Dans la rubrique Points de Vue, le magazine accueille le point de vue des organisateurs, des athlètes et des passionnés de la course à obstacles. Cet article est rédigé par des membres de l’équipe de la course « La Ruée des Fadas ».
Orte, Spartan Race Italie
Le monde de la Course à Obstacle ou OCR (Obstacle Course Race en Anglais), c’est avant tout un monde d’échange, de diversité, qui réuni aussi bien les Athlètes, les Triathlètes, les « Musculeux », les Crossfiteurs, les Personnes de Défi, de toute nationalité..
Et c’est bien cela que nous avons pu constater encore ce weekend, ce samedi 25 Avril 2015 à Orte, en Italie. Dans Astérix, on nous parle souvent de ce petit village d’irréductible gaulois, imprenable, en Gaule. Cette fois-ci, ce sera « LES FADAS à la conquête de l’empire ROMAIN » !
Que ce soit, La Ruée des Fadas, les Mud Day, les Spartan Race et autre franchise ou indépendant, toutes les courses sont unies pour nous faire passer un moment inoubliable, une course de défis, un événement unique en l’espace d’un RUN.
Qu’il soit Boueux, déguisé, grande occasion ou encore en mode guerrier, l’objectif est avant tout de faire rêver ces sportifs qui viennent livrer un combat contre le temps, les autres ou avec les autres certes mais avant tout pour le dépassement de soi !
Ce fut un Road-Trip un peu particulier et de dernière minute pour la FADATEAM. La saison de course à Obstacle, bien débutée avec la D-Day Race (Merci Jean-Charles) et The Mud Day d’Aix, nous voici dans les starts pour profiter de la moindre occasion pour nous inscrire sur une OCR.
La bonne nouvelle arrive : la Spartan de Rome tombe à point nommée ce weekend du 25 avril 2015, et nos calendriers respectifs se sont libérés. Marion qui a cette liberté d’entreprendre son emploi du temps, n’a pas tardé à accepter et me relancer l’idée de faire ce trip dès qu’elle a su que nous étions tous les deux disponibles.
ORTE 2015, SPARTAN RACE : nous voilà !
Inscription de dernière minute, booking de dernière minute, tout se déroule à merveille. Seule particularité est de descendre et aller prendre l’avion pour Rome, en partant de Barcelone… Pourquoi ? car des impératifs s’enchainent dès le dimanche qui suit la course.
VENI……
Notre plan de vol se déroule sans anicroches : avion, le vendredi 24 et location de voiture pour nous rendre sur le site même de l’épreuve. Après un petit repérage des lieux et des premiers obstacles, la Start line, les premières planches, le cargo net [NDLR: Filet aux dessus de containers], mais aussi une fosse creusée et placée 50 mètres après le départ… Quelques minutes nous suffisent pour nous rendre compte que cette Spartan sera particulière… Et ce n’est pas le directeur de Course, Olivier Castelli, croisé sur le site qui nous contredira. Allez, il est temps de remonter dans ses pénates après un diner italiano.
Ce n’est pas pour nous déplaire, demain, il y aura du dénivelé ! Et on s’en rend bien compte en sillonnant dans ce magnifique village qui fleurte avec le ciel….
Au détour de la route pour rejoindre notre chambre d’hôte, on tombe sur l’épreuve des Monkey Bar, situé en plein centre du Village… Original, spécial, audacieux, excitant, ce sont les différents qualificatifs qui nous viennent à l’esprit quand nos regards se posent au loin sur le Village Zone Spartan situé 150 mètres en dénivelé plus bas. On verra cela demain..
Cette Spartan Italienne attire une grande communauté de Racers, que ce soit d’Italie, on retrouve des Portugais, des Espagnols, des Slovaques (les plus forts), mais avant tout et surtout, une délégation française plus que représentée et notamment sur cette première épreuve de la journée : La Super Élite. Les données sont simples, mais il n’y aura que 3 places sur la boite [NDLR : podium] en femmes et 3 aussi chez les hommes.
La FADATEAM est présente avec des ambitions : me podium pour Marion et un Top 10 pour moi-même.
Lors de l’échauffement, on ne cesse de croiser des Français avec qui ils nous arrivent de partager, de liker ou de correspondre sur Facebook. La course sera rapide, et difficile : il y aura du niveau au vu de la densité d’athlètes présents sur le site. Peu importe, la FADATEAM ne lâchera rien. Tous deux en tenue officielle, la boussole de La Ruée placardée dans le Dos, au cas où l’on se perde…
Une organisation rythmée, enregistrement, dossard et puce, vestiaires, sas de départ, la Reebok Spartan Race maitrise parfaitement sa logistique.
Après 20 minutes d’échauffement, la FADA TEAM se situe dans le sas de départ avec cette traditionnelle planche à passer pour y accéder.
En fond sonore, on entend le speaker qui ne cesse de demander ce que l’on fait comme travail dans la vie… Issue d’un très grand film, « 300 » pour ne pas le citer, les cris de guerre « AROO, AROO, AROO » retentissent dans nos oreilles.
