Ce samedi matin, avec Kévin et Pierre, nous nous réveillons tranquillement à Beynes. Il est 7 h et la nuit a été plutôt bonne dans le fourgon beaucoup plus confortable qu’il n’y paraît. Je sors marcher un peu pour me dégourdir les jambes. Aussi, j’appréhende un peu cette première Tough Viking en France car depuis 3 jours, les sensations ne sont pas bonnes. Après un petit tour, je reviens vers la voiture et là Kévin m’annonce qu’il a une « bonne surprise ». « Les clés sont à l’intérieur et c’est fermé ! » Je pense tout d’abord qu’il plaisante mais je m’aperçois très vite qu’il ne rigole pas du tout. Je passe par tous les états alors qu’on s’active en tordant un cintre. Je m’imagine déjà rater la course. La gendarmerie se permettra même de nous mettre la pression en nous annonçant que la fourrière était sur le point d’arriver. Après une heure d’effort, Kévin parvient enfin à ouvrir le fourgon et c’est soulagé que nous nous changeons et déjeunons en quatrième vitesse.

Ensuite, nous nous dirigeons vers le parking. Celui-ci se situe dans un champ à plus d’un kilomètre du lieu de course. Contrairement à ce qui était annoncé, il fallait en plus s’acquitter de la somme de 10 euros alors que nous étions quatre dans le véhicule. Après une bonne marche avec mon sac de 10 kg, nous attendons aux contrôles d’identité du service de sécurité pendant dix bonnes minutes. Ça commence à faire long et l’heure du départ arrive vite. Heureusement qu’on avait prévu très large.
Le village et la grande arche Tough Viking sont en vue. Le logo est assez sympa et j’ai un a priori assez positif. Nous attendrons très peu pour récupérer le pack coureur assez sommaire comprenant juste une puce et un bracelet papier pour la consigne. Par contre, les élites bénéficient s’ils le souhaitent d’une chasuble noire et blanche vraiment jolie Tough Viking.

J’ai adoré cette démarche qui permet aux juges de différencier aisément les élites des autres coureurs. En revanche, pourquoi le numéro des coureurs n’est-il pas inscrit dessus devant et derrière ? Ainsi il serait beaucoup plus facile de noter et d’éliminer les resquilleurs. De plus, pourquoi son port n’est-il pas obligatoire ?

Par ailleurs, l’organisation a décidé de ne pas demander de preuves pour cette vague et tout le monde pouvait donc s’y inscrire. Je suis plutôt favorable aux critères de sélection et j’espère qu’ils seront établis l’an prochain. J’ajouterai qu’il ne fallait pas payer de supplément et je valide complètement. Quand je vois que certains demandent maintenant quinze euros de plus…

À cet instant, nous marchons dans le village. Je constate, qu’il y a peu de sponsors et de partenaires présents mais on trouve des stands merchandising, des toilettes, une lance pour se doucher, des truck foods et un podium qui diffuse une musique moderne et rythmé. C’est moins abouti que l’autre franchise présente sur le lieu mais ça me va. Pas trop le temps de tergiverser, je file en compagnie de Pierre à l’échauffement. Je reconnais beaucoup de monde parmi les compétiteurs habituels. Le niveau va être très relevé. En effet, d’une part il y a trop peu de courses axées « compétition » en France et d’autre part, le top 20 qualifie pour les championnats d’Europe élite OCR.

Après trois de mini échauffement collectif, nous entrons dans le sas de départ. En face de nous se trouve des bénévoles et non les footballeurs américains prévus. J’apprendrai plus tard que l’équipe de Foot US du coin aurait eu un empêchement au dernier moment. Dommage ! La pression monte et je suis plus stressé que d’habitude.

5 4 3 2 1 BOOM . Une gerbe de feu au dessus de la structure de départ accompagne le départ. Ça part très vite comme je m’y attendais. Je pars à block et j’évite sans problème les bénévoles armés de boucliers. Il faut sprinter jusqu’au bac d’eau gelée dans laquelle il faut s’immerger intégralement. Je n’ai pas pu m’échauffer correctement et le cardio monte en flèche. Était-ce judicieux de mettre cet obstacle à seulement 200m du départ ? L’eau me sèche littéralement et à la sortie du bac, je navigue entre la 20 et 30ème place.

Je relance comme je peux mais les jambes ne répondent pas. Je m’accroche alors que nous arrivons sur les murs dessus-dessous. J’ai trouvé d’ailleurs que toutes les structures faisaient pro et classes. Un ramping arrive et ça bouchonne un peu. S’ensuit une grosse descente. Le parcours est très trail et vallonnée. On enchaîne des montées courtes et abruptes avec des belles descentes. L’humidité sur la monkey bar standard complique un peu les choses mais je passe sans encombre car les barreaux étaient plutôt fins. Directement derrière, j’arrive sur les pneus à retourner. Certains sont énormes et j’en choisis un plus accessible (pas ceux de femmes je précise quand même). À ce moment, j’entends 2 personnes hurlées aux bénévoles « Ces mecs sont partis sans retourner les pneus ! C’est dégueulasse, faîtes quelques choses ! » Réponse du bénévole qui semblait un peu perdu : « Que voulez-vous que je puisse faire ? »

