Ce dimanche 28 juin, sous un beau soleil, je me retrouve dans le centre-ville de Dinan , très jolie citée médiévale des Côtes d’Armor. Étant breton, ma première frappadingue aura une saveur particulière d’autant plus que ma famille est présente pour me soutenir. Je me dois donc de faire honneur.

Une grande affiche Frappadingue m’annonce que je touche au but. A l’hôtel de ville, je retire assez vite mon dossard et le beau tee-shirt de l’épreuve floquée du drapeau breton. Aussi, je remarque tout de suite l’absence de village (stands, animations, etc). Je suis très étonné.

Je cherche dans la foule, des visages familiers et je finis par apercevoir mes compagnons Boris, Arnaud et Geoffrey. C’est vraiment cool de se revoir et d’échanger. En joggant de notre côté, on constate qu’il n’y a pas d’échauffement collectif de programmé. Peu après, on se retrouve près des remparts sur la ligne de départ. J’observe les autres coureurs de cette première vague chrono : certes certains sont déguisés et là uniquement pour le fun mais une bonne trentaine de coureurs semblent affûtés et en tenue de runners prêt à tout donner.

Le speaker, un peu en catastrophe, à 4 minutes du départ, commence à chauffer l’ambiance comme il peut. C’est alors que surgit un troupeau de mecs déguisés en Jacquouille la Frippouille plus vrai que nature (surtout l’odeur) qui nous attaque avec du fumier… Ils nous gratifient de quelques roulades et disparaissent comme ils étaient venus… WOW ! Le ton est donné !

La course

Après quelques olés, le départ est donné sobrement. Je pars plus doucement qu’habituellement et je me place en huitième position. Très vite, nous passons de la route à des sentiers en descente que je dévale à grande vitesse. J’essaie de recoller le groupe de 4 coureurs situé à une vingtaine de mètres devant moi.

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Nous arrivons sur une série de gros boudins, obstacles qu’on rencontrera fréquemment tout au long du circuit. J’ai été briefé sur le relief du tracé et je sais que plusieurs belles montées nous attendent notamment sur la fin. Stratégiquement, je choisis de conserver ma vitesse de course pour économiser mes forces pour la suite du parcours.

Au deux kilomètres environ, je me perds à une intersection à cause d’une absence totale de balisage : je cherche alors un indice mais je ne vois aucune flèche verte, aucune rubalise.  Deux coureurs me rejoignent et on retrouve ensemble la bonne voie non sans avoir perdu un peu plus d’une minute. Dommage !

Je relance l’allure et nous arrivons sur une belle pente nous emmenant vers un fort. Un coureur garde le contact et finit par me dépasser pour mener. Une première série d’obstacles nous attend : murs de rondin d’1m80 qu’on trouvera aussi à de multiples reprises, un ramping. Nous courrons alors dans des herbes hautes avant de poursuivre dans un marais. Il fallait être très vigilant pour ne pas tomber. C’était atypique !

On franchit un nouveau set d’obstacles : passage dans des tuyaux, sauts par dessus des murs et des boudins. Le passage dans le jardin de l’Abbaye de Léhon ouvert pour l’occasion nous emmène vers un premier bain dans la Rance. En sortant de l’eau, on aperçoit deux coureurs à cinquante mètres de nous. Vraiment bon pour le moral !

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Mon compagnon m’a distancé assez nettement sur la natation et la relance. Je rejoins tout le monde au train dans la longue montée en sous-bois de huit cent mètres non sans les encourager car ils sont visiblement en souffrance. À ce moment là, je me sens très bien. Mes trainings trail paient !

Au sommet, la grande pyramide en filet de cordeS se dresse devant nous. En faisant les roulades, on se fait gronder par le bénévole. Je l’entends encore nous crier dessus : « Pas bien. On ne roule pas, mais arrêtez ». On a presque eu droit au martinet !

Un ravitaillement complet est mis à notre disposition mais je ne prends rien car j’ai des gels sur moi.

Malheureusement, ça va se corser pour moi par la suite. Dès la descente, j’ai la nausée, je suis contraint à réduire mon allure. Ainsi, le troisième me distance encore. Ce coup-ci, je ne le reverrai pas. Après le halage en bord de Rance, je me retrouve à escalader une pente à travers la végétation quasi à quatre pattes sur deux cents mètres.

J’entends derrière moi mes poursuivants mais je gère pour ne pas exploser. En haut, je cherche encore une fois mon chemin à travers les arbres et les fougères. Puis, j’entame la descente très abrupte en prenant des risques. De nouveau, je me retrouve dans la Rance et j’arrive alors sur la plaine, endroit où les obstacles et le public étaient le plus nombreux.

