À lire les articles de presse traitant de LaMudGre, la première édition de cette course à obstacles Grenobloise fut une réussite. Un millier de personnes ont sillonné les rues de Grenoble en franchissant les épreuves qui se dressaient face à eux. Les premiers participants à se lancer dans la course n’eurent pas la même vision de cet événement.

Un parcours non chronométré, non sécurisé et non balisé

En course à obstacles, la première vague, dite Élite, est réservée aux compétiteurs : les personnes qui souhaitent faire un temps. Au départ, les puces de chronométrage étaient introuvables malgré le supplément (5 €) payé par les coureurs. Également absent, l’échauffement annoncé par la team de cross fit Grenoble [voir commentaires].

Dans toute manifestation sportive, la sécurité des concurrents doit être assurée par des bénévoles, par un balisage conséquent et par la régulation du trafic cycliste et automobile croisant le parcours. Les premiers coureurs ont été « envoyés » dans un parcours encore en construction ou de nombreux coureurs se sont perdus et certains ont été proches de se faire renverser.

« Nous étions un groupe de six à avoir fait la course en vague élite, et nous sommes deux seulement à avoir fait le même parcours ! ». Aurélie Lili

Les bénévoles étaient occupés durant ce temps au montage de la course et du parcours malgré les trente minutes de retard au départ. Si ce problème de tracé s’est globalement résorbé le long de la matinée, les conséquences auraient pu être graves. Dans l’effort, un coureur n’est pas aussi attentif que lors d’une course d’entrainement. Les traversées de routes ne doivent pas être considérées en tant qu’obstacle. Alors elles doivent faire l’attention d’un encadrement très resserré.

Une Mud sans Mud ?

Outre la vague élite, la conception du parcours de cette Mud.Gre pose également question. Les « Mud Run » sont des courses dans la boue (Mud en Anglais). Hors sur cette course, la présence de boue reste encore à prouver. Si l’absence de terre et d’eau semble normal pour une course à obstacles urbaine, l’absence de boue est plus que problématique pour une « Mud ».

« Cette course ne montre absolument pas ce qu’est une course d’obstacle bien au contraire et ce même pour des loisirs ».
Richard Dupupet, co-fondateur de BarjoXtrem et partenaire de l’événement qui s’est désolidarisé dans un communiqué.

Si certains primo-participants à une course à obstacles se sont amusés, la nature des obstacles de cet événement ouvre une question sur l’image de notre discipline. Avec deux obstacles très complexes (Murs en métal, Slackline) et des franchissements très faciles voire dangereux et non stables : barrières de polices, filet à ramper tenu par des parpaings, passage sur des voitures au pare-brise cassé, pneus à foison… La facilité semble donc avoir été de mise pour la préparation de la course malgré la contribution sur un obstacle des personnes préparant la très belle Valence Spahis Race.

Si toute première édition est perfectible, les organisateurs de cette course urbaine semblent avoir oubliés les bases de la course à obstacles et avoir fait abstraction des premières vagues de concurrents. Heureusement pour eux, l’ambiance de ce type d’épreuves et le goût de l’inédit ont transformé, pour quelques-uns, cet événement en succès.

L’organisation de la Mud Gre étant en phase de rangement, elle n’a pas souhaité répondre à notre sollicitation.

Article écrit avec la contribution de Richard Dupupet