Cet article a été écrit par Mikhaël Plaisant de la Lynx Multisports Team F.O.R.
Le week-end du 31 janvier, nous avions rendez-vous avec la Tough Guy race, la première course à obstacles de l’ère moderne : la première édition a eu lieu en 1987 par Billy Wilson alias Mister Mouse. Accompagné de Francisco et d’Anthony, nous voilà parti pour Wolverhampton depuis Paris par Calais et l’Eurotunnel.
À l’arrivée en Angleterre, je sens le stress monter pour mes deux acolytes. La pression grimpe encore plus au moment du retrait des dossards et de la signature de la décharge : « le death warrants ». Nous en profitons pour voir l’ambiance et quelques obstacles et donner quelques derniers conseils car je m’apprête à me lancer dans une troisième Tough Guy. L’heure est maintenant au repos pour des forces avant les seize kilomètres de course qui ne nous ferons pas de cadeau.
Le dimanche, nous voilà parti vers notre objectif : finir tous les trois. Sur place, les coureurs arrivent nombreux et nous croisons quelques têtes d’affiche comme Connor Hancock, l’un des favoris et futur vainqueur de cette édition.
Onze heure, c’est le départ, au coup de canon, de la vague dite front squad. Nous sommes dans le sas suivant. Nous grimpons le talus et l’ambiance est unique et énorme. Le top est donné et c’est la première descente, le premier obstacle et, pour certains, les premières gamelles et même blessures. Les premiers challenges sont une fameuses série de rambarde, palissade et filet de corde triptyque que l’on retrouvera sur toute la course.
On déroule tranquillement jusqu’aux premières montées de collines mais ce n’est que le début. Nous passons nos premiers plans d’eau et, bien que les conditions par rapport à 2015 soient plus clémentes, ça pique ! Nous arrivons enfin sur les fameuses montées de collines et nous sommes partis pour deux kilomètres de montées et de descentes. Et ce n’est encore que la mi-course malheureusement.
Nous continuons d’avancer et les obstacles s’enchaînent toujours aussi nombreux. Le froid commence à se faire ressentir. Je motive les troupes : si nous nous arrêtons, nous ne repartirons pas : sur les côtés, les abandons qui se succèdent.
Au bout de 2h27, nous passons la ligne avec Francisco, il est cuit plein de crampes et frigorifié par le froid. Mais le plus énorme sera Anthony qui arrivera beaucoup plus tard. Il représente parfaitement l’esprit Tough Guy : un mental de guerrier car malgré une blessure en course, il s’est accroché et n’a rien lâché. Il m’a vraiment autant impressionné que le vainqueur lorsque l’on sait le nombre d’abandons sur cette course. Les conditions, le froid, l’eau, les obstacles, je me suis dit que j’étais fier de lui et de l’avoir dans notre Team.
Nous reviendrons l’année prochaine plus fort plus nombreux. Merci à Francisco et Anthony de m’avoir fait confiance pour cette aventure sportive et humaine.
La Tough Guy race se raconte mal, c’est une course qui se vit. Elle implique le dépassement et une expérience personnelle pour chacun d’où l’on repart transformé.
« La Tough Guy race se raconte mal, c’est une course qui se vit » bravo mickael car cette phrase est plus qu’exact .Pour faire chaque année plusieurs courses obstacles en France et en Europe , cette course (version hivernale) est LA REFERENCE … Nous essayons à l’Audacieuse de nous en inspirer mais rivaliser impossible !!!
HOhohoho, que tout cela donne envie.
Merci pour les derniers mots de ton article car je crois fermement qu’une course se vit plus qu’elle ne se raconte- et que le partage de cette expérience est donc d’autant plus fort qu’il ne relève plus du discours…plus la course est dure, plus elle s’intériorise et plus elle crée de lien entre ceux qui la partage…
Peut-être l’an prochain Mickhael…