Ma famille m’encourage et m’aide à trouver la force de franchir un ramping, un tuyau, 2 murs, une poutre d’équilibre, une tyrolienne simple, des buttes de boue et un bear crawl avant de retourner dans l’eau. L’enchaînement de la montée, de la nage et des multiples obstacles m’aura fait très mal. De nouveau, j’ai la nausée et je cherche les bonnes sensations. Rarement je n’ai été aussi en détresse…

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Je décide de récupérer sur les derniers obstacles de cette plaine pour pouvoir tenir un bon rythme en course derrière. Mes poursuivants me rejoignent sur la tyrolienne. D’ailleurs, on se congratulera après l’avoir réussi : c’est ça l’ esprit en course d’obstacles, la compétition : c’est bien mais ce n’est pas tout. Ils finissent par me distancer un peu sur la natation mais je réussis à me caler derrière eux pour la partie finale.

Je pense qu’au sprint, avec mon passif de footballeur américain, j’ai un avantage sur eux. Peu à peu, Je me sens mieux dans la montée pavée de Dinan et je décide d’accélérer sans parvenir à les décrocher. Je réduis l’allure stratégiquement pour en garder. Le rythme est plus soutenu alors que nous arrivons sur les remparts avec ses marches. Je me prépare à tout donner sur le sprint de 200m sur du plat comme on me l’avait décrit…sauf qu’il n’y avait pas 200m mais 500m et surtout 4 obstacles …Mauvaise nouvelle ! Plan incliné, boudin très gonflé et passage dans un tuyau dans l’eau que je franchis moins facilement que mes compagnons. J’ai encore une fois la nausée. Tant bien que mal, je les récupère encore en course, je m’accroche malgré un manque de forme évident.

À l’approche de la Monkey Bar, l’espoir revient. Le premier coureur pose les mains et chute dans l’eau. Je décide de prendre des risques en passant les barreaux rapidement et dès le quatrième, ma main droite trempée glisse… Il reste le deuxième coureur qui continue sa progression alors que son partenaire l’attend. Par fair play, je m’arrête également en attendant que le coureur chute à son tour à la moitié du parcours. En effet, je me voyais mal profiter de mon erreur et les battre dans ces conditions. Pas du tout dans mon esprit !

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Je saute encore une fois péniblement le boudin et je prends 7 m de retard environ… Dans le virage, je vois l’arche d’arrivée à trente mètres. C’est trop court ! Je donne tout ce que j’ai pour les passer avant la ligne mais malheureusement je finirais 50 cm derrière… Ah oui… Tellement concentré sur la ligne, j’ai à peine vu qu’il y avait une cage métallique avec des fils électriques…. sans électricités…

Des hôtesses me remettent ma médaille finisher et je félicite mes 2 compagnons de courses avec le sourire. Je serai 6ème de la vague mais j’attends encore le classement pour valider ce classement vu les faibles écarts. Je discute avec mon camarade French Frog, Geoffrey et j’apprends qu’il a gagné la course. Bravo à lui ! Arnaud et Boris arrivent quelques temps après. Bravo à eux également.

Le ravitaillement de fin de course est très complet avec des gâteaux , des chocolats, des fruits, la boisson énergisante Frappadingue et un stand de bonbons partenaires qui ravit les enfants.

J’ai été un peu déçu par le manque d’ambiance à l’arrivée. En effet, celle-ci étant située à huit cent mètres du départ dans une partie de la ville moins fréquentée et étroite, le public était peu nombreux. Dommage ! Peu importe, les discussions entre coureurs ont pallié ce manque.

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Bilan :

J’ai moins aimé :

  • l’absence de village avec des stands et des activités,
  • le départ et l’arrivée,
  • l’absence de balisage à certains endroits.
  • Manque de diversité des obstacles
  • Parkings payants et lointains

J’ai aimé :

  • La difficulté et la beauté du parcours,
  • le nombre d’obstacles (40 pour 8km 500, c’est pas mal !),
  • la ville de Dinan,
  • le tee shirt finisher,
  • l’esprit très fair play,
  • les ravitaillements,
  • les douches individuelles,
  • un rapport qualité-prix correct.

Enfin, la plupart des coureurs finissaient le sourire aux lèvres. Néanmoins, certains points restent à améliorer pour la prochaine édition comme l’absence de village et d’animations, le balisage et l’attente à certains obstacles (la tyrolienne notamment). Pour ma part, la qualité du parcours, la beauté des paysages et le nombre d’obstacles m’ont fait oublié ces aspects.

Avec 2400 participants, la Frappadingue BZH a réussi une bonne première édition.

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Je tiens à remercier les organisateurs de la Frappadingue et les bénévoles. Je remercie mon coach Léo Climber de Bootcamp and Coaching ainsi que mes partenaires Bulkpowders.fr (nutrition sportive) , Drink Tito (boisson) et Sèb d’Obstacle.fr

Enfin, un remerciement spécial à ma famille qui m’a suivi dans mon aventure. Gros bisous, je vous aime !

Prochain rendez-vous : Dimanche prochain à Montalet (78) pour la Ruée des Fadas où je vais jouer le jeu 😉