Mon retour à froid sur la Winter Spartan Sprint de Valmorel, une course à obstacles blanche qui ne manque pas de caractère.

« Il tombera environ 30 à 70 cm de neige entre 10h et 13h, le dimanche 27 janvier sur les Alpes ». Au moins, la météo est claire : cette Spartan hivernale sera belle et bien enneigée. Après un an et demi sans courir sur cette franchise, j’ai choisi de reprendre avec la distance courte : la Sprint. 6 km, environ 20 obstacles et 300+ mètres de dénivelé m’attendent.

J’ai un faible pour les courses à obstacles blanches. La neige, le froid et la météo parfois corsée sont autant d’éléments qui me donnent l’impression de me dépasser, de remporter des victoires face à mon corps, face à moi-même.

Pour cette édition 2019, l’arrivée sur le village est une aventure en soi. Les chutes de neige ont rendu les autoroutes puis les routes blanches. Après une montée technique, c’est l’accès à Valmorel. La station de ski est toute entière aux couleurs de l’épreuve. Tout est fait pour donner l’être impression de participer à une compétition importante, pour faire ressentir aux participants qu’ils sont de grands sportifs. C’est aussi cela que l’on paye dans le prix élevé des Spartan : l’impression que chaque participant est un véritable athlète qu’il soit premier ou dernier.

Dans la course

Dans une importante épaisseur de neige fraîche et après une mise en température au son des cris spartiates, les premiers mètres s’effacent sous mes pas. Il est 10h30. Me voilà lancé à l’assaut du tracé et des premiers obstacles.

La première descente nous emmène vers le point bas de l’épreuve et son Z-Wall : des murs à longer en s’aidant de prises en bois. Après cet obstacle, nous attend la longue montée ponctuée de portés, d’épreuves de force et de rampés.

Dans la neige épaisse, les charges se font plus lourdes. Aucune doute n’est possible, je suis dans une véritable épreuve où mon seul objectif est de dépasser mes propres limites et de terminer. Si l’effort est exigeant, le plaisir est également au rendez-vous notamment lorsqu’après une boucle raide, je dépose enfin mon sac de sable de presque 30 kilos.

Le passage dans le village nous entraîne dans le Morel, le torrent qui traverse la station. Si le niveau d’eau est bas, l’eau est glaciale et les parois du tunnel dans lequel nous pensons sont givrées. L’exercice est technique et demande une concentration de tous les instants pour ne pas chuter.

Mais l’histoire est belle à raconter, le genre de récit autour de la machine à café où l’on se demande quand s’arrête le mensonge et commence la vérité. Heureusement, les photographes de l’épreuve sont là pour apporter des preuves.

Je profite du plan incliné et d’une éclaircie pour finir le shooting des chaussures dont je finalise actuellement le test : les Feline Up Pro créées par la marque Dynafit (sortie printemps 2019). Cela fut une réussite comme pour le reste de mon équipement désormais habituel des courses à obstacles blanches :

  • En haut : Veste Storm Cimalp + Manche longue Skins A400. La veste de la marque dromoise est une merveille de technicité et de longévité. Course après course, obstacle après obstacle, barbelé après barbelé, elle continue de résister aux courses à obstacles blanches et fraîches.
  • En bas : Winter Tight Cimalp + Manchons de compression BV Sport Booster Elite + Seal Skinz. Comme pour la veste, le collant Cimalp est juste parfait sur la chaleur, la durabilité et la technicité. Avec autant d’éloges, je me permets de préciser que cet avis est sincère, non sponsorisé après deux saisons de courses blanches. Les chaussettes Seal Skinz sont toujours aussi efficaces pour garder les pieds au sec dans l’eau.

Une dernière boucle nous emmène dans la forêt où se trouve deux bêtes de mes bêtes noires : la corde lisse et le lancer de boule de neige.

Sur le premier, un autre participant me propose spontanément de se donner un coup de main pour aller faire sonner la cloche. Dans les vagues Open, la solidarité est partout. Et ça fonctionne !

Le second, l’obstacle qui semble risible est particulièrement technique. Les cibles d’un mètre carré sont posées de l’autre côté d’un vallon ! Je touche en même temps la barre au-dessus et, il me semble, l’angle de la cible. Benjamin, l’arbitre m’envoie en pénalité. Je ne tente même pas de négocier : cap sur les trente burpees.

La ligne d’arrivée n’est plus très loin, après un coup de main donné sur le tracé et un coup de main reçu sur le Spartan Rig me voilà sur les derniers obstacles : le porté de chaine, le mur, le javelot, les Mercedes et le feu final.

J’ai des crampes dans les jambes et le sourire sur le visage sauf peut-être quand je m’aperçois que derrière le mur, c’est le javelot qui se cache. J’ai beau le planter dans la cible, celui-ci retombe et m’envoie vers les 30 burpees de pénalité.

Je n’ai pas le choix que d’être impeccable sur mes burpees : même en vague Open où la règle des trente est plus souple, je me sais observé par les volontaires qui me reconnaisse : pour moi, pas de faiblesse. Je me motive. Je me jette au sol. Je me relève. Je saute. Et je recommence. C’est le dernier effort.

Il ne me reste plus que quelques mètres. Il ne reste que le bonheur. Je saute les flammes, le point rageur. Jérémy, un des chroniqueurs d’Obstacle est volontaire à l’arrivée, il m’accueille les bras ouvert. Les sensations sont tellement fortes qu’elles en sont indescriptibles : un mélange de fatigue, de fierté, de sentiment de conquête, de victoire et de gratitude pour les aides reçues sur le parcours.

La médaille, le tee-shirt, une couverture de survie, le beaufort et le vin chaud m’attendent. Quelle expérience.

À peine arrivé, trempé, gelé et fatigué, je me surprends tout de même à rêver : à quand la prochaine ? Je repars de Valmorel plein d’une saine confiance en moi et serein ; boosté pour ma vie personnelle comme professionnelle par cet accomplissement.