Depuis le 2 avril 2017, la course à obstacles en France possède un règlement officiel publié sur le site de notre fédération délégataire : la Fédération Française d’Athlétisme. Si le document est globalement cohérent et présente des bonnes pratiques utiles et certaines règles qui faciliteront les organisateurs dans leur rapport aux autorités, il présente toutefois quelques aberrations qui peuvent mettre en danger notre discipline. 

Voici notre analyse de certains points qui méritent d’être applaudis, supprimés, repensés ou qui manquent.

La fin des courses enfants

V.1 […] La participation aux courses à obstacles est interdite aux personnes âgées de moins de 16 ans.  […]

Le règlement des courses à obstacles stipule désormais que la discipline est interdite au moins de 16 ans. Les courses juniors sont pourtant un moyen formidable pour les jeunes de se dépasser sur des obstacles largement plus faciles à franchir que ceux présents dans les aires de jeux. La seule vraie différence dans ces parcours étant la présence de boue.

Les réglementations des obstacles

Contournement des obstacles

Sauf cas particuliers où l’obstacle ne présente pas de risque intrinsèque (butte, fossé par exemple), chaque obstacle doit pouvoir être contourné (les éventuelles sanctions sportives résultant de ce contournement ne sont pas l’objet du présent règlement et sont laissées à l’appréciation de l’organisateur).

La réglementation est flexible et laisse les organisateurs libres de leur action.

Obstacles à franchissement

L’obligation d’avoir des obstacles d’une hauteur inférieure à trois mètres est une aberration pour notre discipline. Cette règle signe la fin des montés à la corde, des belles échelles dans les cascades et de très beaux obstacles construits. La présence d’une « une aire de réception proportionnelle et adaptée à la hauteur de l’obstacle » aurait dû prévaloir sur la question de hauteur. Quatre mètres aurait peut-être été une hauteur acceptable.

Obstacles fermés

Les tunnels d’une longueur supérieur à six mètres sont annoncés interdits. Cette règle est une nouvelle fois contre l’intérêt de la discipline avec le passage dans certaines buses et dans certains passages de villages. Le passage par un parking ou un tunnel sous une route pourrait donc ne plus être autorisé sur une course à obstacles. Un critère de proportion aurait du être appliqué. Cette règle des six mètres est compréhensible uniquement dans le cadre de tuyaux à franchir à genoux.

Obstacle prévoyant de l’eau

Les règles proposées sont des éléments de bon sens qui vont faciliter la vie des organisateurs avec notamment la non-obligation d’avoir un maître-nageur pour les zones d’eau de moins de 80 centimètres. Cette règle était jusqu’alors demandée par certaines préfectures.

La présence d’eau propre après les obstacles de boue est également une idée saine et facilement applicable avec quelques bouteilles auprès des organisateurs.

Obstacle au sol

Aucune règle ne stipule malheureusement une vérification du terrain à ramper en amont de la course. C’est un manque étant donné la présence de verre au sol déjà observée sur plusieurs épreuves.

Autres remarques

Le règlement clarifie la présence, la position et le nombre de bénévoles sur les obstacles.

Aucune règle n’est prévue pour encadrer les toboggans notamment à catapulte qui sont des obstacles à fort taux de blessures.

Autres points de règlement

Flexibilité

V.I. […] En cas de divergence avec les règles édictées au paragraphe III du présent règlement, ce sont celles du présent paragraphe qui s’appliquent. […]

La Fédération reconnaît la possibilité de divergences sur les règles de sécurité édictées. Si cet alinéa est une bonne chose, le caractère très strict des règles laisse moins de place à l’imagination.

Responsabilisation des organisateurs

V.I. […] Compte-tenu de la diversité des parcours qui peuvent être proposés, il est du devoir de l’organisateur de faire une analyse complète des risques propres à son épreuve, pour définir la totalité des moyens nécessaires à la sécurité offerte par celle-ci, en prenant en compte au minimum les paramètres suivants :

  • solidité des ouvrages créés pour constituer des obstacles ;
  • risques liés à chacun des obstacles ;
  • délais d’intervention et typologie des moyens de secours conventionnels du secteur. […]

La responsabilité des organisateurs est engagée sur ces fondamentaux. Si cet article peut sembler naturel, son application l’est moins dans la pratique sur certaines courses.

Coordination de la course

Autre bonne mesure, deux personnes minimums sont désormais nécessaires pour coordonner une course :

  • un directeur de course : responsable du déroulement de l’épreuve chargé de prendre toutes les
    décisions nécessaires dans l’intérêt de l’organisation sur le plan sportif ;
  • un responsable du parcours : chargé de la définition des obstacles et de l’étude des risques générés
    par ceux-ci, de la mise en place du parcours, de la supervision du montage éventuel des obstacles, du suivi de leurs contrôles lorsque il est requis. Il lui appartient de faire appel à toute personne ou organisme compétent lorsqu’il est nécessaire ou requis par le présent règlement. Cette fonction peut être cumulée avec celle de directeur de course ;
  • un responsable des secours : chargé de la définition et de la coordination des moyens de secours,
    de la désignation des intervenants.

Dossard

Le port du dossard est désormais obligatoire pour permettre l’identification des participants. Cette règle est également positive pour la discipline si toutefois sont autorisés les identifiants sous forme de bracelets et de bandeaux, ce qui n’est pas précisé.

Le règlement intégral