Après 3 mois de préparation avec mon nouveau club de Cross Country l’Intrépide de Pré en Pail (53), c’est avec impatience et plaisir que je m’apprête à débuter ma saison 2016 de course à obstacles, une année qui je l’espère sera fructueuse en aventure et en fun !
Nous embarquons en voiture avec Boris, mon pote et coéquipier, pour la Gladiator Run édition Atuatuca en Belgique afin de tenter de nous qualifier pour les événements majeurs du circuit OCR indépendant. Après Vossem et la Mud édition de novembre, direction Tongre, petite ville située à quelques kilomètres de Liège. Arrivés, en début d’après-midi en ce samedi 19 mars, nous en profitons pour reconnaître certains passages du parcours et s’amuser un peu sur les obstacles. Directement en arrivant, on aperçoit l’imposant « Colisée », structure impressionnante de 35 tonnes qui concentre à elle seule 6 obstacles. Rien que ça ! Je n’imaginais pas une si grosse structure possible sur une course à obstacles.
Cela augmente notre excitation : nous sommes redevenus des grands enfants dans un parc d’attraction. On a vraiment hâte d’être au lendemain car ça va vraiment être une super course !
Le jour de course est arrivé
Après une bonne nuit de repos, on arrive vers midi sans se mettre la pression en ce dimanche matin. Grâce au repérage de la veille, nous savons ce qui nous attend. Par ailleurs, les parkings gratuits sont situés juste à côté donc avec uniquement un tee-shirt à récupérer, nous ne sommes pas pressés. Je précise qu’une semaine avant la course, j’ai reçu un courrier de la Gladiator Run avec le dossard, un bon pour le tee shirt souvenir, une attache pour le sac (consigne), la puce chronométrée à accrocher au poignet, des épingles, une entrée pour le musée Antique de Tongres et dix euros de réduction dans un magasin de sport local. J’ai trouvé ça génial !
Nous nous dirigeons donc vers le grand chapiteau bleu chauffé. Il faisait 4 degrés donc c’était vraiment appréciable. À l’intérieur se trouvait des stands de nourritures et de boissons (bières et soft drink), des boutiques merchandising avec des goodies à bas prix (sympa pour les souvenirs) et un poste de secouristes. Pour se restaurer ou se reposer, ils avaient mis des tables partout. En avançant vers la consigne, je découvre des rangées de chaises à l’abri des regards pour se changer. Vraiment tout était fait pour assurer un confort maximum. Aussi, on pouvait déposer notre sac, y avoir accès ou le reprendre quand on le souhaitait. Pouvoir enlever les dernières couches de vêtements à 15 minutes du départ était vraiment bien. En ressortant, je constate que le public est bien présent et se masse devant les nombreux obstacles des alentours : le toboggan, le passage avec les anneaux et surtout les pontons mouvants pour voir les gens tomber lamentablement dans l’eau gelée après une belle glissade.
Je me dis que je ferai tout pour ne pas leur offrir ce plaisir. Quoi qu’une belle chute bien placée… Devant nous, se trouve la scène avec le podium qui diffuse une musique pop électro très agréables et dynamiques. Ils ont vraiment réussi à générer une bonne ambiance. On se sentait bien. C’est à ce moment que j’aperçois Sylvain des SWAT (encore eux ? Ils sont partout ! 😉 ).
En course !
L’heure du départ approche et nous décidons d’aller nous échauffer. Il y a déjà de nombreux membres de la team OCR Belgium et des teams hollandaises qui sont présents. Coureurs, cyclistes ou triathlètes, les gars semblent très affutés et expérimentés. La pression monte progressivement alors que nous nous approchons du sas de départ de cette vague compétition de 13h30. Pour information, la Gladiator Run est une course à obstacles obligatoires. Cela signifie qu’on devait franchir tous les obstacles pour apparaître dans le classement final. Il n’y avait donc pas de pénalité mais nous avions quand même droit à 3 tentatives. Dommage de ne pas voir ça en France car j’adore le concept.