L’ambiance est détendue sur la ligne de départ entre les concurrents qui se tapent dans la main pour se donner de la force, du courage ou tout simplement se motiver.
« Les Frenchies sont dans la place »… La FADATEAM mais aussi bien d’autres qui vont savourer cette course avec nous : Vincent, Marc, Mathieu, Carla, Maryline, Rémi et bien d’autres encore.
9h00, samedi 25 Avril 2015, la course est lancée
Et cela part très fort, très fort. Marion placée auprès de moi sur la ligne de départ, en deuxième ligne s’élance parfaitement pour attaquer cette fosse d’1m50 sur 3m creusée après même pas une cinquantaine de foulées. C’est ce que l’on appelle, taper dans le bois dur d’entrée de jeu.
Le premier kilomètre, en faux plat montant, permet d’étalonner les concurrents avant les premières palissades en « Up and Down ». Le ton est donné !
On enchaine ce parcours avec un single tracé par la main de l’homme, dans les ronces, le bois, les herbes sèches. Cette partie très rapide va permettre à chacun de se placer avec les concurrents de son propre niveau.
Les premiers obstacles naturels arrivent, avec le passage en rivière, on passe de l’eau à mi-mollet dans les pierres à devoir totalement s’immerger pour passer sous des rondins de bois. Ca y est, pour celui qui n’était pas encore mouillé : et bien c’est fait !
Devant, les cadors sont partis et on ne les reverra plus, derrière, j’imagine l’espace d’un instant Marion devoir traverser et remonter ce cours d’eau entouré de grands costauds qui dans ce genre de moment ne font que très rarement preuve de galanterie.
Retour sur la terre ferme, les 2 premiers kilomètres ont fait éclater la masse et il est important de pouvoir récupérer son souffle car se profile au loin la grimpette sur Orte.
Cela serait trop facile pour des Spartiates, si l’organisation n’avait pas pensé à nous enchainer le tirage de Pneu avec le Barbed Wire Crawl, autrement dit le ramping dans la boue sous les barbelés… Et un short de moins ! Les barbelés sont comme le ciel aujourd’hui, le plafond est bas et il va falloir baisser les fesses pour ne pas se retrouver déculotté.
Un petit passage sur le Pont d’Orte et ce village s’élève devant nous comme la route elle même. Le souffle s’accélère, les cuisses chauffent, le palpitant va exploser, et au détour d’un virage, les encouragements de Vincent me remettent dans la course.
« Allez Vincent ! » « Allez Jérémy ! » Les français sont groupés, on est dans les 15, on est cote à côte et on fait toute la montée l’un derrière l’autre.
Au travers de ce virage, 2 places derrière moi, je remarque l’on est suivi de très près par la première féminine, une slovaque, celle qui établira la meilleure performance femme cette année sur ce parcours. L’équipe slovaque n’est pas venue pour rien.
On ne peut qu’admirer et encourager le leader, le champion d’Europe Spartan, Peter Ziska, qui dévale la pente et nous croise alors que nous nous sentons totalement collé dans cette montée sèche et abrupte sur ces escaliers typiques d’une via romana.
La montée nous a permis de sécher quelque peu, et c’est de bon augure pour les Monkey Bar. La difficulté dans cette épreuve est que la prise des barreaux est large et que si par malheur, les mains ne sont pas sèches et la poigne légère, le passage de ces 12 barreaux devient plus qu’incertain.
J’apprendrais par la suite que Marion ne parviendra pas à franchir cet obstacle de bout-en-bout mais que les progrès se font et c’est de bonne augure pour la prochaine fois.
Tout ce qui se monte, se descend… Point positif pour se refaire une santé. Dans la descente, c est la succession de tous les français et notamment Marion confortablement installée dans un groupe ou plutôt une file indienne de Spartan Racer. La bouche sert beaucoup plus à ventiler qu’à sourire en ces moments là. Hormis Marion qui me sourit et m’encourage : j’aime !
En même temps, on en est encore au premier tiers de course et beaucoup de ceux qui accompagnent Marion termineront bien loin derrière elle aujourd’hui… un métronome. Qui a dit que les horloges sont suisses ? j’aurais pensé auvergnate !
VENI… VIDI…
Retour sur la base nature qui sert de village, passage dans la rivière, la course dans les pneus, le tirage de chaîne, la boue et ses dunes beaucoup plus petites que The Mud Day ! Nous voilà arrivés à l’un des obstacles les plus craints. Non par sa difficulté mais par la concentration, l’adresse et la part de chance qu’il recquière. Il arbore fièrement son nom le « Spear throw »…
A ce moment là, en ces terres romaines, chargées d histoires, on pourrait presque se prendre pour un gladiateur dans l’arène! Pas de précipitation, il faut le planter ce javelot ! La pression monte quand 2 concurrents le plantent parfaitement… et s’emballent vers la suite du circuit. La pression redouble alors que Vincent loupe son lancé et s en va faire sa pénalité… La même sanction pour notre féminine de la Fada team!!Alors que l’écart s’était accentué, Marion, deuxième à ce moment de la course, va devoir refaire 30 burpees… Une pénalité qui coûte cher physiquement, qui charge les bras, les cuisses et dont il est difficile de se défaire durant les hectomètres de course suivant.
