Juny Fromont est un spécialiste de la course à obstacles. Cet athlète, membre des Spartan Lions, est coach professionnel certifié Spartan SGX. Il nous parle, pour ce nouvel épisode de Coachs & Moi, du retour aux bases.
Sèb Desbenoit : Comment es-tu arrivé à la course à obstacles ?
Juny Fromont: Tout a commencé avec une amie qui vit en Angleterre et qui venait de faire un Tough Mudder. À l’entendre, je retrouvais beaucoup d’éléments que j’aimais dans le rugby : la notion de courage, de solidarité, de rapport avec le corps. En cherchant un peu, j’ai trouvé puis me suis lancé dans la Frappadingue de Courchevel en 2012.
Sèb Desbenoit : Et ce fut le coup de foudre ?
Juny Fromont: J’ai adoré et je me suis retrouvé avec mes quatre meilleurs potes pour la Tough Mudder London avant d’apprendre, en 2013, l’arrivée de Spartan au Castellet avec Spartan. La bande s’est alors structurée pour devenir les Spartan Lions. L’objectif était vraiment de gagner en équipe et puis, petit à petit, de performer aussi en individuel. À force de régularité et à ma grande surprise, j’ai terminé premier en individuel sur la saison française de Spartan Race et la team maintenant se développe.
Sèb Desbenoit : De ton point de vue de coach, comment vois-tu la course à obstacles ?
Juny Fromont: S’engager dans la course à obstacles demande de changer de vie pour revenir au concept primitif de bouger. C’est un sport qui te demande d’être complet et, par cela, la course à obstacles te demande de (ré)apprendre à manger sainement, de (ré)apprendre à dormir : il faut délaisser le côté analytique de la performance pour être dans la globalité du corps humain. Se préparer sérieusement pour une course à obstacles nous fait changer de vie.
Sèb Desbenoit : Comment cela se traduit concrètement ?
Juny Fromont: Par l’entrainement, bien sur, mais aussi pas des choses simples de la vie courante comme prendre l’escalier plutôt que l’ascenseur. On peut se renforcer naturellement avec des petits gestes. En plaçant, par exemple, son pack d’eau en hauteur pour nous forcer à faire des petits exercices quotidiens.
La course à obstacles change vraiment la vie. Je coache notamment deux frères Thibault et Alexandre. L’un était en surpoids, l’autre était raide et chétif. Aujourd’hui, Thibaut a perdu trente kilos pour finir la trifecta. Alexandre s’est étoffé et cette année va viser les meilleurs places possibles.
Sèb Desbenoit : En changeant des détails de son quotidien, on s’améliore physiquement ?
Juny Fromont: Bien sur, mais la course à obstacles, ce n’est pas uniquement cela. C’est aussi un état d’esprit. Quand tu vises une place, si une personne en détresse, tu ne la laisses pas : tu l’aides. C’est ce que l’on retrouve dans notre équipe des Spartan Lions.