Les marshalls m’attachent un bout de tissu un peu cheap au bras. Je suis bien décidé à tout faire pour le conserver jusqu’au bout. En outre, notre numéro doit être bien en vue car il sera listé à trois reprises sur le parcours. Ça rigole pas avec le règlement OCRA ! Il y avait même un marshall coureur balai qui fermait la marche. Au pire si je suis à la rue, il y aura quelqu’un pour moi… C’est rassurant ! À l’approche du départ, l’adrénaline monte. Je me trouve en première ligne derrière la porte du « Colisée ». Comme à l’école (dépaysant dis donc!), ils font l’appel ! « Présent Monsieur ! ». La musique électro avec une voix caverneuse enregistrée se fait plus forte. Tout le monde se met en posture de départ. Le décompte arrive : 5, 4 , 3 , 2 , 1 ! Let’s go GLADIATOR !
La porte s’ouvre et les gladiateurs sont lâchés dans l’arène ! Comme prévu, je sprint au travers des fumigènes et je distingue le public de part et d’autres des barrières. La course est lancée. Quelques virages à 180 degrés et déjà le premier mur large arrive. Il fallait être devant pour ne pas devoir s’arrêter. Je passe dans le top 10 ce mur, je poursuis l’effort à block (17 à 18,5 km/h pour info) jusqu’à la structure d’après. C’est à ce moment que j’avais décidé de reprendre ma vitesse de croisière progressivement. Un rapide comptage et je m’aperçois que je ne suis que 17 ème au 700 m malgré mon gros départ. Ouch ! Je vais devoir bien m’accrocher. Même sur les Spartan Race, en France, je n’étais pas aussi loin…
Le parcours était très bien balisé avec de la rubalise partout. De plus, des panneaux annonçaient le nombre de kilomètres parcourus. On a couru en grande partie sur des sentiers natures relativement secs. Il y a également eu plusieurs passages dans des champs très boueux avec des sauts à réaliser 2 passages à 30% sur 100m, de l’herbe rase et des petites portions de routes et de marais avec des roseaux en tant qu’obstacles naturels .
Les obstacles offraient suffisamment de difficultés pour handicaper les purs runners. En effet, la planche irlandaise, une palissade sans bas à 1m90, le passage avec les anneaux, la poutre de 5m à franchir avec les bras, le long équilibre sur poutre avec montée descente et les pontons mouvants ont engendré de nombreuses éliminations. À noté, qu’il n’y avait pas de différenciation pour les filles et c’est à se demander si l’une d’elle a pu finir avec le brassard. À côté de ça, vous trouviez de nombreux franchissements, un parcours avec un pneu, des bears crawls et des sauts de barrières.
J’ai navigué aux alentours de la trentième place environ sur les 3 premiers kilomètres et peu à peu ça c’est décanté. J’ai passé efficacement tous les obstacles y compris les équilibres qui sont pourtant ma bête noire. Après le troisième km, je n’ai quasiment pas perdu de places. J’ai même dépassé 5 coureurs. Les passages dans la boue épaisse étaient usants et la répartition des obstacles tous les 400m empêchait de recharger vraiment les batteries. Durant la course, je n’ai pensé absolument à rien à part à avancer tout en gardant le contact avec le petit groupe de coureurs devant moi. Je suis plutôt satisfait de ma gestion de course et j’ai pu finir fort sur le dernier kilomètres et ses douze obstacles.
Il fallait rester lucide pour ne pas se faire sortir bêtement de l’épreuve. À ce stade, les obstacles s’enchaînent très rapidement : je franchis quasi qu’avec les mains « la palissade sans bas », je reprends du monde sur les treize barrières métalliques puis les petites poutres sur l’eau sont avalées. Je reste au contact du groupe. Arrivent les pontons et sa foule. Je grille la politesse au coureur de devant qui attendait le déluge. WOW ! Ça tangue dangereusement et je suis obligé de me mettre à quatre pattes au milieu du frêle esquif pour ne pas tomber. Je me relève, je saute à nouveau et même technique sauf que mon « camarade » n’a pas aimé ma queue de poisson et saute sur les mêmes pontons que moi… Déjà que seul c’était pas simple alors à deux, la concentration est au niveau maximal. Bon, j’ai déçu tout le public en franchissant assez rapidement cet obstacle. Les applaudissements suscités par cette réussite m’ont fait très plaisir et m’ont surmotivé pour accélérer encore plus d’autant que la densité de coureurs était très importante.
