bandeau 50x. Par contre les photos sont gratuites !

Il est possible d’alléger la note en faisant du volontariat mais il faut sans doute parler assez bien anglais. 

The End

Au final un très bon weekend, mais comme pour la Rat Race une fois est suffisant. Idéalement, c’est à caser dans un petit week-end de 2-3 jours en Angleterre.