« Depuis quelques kilomètres, je lutte avec un autre concurrent pour une place d’honneur. Le dernier franchissement arrive et j’ai une petite longueur d’avance. Nous allons devoir passer dans un tuyau à moitié immergé. Je saute dans l’eau, rampe. Lorsque je ressors, mon concurrent a déjà franchis la ligne d’arrivée. Comme l’obstacle n’était pas obligatoire, il l’a simplement contourné… ».

Lorsque l’on participe à une course à obstacles en étant compétiteur, il est terriblement frustrant de perdre une place à cause d’un obstacle évité par notre concurrent direct. Pour éviter cette injustice. Des courses mettent en place un système de pénalités. Et les organisateurs ne manquent pas d’imagination pour pénaliser ceux qui échouent ou qui renoncent :

  • pompes,
  • burpees (pompes sautées),
  • circuit à parcourir avec des poids (jerrican, bois, sac de sable…),
  • minutes de pénalités…

C’est un peu rageant de voir pendant la course des mecs éviter des obstacles puis d’entendre à la fin : « Moi, j’ai pas fais cette obstacle : l’eau était trop froide ».
Olivier Guenegan

Parmi ces types de pénalités, certains posent un autre problème : celui de l’équité. Lors des derniers Championnats d’Europe de Spartan Race en Slovaquie, de nombreux coureurs ont signalé des irrégularités sur le comptage des « burpees ». En effet, certains élites tentent régulièrement de sauter quelques uns des trentes mouvements à effectuer sous l’oeil parfois bienveillant des juges locaux. Cette particularité est également valable pour les pompes et autres pénalités physiques. Il est en revanche beaucoup plus difficile de tricher sur un circuit à parcourir.

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J’ai vu les burpeeuses les plus rapide du monde : je suis en haut du mur, une fille commence les burpees, je descends et je pars. Bam ! Elle me double en sprintant… 30 burpees en 3 secondes, c’est balaise !
Amélie Soulie-Leung

Certaines courses comme les Battlefrog et les Championnats de Monde de course à osbtacles vont même jusqu’à disqualifier les participants ne réussissant pas à franchir un obstacle. Ceux-ci peuvent terminer le parcours mais ils n’apparaitront pas dans le classement final. Certaines courses proposent des bracelets Joker : tous les obstacles sont obligatoires mais les coureurs ont le droit d’échouer. En cas d’echec, le bracelet joker est enlevé.

Je vais tenter une Battlefrog en fin d’année en élite. Ça me dérange pas d’être disqualifiée, j’ai fait le choix, j’aurais pu m’inscrire en vague open. Et puis quand t’es disqualifiée, on ne te sort pas de la course : tu finis comme les autres et tu as ton temps. Par contre, tu peux pas accéder au podium, normal.
Amélie Soulie-Leung

Les pénalités (ou les disqualifications) seraient-elles une solution idéale ?

Les pénalités c’est beaucoup trop extrême. C’est valable pour une vague élite, et ce serait bien qu’il y en ait sur toutes les courses (temps, burpees ou élimination) mais ça représente une minorité de gens. Appliquer cette règle pour tous les partants, c’est découragé tous ceux qui aujourd’hui font exploser ce sport…
Manuel Casado

Les pénalités pour tous ? Non !

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En France, la grande majorité des coureurs à obstacles participent à ce que l’on appelle des fun run. Ces épreuves loisirs sont conçues pour s’amuser et se dépasser en famille. Certains participants emploient même l’expression « jeux pour enfants mais pour adultes ». Dans ces conditions, il n’est pas concevable de mettre des pénalités à ces courses : les personnes sont là pour s’amuser avant tout. Pourtant, la plupart de ces courses proposent tout de même une vague dite « Élite ».

Pour moi la vague élite permet de partir en premier.
Carla Schillinger

Dans ces épreuves, c’est effectivement le but de ces premières vagues : d’avoir le champ libre pour essayer d’aller vite, de se tester, de « faire un temps ». Elles ne peuvent être considérées réellement comme des compétitions puisque, sans pénalités, elles sont inégales par définition.

En course à obstacles, le terme Élite est le plus couramment utilisé pour ce premier départ. Toutefois, ce terme renvoie à des connotations de compétition. Il serait bon d’abandonner le ce mot au profit de vague Une pour éviter les déceptions de coureurs et, lorsqu’il n’y a pas pénalités, d’éviter les remises de prix pour éviter les frustrations. Le classement reste intéressant pour permettre à chacun d’avoir un temps.

Pour des pénalités bien dosées

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Pour satisfaire tous les types de coureurs, une course à obstacles devrait donc comporter trois formules, tout en respectant l’esprit de chaque course ; une Spartan Race, par exemple, sans pénalités n’est pas envisageable.

  • Une vraie formule « Élite » pour les meilleurs coureurs avec pénalités voire élimination ;
  • Une formule « Compétition » avec pénalités pour ceux qui veulent se dépasser et faire un temps ;
  • Une formule « Open » sans pénalités avec un chronométrage en option pour ceux qui veulent connaître leur temps.

Vous avez un souvenir de pénalités (ou une injustice) à nous raconter ? Une idée de pénalité originale ? Partagez-les dans les commentaires !