Je ne me préoccupe pas de ça car je suis très concentré sur ma course. Je passe rapidement les murs inversés et porte ensuite un seau rempli au préalable de 15-20kg dans un petit circuit de 100m environ. Certains en renverseront délibérément une partie pour courir plus léger. Filet de corde vertical, ramping dans la boue, ramping dans l’herbe puis j’arrive sur le tirage du parpaing de 100m environ. Je peine à tirer cette lourde charge mais je ne perds pas de place. Cet obstacle est perfectible car lorsque vous aviez fini vous repassiez devant le point de départ. Selon plusieurs témoignages, certains en profiteront pour tirer le parpaing noir de femme et d’autres n’ont même pas pris la peine de le faire, le jugeant sans doute « optionnel ».  Et hop : économie de deux à trois minutes et je préserve mon énergie pour la suite. Pour ma part, je préfère perdre la tête haute que gagner en ayant triché.

L’absence de Marshalls sur une course qualificative s’est faite sentir ! Ces mauvaises habitudes ne sont pas nouvelles en France et je me résigne : je n’ai qu’à courir plus vite pour compenser ces places perdues. Je poursuis mon effort mais c’est une journée sans physiquement pour moi. Je subis mais je ne lâche rien. Aussi, le plaisir est bien présent et c’est bien là l’essentiel.

Après les dunes de boue, un kettlebell de 32kg à soulever à l’aide d’une corde, je saute pour m’accrocher et passer une table irlandaise bien sympa. Puis c’est au tour d’une structure avec des filets tendus à passer latéralement comme à l’accrobranche: simple mais inédit !

Les poutres et deux sangles tendues une pour les mains et une pour les pieds représentent les deux obstacles d’équilibre. Là encore ça reste facile. Je me retrouve maintenant en face de l’obstacle que j’ai préféré : les anneaux. Vous deviez faire 10 m en passant d’anneaux en anneaux. Je n’avais pas eu l’occasion encore de tester ça et j’ai adoré. Mon balancier étant plutôt au point, je franchis ça sans encombre malgré l’humidité. La ligne d’arrivée approche. Aussi, le labyrinthe de feu a plutôt déçu les

participants. En effet, vous aspirez beaucoup de fumée et c’était vraiment désagréable. De plus, l’aspect visuel n’était pas top. Comme dans la vidéo, je m’attendais à devoir sauter par dessus la paille en feu.

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Je lâche les dernières forces qu’il me reste dans l’ultime kilomètre. Voilà maintenant le seul obstacle que je redoute : le Rampage à savoir une rampe très haute avec une toute petite corde en haut. Je n’ai plus de jus, mes chaussures sont couvertes de boue et ma taille n’est pas un avantage. Je ne perds pas de temps et stratégiquement je file faire mes 20 burpees de pénalité en trombe alors que je vois mes camarades s’acharner à le tenter. Je sprinte dans la pyramide de filet que je franchis en roulant très rapidement. Je gagne 5 places environ sur ces deux derniers obstacles. Dernières foulées à block jusqu’à l’arrivée et je finirai 35ème élite en 55 minutes. Un peu décevant mais bon c’est comme ça. Il y aura des jours meilleurs !

Des hôtesses me remettent la médaille finisher rouge personnalisée pour Paris et au ravitaillement de fin, j’ai pu manger des barres protéinées plutôt bonnes accompagnées d’eau. Il n’y avait rien d’autres ! Beaucoup de personnes s’en plaindront d’ailleurs. L’autre aspect qui a déplu est l’absence de tee-shirt finisher. En effet, vous deviez payer 25 euros de plus pour en bénéficier. Au final, même si certains points peuvent être améliorés, j’ai vraiment passé un bon moment à la Tough Viking et je reviendrai l’année prochaine sans hésiter.

Après quelques photos et discussions avec les camarades, nous avons tranquillement regagné les voitures. Il est tant pour nous de prendre congé car le lendemain nous courons la FRAPPADINGUE en VENDEE.

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J’ai moins aimé

Le parking situé très loin et payant, le manque d’animations sur le village, le peu d’esprit Viking (les bénévoles auraient pu être déguisé), l’absence de l’équipe de foot us, l’absence de Marshalls pour contrôler, la rampe finale aurait dû être obligatoire ou engendrer une pénalité importante de 50 burpees par exemple pour forcer les élites à la tenter plusieurs fois, les ravitaillements légers et l’absence de tee-shirt finishers, deux obstacles de bras plus compliqués.

J’ai aimé

Le parcours et ses bosses, les obstacles, la chasuble élite, les bénévoles, le rapport qualité-prix correct (55e pour la première tranche de prix), les photos gratuites, revoir tous les potes de l’OCR.

Je remercie tout d’abord l’organisation de la Tough Viking et les bénévoles pour la course proposée.

Je remercie ensuite Léo Climber, mon coach, Sébastien, La Frappadingue, la team Bulkpowders OCR et Run n Trail pour leur soutien. Je salue tous les potes de l’OCR que j’ai pu rencontrer. Sympa de revoir certains comme Mickael Mathieu ou Brice que je vois peu par exemple.

Je vous dis à très vite pour la suite des aventures de ce week-end épique !