Je me dis que le top 20 est jouable. Se présente devant moi, le passage de poutre avec les anneaux dans chaque main. M’étant entraîné la veille, je l’aborde sereinement et je le passe sans encombre. Par contre, le gars à côté de moi passe sans les anneaux en mode monkey bar sans que personne ne lui dise rien. Je n’ai pas compris. Il me prend donc trente d’avance car sa technique était plus rapide. L’imposant Colisée se dresse devant nous. Je me sens comme Indiana Jones partant à la conquête du Temple Maudit.
J’ai profité du moment pleinement car à ce stade la course semblait faite. En effet, je pensais que jamais je ne rattraperai le coureur de devant et derrière il n’y avait personne. Après la montée, j’ai eu un peu d’appréhension au moment de descendre par la barre de pompier ou de poll dance aux choix… Cinq mètres quand on a le vertige, c’est pas rien. J’ai pas relâché pour autant mais en grimpant assez rapidement le mur incliné de cinq avec la corde, je m’aperçois que le coureur de devant est vraiment pas loin et surtout il effectue un mauvais choix en escaladant l’avant dernier passage dans l’enchevêtrement de barres. Je fonce et je lui passe juste devant en haut du toboggan sauf qu’il saute juste avant moi la barrière de manière assez improbable et se balance en mode fou furieux sur le toboggan. Sans réfléchir, cerveau mode off, je fais pareil : ça va très vite et je me retrouve totalement sous l’eau gelée. Je me relève d’un coup saisi par le froid, je saute très vite la paille et je sprint en donnant tout. Malheureusement, je finis un mètre derrière lui mais avec le sentiment d’avoir tout donné sur cette course au niveau relevé.
Au final, je finirais vingt-sixième en attendant le classement définitif avec les éliminations. Il fallait finir top 10 classe d’âge pour la qualification aux OCR Europe et top 20 pour les OCR World Championship classe d’âge. Ça semble limite mais sait-on jamais. Au pire, ça n’est que partie remise. Je n’oublie jamais le principal : expérience, fun et dépassement de soi étaient au rendez-vous donc pour moi j’ai gagné !
Après avoir franchi la ligne, on m’a photographié et des jeunes filles m’ont remis une belle médaille gladiator run Finisher ainsi qu’une couverture de survie afin que je ne prenne pas froid, sachant que le grand chapiteau chauffé était à … 50m.
Le bilan
Pour les ravitaillements, il y en avait un à mi-course. Des bénévoles nous tendaient des verres d’eau , des bananes ou des oranges afin qu’on ne perde pas de temps. À la fin de la course, on nous proposait des bouteilles d’eau, une boisson énergisante, des oranges et des gâteaux. Parfait !
Avec un prix oscillant entre 40 et 60 euros , la Gladiator Run Atuatuca a selon moi un excellent rapport qualité/ prix. Le soucis du détail et la qualité globale de l’événement en fait de loin le meilleur événement OCR auquel j’ai eu la chance de participer. Bluffé et je recommande fortement !
Points forts : L’organisation dans sa globalité, L’ambiance, les obstacles, le tracé, l’excellent rapport qualité/prix, l’importance accordée à la partie compétition et non pas seulement à la partie fun et loisir, le confort très important , J’ai vraiment tout aimé en fait !
Points faibles (car il faut en trouver) : les chiffons qui servaient de brassard élite (un peu cheap surtout vu le détail accordé à tout le reste) les coureurs compétition qui passaient en mode monkey bar le passage anneau à leur 3ème essai pour éviter l’élimination Tout cela n’est qu’anecdotique tant l’événement était quasi parfait.
Il ne me reste plus qu’à remercier mon pote Boris, pour le super week-end passé en sa compagnie , l’organisation de la Gladiator run pour leur disponibilité et leur sourire, la Frappadingue pour leur soutien, Léo pour ses conseils training, mon club de cross country l’Intrépide de Pré en Pail, les amis pour leurs encouragements et la famille qui me soutient dans mon aventure.
Je vous donne rendez-vous dans un mois pour de nouvelles aventures !