Il est le Spartan Nomad, le français qui se lance dans des courses à obstacles sur toute la planète. Rencontre avec un excellent coureur à obstacles et un humain extraordinaire : Miguel Labranche.

« Mon amie et moi adorons les voyages et nous avions prévu de faire un tour du monde. Le jour où nous voulions partir, il y a maintenant deux ans, sa mère est tombée malade. Après son départ, c’est malheureusement la mienne qui est atteinte d’un cancer. Plutôt que de repousser notre projet de tour du monde, nous avons fait le choix de mêler le tout avec des allers-retour  entre les lieux de courses et Paris. Nous ne pouvons pas rester toujours sur place mais le rêve est bien réel.

Je veux absolument emmener ma mère au Lake Tahoe, théâtre des championnats du monde de Spartan Race et rêve de nature. Elle combat la maladie, moi je me bats contre les obstacles. Nous combattons ensemble. C’est ainsi que je suis devenu le Spartan Nomad : un coureur à obstacles qui voyage de pays en pays en quête d’une qualification pour les mondiaux.

Sur les épreuves, mon amie est là pour communiquer sur cette aventure avec les vidéos, les photos et son soutien. Un soutien capital et exigeant : je suis horriblement stressé avant la course et terriblement fatigué.

Partout où je vais, je rencontre beaucoup de Français : en Malaisie, la communauté française était impressionnante. Au fil des courses autour du monde, je me suis aperçu que je n’étais pas le seul à tourner autour du monde : il y a Youssef du Koweit, Manuel d’Italie, Til l’Allemand, Serguei le Russe ainsi que Grégoire de plus en plus. 

Sur les courses, les liens se nouent et c’est un bonheur de visiter ensuite les lieux, après la course, avec des personnes qui vivent sur place ! C’est un vrai plus pour découvrir le monde. »

Comment as-tu découvert la course à obstacles ?

« C’est une amie qui m’a proposé de faire une warrior dash alors que j’étais à San Francisco. Je suis parti la tête la première et je suis arrivé premier en finissant la course pieds nus avec les chaussures à la main. De retour en France, une autre amie m’a parlé des Spartan Race et j’ai participé à ma première course. À l’arrivée, j’étais hyper frustré d’avoir beaucoup attendu aux obstacles et c’est là que je suis entré dans la dynamique des élites.

Petit à petit, je suis devenu drogué à la course à obstacles avec l’atmosphère et le dépassement de soi, je retrouvais un combat que j’aimais dans mes compétitions de boxe anglaise. »

Pour toi, la course à obstacles est-ce un combat ?

« Pour moi, c’est un combat avec moi-même. Dans la boxe anglaise comme en course à obstacles, la première peur vient de soi et chaque épreuve est un combat contre moi. En course, j’arrive uniquement à me détendre une fois en course. En échangeant avec les autres coureurs, cela me permet d’arriver à dépasser mes espérances et d’atteindre un niveau que je n’espérais pas.

Le sport a toujours été un exutoire pour moi dans ma vie personnelle, dans ma vie professionnelle et dans ma famille. Il y a beaucoup de vertus que j’ai appris à la boxe qui me servent aujourd’hui : je ne peux être vaincu sans avoir essayé. Il faut aller au charbon et lâcher le cerveau pour se lancer dans un combat comme dans un obstacle. Ce sont les moments où je me sens réellement vivant. »