Obstacle.fr arrive sur Youtube avec une toute première chronique : la course à obstacles est-elle un sport ?
La version texte
- Se rouler par terre, dans la boue,
- remonter des rivières, façon saumon,
- dévaler des toboggans, la tête la première.
La course à obstacles, ce n’est pas un sport : c’est juste un truc pour les adultes qui sont restés des gamins.
Je suis très heureux de vous accueillir pour la toute première chronique vidéo d’obstacle.fr autour d’une question que l’on me pose quasiment à chaque fois que je présente la discipline : la course à obstacles, est-elle vraiment un sport ? La réponse est simple : non !
La course à obstacles n’est pas reconnue par le CIO. Et malheureusement, c’est le comité international olympique qui décide officiellement ce qui est un sport et ce qui ne l’est pas. Pourtant, la discipline a presque tout pour devenir un sport reconnu par les instances dans les années à venir et pourquoi pas même rêver de jeux olympiques.
Dans la pratique, que ce soit pour la performance ou pour le fun, la course à obstacles est un vrai challenge physique, mental et stratégique. Pour le coté physique, c’est assez facile à démontrer : Courir / Franchir un mur / Courir / Ramper / Courir /Se concentrer pour tirer ah pistolet laser / Courir / Porter un sac de sable / Courir / Passer une poutre….
Sur le plan mental, c’est également facile à prouver : il faut se mobiliser pour toujours relancer, prendre confiance en soi pour basculer sur les obstacles en hauteur, faire le vide et se concentrer pour les obstacles d’agilité et de précision… Et plus le mental travaille, plus la joie est grande à l’arrivée.
Et enfin, il y a la stratégie : À moins d’être une machine, passer tous les obstacles et tous les runs à 100 % est impossible. Oui même quand on s’appelle Jon Albon ou Suzana Kocumova. Il faut donc savoir planifier ses ressources physiques pendant la course mais aussi au cours de sa préparation pour choisir ses qualités : on ne peut être ultra agile et léger sur les obstacles aériens et un excellent porteur de charges lourdes. Il faut également savoir s’adapter à l’obstacle face à soi et au contexte immédiat : parfois la meilleure solution n’est pas celle vue à l’entraînement ou en reconnaissance. En loisir, il faut également savoir demander et offrir de l’aide quand c’est nécessaire. Bon, il y a aussi les techniques de mémorisation pour les obstacles à code : le genre de truc du diable ou si tu oublies Tango-1503-Hotel, tu récoltes une pénalité qui fait mal, très mal.
Non seulement la pratique de la discipline est complète mais en plus, la course à obstacles est un succès mondial avec des événements dans 20 pays qui rassemblent plus de 2 millions de sportifs avec des Championnats du Monde et d’Europe. Plusieurs chaînes télévisées retransmettent les séries majeures dans les pays nordiques et sur le continent américain avec des audiences allant parfois jusqu’à 10 millions de téléspectateurs.
En France, la course à obstacles, c’est déjà 250 000 dossards distribués depuis le mois de janvier lors de 125 courses. Et l’année est loin d’être terminée. On a une formidable discipline avec un immense succès populaire, des pro, de la télé, des championnats du monde, mais que manque-t-il à la course à obstacles pour être un vrai sport reconnu ?
Le plus gros défi de la course à obstacles, c’est de la politique. Les grandes courses sont toutes des entreprises privées qui défendent logiquement leurs intérêts. Spartan Race, au niveau mondial, et The Mud Day, en France sont à la course à obstacles ce qu’Ironman est au triathlon : des marques tellement puissantes qu’elles relèguent les instances sportives au second plan.
Et il va falloir non seulement faire travailler ensemble les organisateurs mais aussi trouver une fédération marraine pour notre sport au niveau international qui portera notre candidature. En France l’athlétisme était très intéressée mais ce genre de décision se prend au niveau mondial et l’IAAF n’a pas l’air forcement enthousiaste. Au final, pour devenir un officiellement un sport, la course à obstacles doit se mobiliser et se politiser mais les organisateurs le veulent-ils vraiment ? Le seul gain notable serait l’exposition apportée par une présence aux Jeux Olympiques mais ça c’est encore le niveau supérieur avec d’autres obstacles à franchir.
Pour bien finir, parlons Obstacles d’Or : Le 21 janvier prochain aura lieu la deuxième remise des obstacles d’or. Une soirée qui sera pour la première fois ouverte à tous. Cette année, les obstacles et les courses ne seront pas les seuls récompensés… On ne vous en dit pas plus mais des Obstacles Racers pourraient repartir avec un trophée.