J’arrive vers 9h45 au centre équestre du Grand Parquet de Fontainebleau où doit avoir lieu la RACE AGAINST NATURE. Je me gare sur le vaste parking mis à disposition et je me dirige vers les box. Il y a peu de monde et je récupère très rapidement ma puce ainsi que le tee-shirt. Sur le village, on trouve les stands habituels permettant de se restaurer et boire mais il est également possible de se faire maquiller pour se donner un air guerrier. Fun !
Peu après, j’aperçois les visages familiers des membres de la team French Frogs que je suis super content de revoir: Victor, Joffrey, Alex. Nous discutons longuement avant d’aller nous mettre en tenue de course. Détendus et contents d’être là, nous nous échauffons pendant 15 minutes en essayant de deviner les obstacles et les surprises réservés par les organisateurs. Bastien (Bravais) nous a rejoint mais déjà nous devons nous diriger vers le sas de départ.
Nous sommes dans la première vague de 11h. Pour cet évènement, elles sont réduites à 50 coureurs pour éviter les bouchons aux obstacles. Vraiment bien ! Le speaker donne de la voix pour motiver les troupes et faire monter la pression. Une soixantaine de mètres devant nous se dresse l’impressionnant Welcome Wall de 2m50 environ surmonté d’une barre métallique. Comme d’habitude, il faudra partir vite pour se placer.
Le décompte arrive 5 4 3 2 1 … Boom ! Et là, je vois un gaillard avec son maillot de foot bleu piquer un sprint à plus de 25 km/h… Franchir péniblement le mur et s’effondrer littéralement 50m après… Aux dernières nouvelles, il marche toujours dans la forêt. ^^
Je passe le mur en 4ème position. Je descends en sautant les marches et j’accélère sous un pont. Là j’entends un bip. En effet, je viens de passer la borne de départ. Je n’ai pas trop compris pourquoi elle n’avait pas été placée directement à la sortie des sas. Ainsi des coureurs finissant physiquement derrière moi ont fini devant moi au classement.
Plusieurs sections de ramping dont une supposée électrifiée se présentent déjà face à nous. Je sers les dents en attendant la décharge inévitable… En vain… Très déçu car depuis deux courses, je commençais à y prendre goût… OUPS.
Revenons-en à la course. Le rythme est soutenu et je me sens plutôt bien. Tout à coup, je prends un courant d’air. Un coureur à la foulée aérienne me dépasse aisément. Non, ce n’est pas le retour de notre sprinter furieux au maillot bleu mais bel et bien Bastien Bravais qui a lancé la machine. Mouchoirs, s’il vous plait !
Le sentier sablonneux ressemble beaucoup à celui de la Ruée des Fadas Vendée et sur la durée cela se révèlera épuisant. On passe tour à tour un bac d’eau , des obstacles équestres en bois et un grimper de corde. Je me sens très bien. Au 4ème kilomètre arrive l’enchainement d’obstacles le plus éprouvant. Au porter du sac de 10kg, je constate que j’ai 400m d’avance sur les deux coureurs suivants. Confortable mais il ne faut pas relâcher !
On enchaîne sur 40m de course de sac à patates, des dunes de sable de 3m à 45 degrés qu’on monte à quatre pattes sous le soleil. Pour finir, on emprunte un single trail aussi sympa que difficile où j’ai dû alterner marche et course sur la fin.
Avec le retour du plat, je relance l’allure. Bon signe, je maintiens l’écart. Devant, ils sont déjà hors de vue… Je ne les reprendrai pas. Viennent les enchevêtrements de cordes que je passe à quatre pattes, le passage de pneus et 4 structures verticales de 2m50 qu’on devait escalader à l’aide de pneus. Je constate que derrière l’écart se réduit, peu à peu, au fil des kilomètres.
Malheureusement, je ne suis pas aidé par les longues lignes droites et les boucles à 180 degrés régulières qui permettent à mes poursuivants de me garder en vue. Je dois tenir le coup car je n’ai pas lutté 4km pour rien. 7ème km et toujours 200m d’avance.