On s’applique, on vise, on lance… Le javelot se plante et ouf ! il reste piqué dans cette botte de paille. C’est un vrai soulagement car la densité chez les hommes est telle que l’on a vite fait de perdre 5 ou 6 places à la minute, voir plus d’une vingtaine si on commence à « Burpeeser ». On repart à 2 de cette épreuve.
Ce binôme de course, plus véloce et dynamique au sol que moi, moins débrouillard sur les obstacles n’aura de cesse de m’accompagner ou plutôt de me donner le train, le rythme pour me rallier l’arrivée.
On croit avoir fini cette course mais nous ne sommes qu’à la mi-course quand on passe sur le Cargo Net qui domine l’aire de départ et la FINSH LINE. Un petit biai va nous emmener, nous éloigner de cette Finish Line. Il est à noter que les Racers du Sprint vont parcourir ce même début d’épreuve, cet après-midi.
C’est d’ailleurs ce moment opportun que l’on fait le choix avec Marion de prendre notre Barre VO2, de Stc Nutrition, afin de pouvoir encaisser la durée de l’épreuve sans déperdition énergétique, ni crampes.
Nous voici partis dans les champs de patates. Patates, certes, c’est vraiment l’impression que j’en ai… De courir comme une patate. Des longs faux plats montants, des singles et beaucoup de portage : les buches, le seau, l’Hercule Host (poulie haute), le sac de sac de sable… Un nouveau ramping… Et tout cela en cherchant à garder en Mémoire une combinaison. Et oui, nouveauté que l’on avait découvert au BEAST (21km et +) de Barcelona en Septembre 2014 : en fonction du dossard, une combinaison à retenir pendant près de 4 à 5 km : HOTEL–515–2943 pour moi. GOLF – 615–4635 pour Marion. Le corps et l’esprit allié pour rallier l’arrivée…
Ce sera 500 mètres avant l’arrivée, en pleine descente et alors que le cheval sent l’écurie qu’il faudra redonner cette combinaison. Mon compagnon de route, m’encourage, j’en fais de même, en Espagnol, en Anglais, en Français… On aura fait plus de 7 à 8 km ensemble… avec toujours cette incapacité à revenir sur nos prédécesseurs.
En même temps, quand on sait qui c’est et que le groupe devant nous joue la place de 3, on ne peut que s’incliner… Mon compagnon, plus vif prendra le dessus sur les 2 dernières planches.
Ce compétiteur, Marc Braun, est en fait un français, un savoyard qui a découvert cette activité après avoir gagné le Sprint du Castellet en 2014.
On franchit la ligne d’arrivée l’un derrière l’autre et quelle surprise de s’entendre parler français tous les 2. Un moment (4 à 5 minutes) très sympathique pendant lequel on partage en attendant le troisième français qui n’est autre que Vincent Di Benedetto, l’ambassadeur Reebok France.
VENI , VIDI, mais on a pas VICI !
Cette épreuve de 13 km (12,9 au GPS) nous aura esquinté pendant plus d’1h16… Le podium n’est pas très loin mais à la fois si difficile à atteindre au vu de la densité des athlètes Européens présents aujourd’hui.
Au classement Élite Men, dans l’attente des résultats officiels, c’est une 7ème ou 8ème place pour ma part.
Le podium, ce sera le cas pour Marion de La FADATEAM qui s’octroie une très belle troisième place derrière une Slovaque et une Anglaise.
Félicitation à toi Marion pour ce podium, de très bon augure pour les futurs Spartan. Reebok Spartan Race a encore fait très fort en proposant un parcours sélectif, beau, diversifiant par ces obstacles tant construits que naturels.
On notera la présence et surtout l’homogénéité des résultats Français inscrits sur cette Vague « Élite »… « Élite, cette vague n’en a que le nom car nous sommes avant tout venus pour nous faire plaisir, pour l’aventure.
Un grand Bravo à tous les Français présents sur le Site. On regrettera l’absence de Guillaume et Max, tous deux blessés.
Les plus / les moins :
On ne sait pas pourquoi on fait une spartan mais on sait pourquoi on y revient.
Un weekend plus que satisfaisant personnellement et sportivement car la FADATEAM décroche son sésame pour aller se frotter aux « Ricains » lors des Championnats du Monde de Spartan Race qui se dérouleront le 4 octobre 2015 au Lac Tahoe.
Marion Lorblanchet et Jérémy L’Hote : la FADA TEAM
PS : Quelque soit Votre niveau physique, ou l’envie de vous dépasser, il y aura toujours une course à Obstacles près de chez vous pour vous amuser…
Super billet, on ressent bien l intensité de la course !! le code ça doit être affreux !!!