Nous étions bien plus de quatre mille à nous lancer, ce dimanche 30 avril, dans la Ruée des Fadas du Lac de Chour à Franxault dans la région de Dijon. Huit kilomètres de courses et plus d’une trentaine d’obstacles se dressaient devant nous sous un soleil éclatant juste pour le sport et pour le plaisir.
Sur le papier, tout était absolument parfait avec des conditions idylliques. Je me lançais volontairement dans l’une des dernières vagues de l’épreuve pour profiter au maximum de l’ambiance et discuter avec des participants découvrant la discipline. Je ne me doutais pas que cette course allait être épique voire complètement folle.
Quelques minutes avant le départ, je me rends compte d’un oubli gênant : les nouvelles chaussures que je m’apprêtais à tester (les Merell Avalaunch) sont purement et simplement restées chez moi, à deux cents kilomètres de là. Grâce à l’équipe de la Ruée des Fadas et une annonce au micro, Romuald Leclere vient à mon secours et m’offre sa paire de chaussures que la boue a déjà bien ravagée. Un échauffement, le plaisir du la musique Live au départ et me voilà lancé dans la course accompagné d’une troupe de scientifiques, de schtroumpfs ainsi que d’un troupeau de mouton et de son berger ; la joie des courses déguisées.
Sur ses épreuves courtes, La Ruée des Fadas propose un parcours très dense en obstacles. Les pyramides de pailles et les filets s’enchaînent dans une joyeuse ambiance avant que s’annonce un passage dans un ruisseau de boue dense. Et là, c’est le drame. Après moins d’un kilomètre, les deux chaussures gracieusement offertes rendent l’âme : les semelles se sont simplement désolidarisées du reste de la basket. Je termine le passage avec la paire à la main pour rendre un dernier hommage à ces vaillants compagnons et surtout ne pas laisser de déchets derrière moi. L’adrénaline semble mettre mon cerveau et ma raison K.O. car je choisis de continuer la course en chaussettes.
Voyons le côté positif des choses, je teste justement la solidité et l’évacuation de la boue des nouvelles chaussettes de compression Brubeck. Autant faire un test extrême ! J’essaye également de suivre les conseils de Sébastien Cornette sur la foulée en avant pied. C’est aussi un moment idéal pour apprendre cela, non ? Tout cela n’est pas très rationnel mais avec l’ambiance et les encouragements des autres coureurs me voilà lancé dans l’épreuve… en chaussettes.
Les premiers pas manquent de confiance, mais petit à petit je prends de l’assurance. Je manque bien évidemment de grip, d’adhérence mais l’expérience est très agréable sur la partie running où le terrain souple et sans gravier du Lac de Chour est parfait. Par sécurité, je passe les obstacles en douceur et me fait plaisir.
Après la ravitaillement, les montagnes de boues arrivent, je ne les passerai pas toutes pour économiser mes pieds. Jérôme, l’organisateur de la Ruée des Fadas m’a confié que le propriétaire du lieu s’était lâché sur le nombre de butes. La boue est parfaite, les montagnes aussi mais, honnêtement, il y en a peut-être trop et avec la fatigue, les dernières semblent très longues.
Je continue la course sous les encouragements des spectateurs et des autres concurrents quand ils me voient en chaussettes puis pieds nus. Mes Brubeck ont parfaitement résisté à plus de quatre kilomètres de course (certifié vérification après lavage) mais, sur les montagnes de boue, je glissais beaucoup trop. Sans chaussures, le passage des obstacles d’équilibre et notamment de la bascule et de la slackline se font très facilement, je prends un réel plaisir. En revanche, je ne m’essaye pas aux épreuves d’adhérence pure comme le mur incliné. Je veux bien être fada mais je ne suis pas inconscient. Sur la fin du parcours, je redouble de prudence et de concentration pour ne pas me blesser mais, heureusement pour moi, les milliers de concurrents passés devant moi ont parfaitement tassé le sol.
Autour de moi, les autres participants semblent ravis de l’expérience et de la course. Ils peuvent l’être : sur huit kilomètres, La Ruée des Fadas s’avère être une très bonne course. Avec une telle densité d’obstacles et un tracé bien équilibré, elle donne une excellente image de la discipline et celle-ci est encore rehaussée, s’il le fallait, par un groupe de musique en live, le tee-shirt et la bière à l’arrivée.