J’entends mes chasseurs qui s’encouragent : « Allez on va le manger, on va l’avoir ; go go go » Sauf que le gibier n’a vraiment pas l’intention de se laisser rejoindre facilement. 8ème km : je sers les dents et j’envoie ce qu’il me reste. Je passe rapidement dans une mare sous un filet de corde. À cet endroit, les sentiers sont plus sinueux et les conditions me sont donc plus favorables. Mon rythme ne baisse pas et j’arrive sur la zone du centre équestre où des spectateurs nous encouragent. Ça me rebooste totalement dans le labyrinthe de paille que je passe rapidement. 9ème km et toujours 150m d’avance : TOP !
Je me sens confiant. Je saute alors dans une mare et on doit passer sous une grille. Je tractionne assez rapidement les barreaux sur le dos et alors que je ne suis qu’à la moitié du passage, mes poursuivants arrivent déjà : Ouch… Ça sent un peu l’écurie. En même temps dans un centre équestre…
Il reste 600m, 3 obstacles et, visiblement, ils ont beaucoup plus de jus que moi. Je relance encore mais le premier est vraiment bien plus frais que moi et je ne garde pas longtemps le contact. Le second en revanche marque le coup et reste distancé. Je continue mon effort mais le mur incliné de 10 m à grimper avec un filet de cordes n’est vraiment pas mon fort et mon poursuivant me dépasse sur la montée. On redescend rapidement en sautant sur des bottes de paille. Il prend 50 m d’avance que je ne reprendrais pas. 500 mètres de trop…
C’est alors qu’une horde de footballeurs américains se présentent face à moi : ils sont nombreux, costauds et armés jusqu’aux dents. Ils veulent en découdre c’est certain. Tel un spartiate, je m’avance fièrement en bombant le torse. Je les fixe droit dans les yeux et je leurs lance « : Alors les fillettes, sympa vos tutus… ». Bon ok ! Je n’en menais pas large et j’ai rien dit en mode dégonflé. Du coup, apitoyé, ils ont été gentils…
Pour le dernier obstacle, on devait grimper sur des containers à l’aide d’une corde et descendre par des toboggans. Je sprinte pour finir en 54 minutes 50 et 7ème de ma vague, 14ème au général.
Après le passage de la ligne, des hôtesses nous offrent la médaille finisher décapsuleur. Très originale mais je ne voyais pas le lien avec la nature et le sport… Avec la Belgique et la fête par contre…
Je félicite Bastien pour sa victoire. Nos compagnons French Frogs arrivent peu de temps après et nous échangeons nos impressions sur la course. Tout le monde a le sourire aux lèvres et semble ravi. Finalement, on finira sur le podium au classement par équipe.
En bilan :
J’ai moins aimé :
- Le peu d’obstacles sollicitant les bras,
- l’absence de boue,
- la médaille décapsuleur,
- le départ en 2 vagues élites décalées
- le chrono qui part après 1 obstacle et 150m de course.
- J’ai aimé :
- le bon rapport qualité/prix,
- l’organisation et l’absence d’attente,
- le parking gratuit et très proche,
- la qualité de la plupart des obstacles,
- le parcours assez varié et sélectif,
- la présence du public sur les 2 derniers kilomètres,
- le tee shirt finisher,
- la puce électronique,
- la douche chaude.
- Les rencontres et la bonne ambiance.
Avec 1500 participants et une organisation de qualité, la Race Against Nature a bien réussi sa première édition en France. Cela restera une très bonne expérience. Merci aux organisateurs. Je tiens aussi à remercier les bénévoles qui nous ont bien encouragé (notamment les French Frogs).
Je remercie également mon coach Léo Climber de Bootcamp and coaching (super coaching physique et mental), Drink Tito (boisson énergisante) et Bulkpowders (booster préworkout ELEVATE notamment) pour leur soutien sans faille.
Je salue aussi les différents coureurs que j’ai pu voir ou revoir : Victor, Joffrey, Alex, Bastien, Ludo, Mat, les SWAT, Hugo l’organisateur, Joêl le ponctuel, Sébastien, et ceux que j’oublie peut-être. Désolé !
Un remerciement spécial pour Nathalie et son mari qui m’ont très gentiment hébergé. Merci beaucoup !
Prochain rendez-vous : la Frappadingue BZH à Dinan le 28 juin sur mes terres en Bretagne accompagné de ma famille. Ça promet !
AROO !