Il faut être un peu fou pour participer à une course à obstacles. Ce dimanche 24 avril, j’ai décidé d’aller encore plus loin dans la folie en participant à la Frappadingue Rhône X’trem déguisé en canard en peluche.

Il est beau mon ancien déguisement d’enterrement de vie de garçon : une combinaison de canard jaune fluo en peluche avec une superbe capuche remplie de mousse. À côté des autres participants en première ligne de cette Frappadingue, on ne peut pas le rater. Courir une course annoncée comme « folle » avec un aussi beau costume me semblait idéal sur le papier.

Avec Richard Dupupet, au départ.
Avec Richard Dupupet, au départ.

Dans une grosse ambiance, le départ est donné. Pour parcourir les deux cents mètres avant le premier obstacle, une traversée à la nage d’une centaine de mètres, j’adapte mon rythme à la gêne occasionnée par mon déguisement. Un canard, cela sait nager. Moi également : un de mes jobs d’étudiant fut d’être surveillant de baignade. Je laisse donc de côté le gilet de sauvetage qui m’est proposé par les bénévoles. Dans les premiers mètres, tout va bien. Je gère le poids croissant de mon costume et crawle tranquillement. Puis ma capuche en mousse se remplit d’eau et emporte ma tête en arrière. Par reflex, je me mets en position de planche, ouvre rapidement la fermeture éclair de mon déguisement et attrape une des cordes tendues pour délimiter le parcours. Soyons honnête, je me suis fait peur. Cependant mais en cas de gros problème, des maitres-nageurs veillaient sur nous en canoë.

Arrivé sur la berge, je vide mon costume de sa mousse, confie les déchets à un bénévole et repars. Après une courte de distance de course, quelques pallissades à franchir se dressent devant moi. La technique est là, et le plaisir revient. Autour de moi, beaucoup de mines réjouies : les gens ont le sourire et s’ammusent. C’est toujours un bon indicateur. Un gigantesque boudin gonflable est notre prochain obstacle. Je saute, fais pivoter mes jambes et le passe sans encombre. La confiance est de retour.

Sous mon costume, j’ai choisi de m’équiper avec ma meilleure tenue. Une bonne idée, alors que sur les mollets et les avant-bras, le déguisement me refroidit, j’ai de bonnes sensations sur le reste du corps. Les kilomètres et les obstacles s’enchainent. Je rampe, franchis, cours, glisse avant de m’attaquer au premier obstacle de bras.

Au dessus de l’eau, une corde est tendue. Pour traverser, il va falloir se faire glisser sur la corde. Un obstacle bien coriace. Encore une fois, les premiers mètres se passent parfaitement… jusqu’à ce que ma capuche touche l’eau et que l’eau s’infiltre dans tout le costume. Trop lourd, je chute. C’est rageant. Heureusement, un bon ravaillement nous attend juste après. Je laisse de côté le vin rouge mais prend volontiers un peu de saucisson. Ce n’est pas traditionnel mais dans une course sensée être frappée, l’idée est bonne.

Sur la seconde moitié du parcours, les obstacles se succèdent : un tobbogan, une nouvelle traversée (avec un gilet de sauvetage, tant pis pour l’égo), des tunnels… L’alternance course / franchissements est agréable mais j’ai régulièrement l’impression de me perdre, d’avoir du mal à trouver mon chemin. Cette sensation trouve une explication quelques centaines de mètres plus loin. En rattrapant des coureurs me précédent, je les surprends à déplacer le balisage pour faire « des blagues ». Une plaisanterie qui peut mal tourner : il est facile de vraiment se perdre dans les grandes étendues du Parc de Miribel-Jonage.

L’aire d’arrivée et son enchainement d’obstacles arrive. Fatigué, je manque de concentration et chute sur la poutre. Les monkeys bars et la rampe me donnent du fil à retordre avant deux passages où il faut ramper. Le dernier obstacle est facile mais impressionnant. Des tuyaux immergés aux deux-tiers attendent d’être traversés. L’arrivée est là, la médaille et le ravitaillement aussi tout comme la joie des autres participants.

Le bilan, côté déguisement

En prenant mon costume de canard en peluche, je connaissais déjà les risques : je voulais tester, pour Aroo.fr, une course à obstacles avec le pire costume possible. En me voyant arriver, les organisateurs de la course m’avaient d’ailleurs prévenu que mon costume était risqué.

Dans l'ambiance du départ. Photo : Franck H.
Dans l’ambiance du départ. © Franck H.

Après l’expérience de cette course, je ne peux que déconseiller vivement les déguisements en peluche. Je suis satisfait car la conclusion est sans appel possible : sans une condition physique excellente et une certaine expérience de la course à obstacles, ils peuvent être réellement dangereux. Pour éviter les problèmes, avant de participer à une course à obstacles déguisé, prévoyez du temps pour tester votre costume. Plongez le dans l’eau. Vérifiez le volume d’eau qu’il absorbe et le poids qu’il prend.

Le bilan, côté course

Le Frappadingue n’est pas une course pour la performance. Ce n’est pas non plus une course extrême en terme de dépassement de soi. En revanche, c’est un très bon événement pour s’amuser.

Je me suis franchement éclaté. L’ambiance entre les coureurs était réellement fantastique. Les obstacles sont variés et les deux nouveaux obstacles de bras (corde et monkey bars) sont les bienvenus. La Frappadingue est une course à obstacles où l’on peut être sur de passer un très bon moment sportif entre amis ou collègues.

Si le vent a eu raison de quelques décorations, cela n’a pas nuit réellement à la course. Reste donc le problème du balisage. Je ne peux blâmer l’organisation après avoir constaté que des coureurs de la première vague s’amusaient à modifier la position des rubans sensés nous orienter.

Côté classement, même si ce n’est jamais mon objectif, je finis au final 134ème sur 2277 personnes classées : plutôt bien pour un canard !

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