Retrouvez le compte-rendu des échanges ayant eu lieu à Lyon, le 9 février 2019

Introduction des échanges

Sébastien Desbenoit

La course à obstacles est une discipline formidable et, avec le jury des Obstacles d’Or, nous avons été ravi de voir la qualité des événements augmenter d’année en année. 2018 aura été un cap en terme de qualité de course à obstacles et particulier sur les épreuves que nous comprenons dans la catégorie fun et sportive

Derrière ce constat encourageant se cache une réalité plus sombre : le nombre de dossards distribués sur cette année s’établit autour de 290 000. C’est 25 pour-cent de moins qu’en 2017 où cette donnée dépassait les 360 000. Notre sport connait donc une crise.

Aujourd’hui, il est temps d’exprimer nos divisions pour mieux les dépasser, de construire et nous réunir autour de ce qui nous rassemble. C’est pourquoi, avec Alexandre Boccon – président d’OCR, nous sommes ravis de vous accueillir, vous 53 acteurs de la course à obstacles en France pour ensemble (re)poser les briques sur lesquelles développer notre discipline. 

Qu’est-ce que la course à obstacles ?

Synthèse des échanges

Ce qui définit la course à obstacles, c’est un sentiment partagé par tous que l’on soit élite, amateur, sportif du dimanche ou en reprise d’activité sportive. Ce sentiment, c’est celui que l’on ressent au passage de la ligne d’arrivée. Celui qui s’exprime dans un sourire. Un sentiment de victoire, de conquête face aux obstacles, face à soi-même et, dans la solidarité, avec les autres. 

La solidarité et l’esprit de communauté qui résonnent dans cette discipline sont formidables et fondateurs : ils naissent des obstacles et des tracés franchis ensemble. Il est toutefois nécessaire de toujours garder un esprit d’ouverture pour ne pas tomber dans l’entre-soi. 

La course à obstacles est un tremplin vers le sport et les sports. Le running et la réalisation des épreuves permettent à ses participants de reprendre une activité physique complète pour aller plus loin dans notre discipline ou vers d’autres sports. 

Elle permet à chaque participant de se sentir sportif ; de reprendre en confiance en soi et en son corps. 

Course à obstacles et sécurité

Synthèse des échanges

Avec sa boue et ses obstacles, la course à obstacles est un sport qui donne l’impression d’être une discipline extrême. Il s’agit néanmoins d’une discipline sûre et qui génère moins d’accidents que les courses en ligne de type semi-marathon ou marathon. 

Un travail commun de communication est nécessaire pour valoriser cet aspect de notre sport. D’autant plus que l’image du côté extrême crée un appel d’air pour la médiatisation d’événement malheureux comme un accident sur une petite course à Bois Guillaume ou un problème sanitaire lors d’une épreuve à Nice. Nous avons pu en faire le constat lors des années 2015 et 2017. 

Aujourd’hui, si la FFA a définit des règles, ses branches locales semblent se désintéresser totalement de notre discipline. Les préfectures et les mairies gardent ainsi un pouvoir sur l’autorisation des épreuves identique à celui mis en œuvre pour les premières courses. Néanmoins, nous constatons le côté dissuasif pour les nouveaux organisateurs de ces règles de sécurité. Elles sont un des facteurs de la baisse du nombre d’épreuves (de 168 à 149 entre 2017 et 2018) et ne sont, par ailleurs, pas toutes adaptées à la réalité de notre discipline. 

Développement de la course à obstacles

Synthèse des échanges

L’aspect performance de notre discipline est trop confidentiel et régulièrement dénigré par les autres sportifs et notamment dans les sports liés à l’athlétisme. Il est, pour cela, proposé de bannir le terme de « loisir ». 

Il est toutefois fondamental que cela n’amène pas à un dénigrement des personnes se lançant dans notre sport pour le plaisir ou pour reprendre une activité sportive. Il est indispensable que tous les organisateurs puissent valoriser les efforts produits lors de leurs événements par tous les participants : quelque soit leur niveau physique au départ et quelque soit la course. 

Pour le développement de notre sport, il est proposé d’abandonner le terme « OCR » et de simplifier la lisibilité de notre sport et en particulier son volet performance. Il est ainsi rappelé qu’aux Jeux Olympiques, le sport le plus regardé reste le 100 mètres : une des raisons est la facilité pour chaque personne de se projeter dans la discipline. 

Pour développer chaque course, il est proposé aux organisateurs de prendre en compte l’expérience globale pour les participants : de l’inscription aux obstacles en passant par l’après-course et le village autour de l’épreuve. La mise en place de merchandising et de services autour de l’épreuve peuvent également apporter de nouvelles sources de revenus qui pourraient faire baisser le coût des épreuves. Ce coût et les problématiques de pouvoir d’achat sont une des causes potentielles de la baisse du nombre d’inscrits. 

Pour promouvoir la discipline, il est décidé la préparation d’une vidéo commune aux différents organisateurs de courses à obstacles présents et à ceux souhaitant se joindre à l’initiative pour faire connaître la discipline à une cible la plus large possible. 

Il est également proposé aux organisateurs et aux équipes locales de développer des entraînements locaux autour de leurs épreuves pour diminuer les appréhensions avant les inscriptions. 

L’ouverture d’une communauté commune d’échanges (Cette plateforme est ouverte à demander un accès à Alexandre Boccon ou Sébastien Desbenoit) est décidée. 

Performance en France

Deux sujets autour de le Championnat de France OCR et l’OCR League sont abordés. Est rappelé le problème de lisibilité de la discipline avec les termes OCR et course à obstacles. 

Championnat de France

Suite à l’organisation du championnat 2019, les organisateurs de la Lake’s Race, de l’Alpha Run et de la BarjoXRace signalent un manque d’implication par OCR France dans les échanges en amont. La proximité (une semaine) avec l’Alpha Race est également un point souligné tout comme l’organisation de l’épreuve par un organisateur non français. 

Il est proposé par les mêmes organisateurs la préparation d’un événement commun dédié à la performance pour valoriser le volet sportif de la discipline et à coût réduit pour permettre d’inviter les meilleurs athlètes et s’assurer de la présence de ceux-ci. 

OCR League

L’exclusion des événements Spartan de l’OCR League et le mode calcul sur le cumul des six meilleures performances forcent de nombreux athlètes à se détourner de ce classement. L’impact médiatique de Spartan et sa prise en compte des élites est actuellement l’un des principaux vecteurs de visibilité et donc de sponsoring pour ces derniers. 

OCR France a souhaité cette année pousser le développement des compétitions autres que Spartan qui marche très bien et a ses propres championnats, mais qui ne laisse pas beaucoup de places aux autres. Cette volonté est en corrélation avec les OCR League étrangères notamment.