Avec une médaille de bronze en courte distance et une neuvième place sur l’épreuve standard, Samantha Pauger-Stasia est la reine Française des Championnats d’Europe 2017 de Courses à Obstacles qui ont eu lieu du 30 juin au 2 juillet aux Pays-Bas. Elle nous fait l’honneur de partager le récit de son week-end.
La perte de mon bracelet aux OCR EC de Francfort a été une énorme déception. Avant d’échouer à maintes reprises sur l’obstacle final, j’étais cinquième élite. J’ai du me résoudre à abandonner après avoir été rattrapée par le sweeper, au bout d’une heure et demi de lutte. Cet échec m’a permis de me remettre en question et de réfléchir à ma gestion de course et à mes faiblesses. C’est quelque chose que je trouve formidable dans les courses à obstacles : rien n’est jamais joué jusqu’à la ligne d’arrivée. Tu peux tout perdre dans les deux cents derniers mètres.
Ce dernier mois, j’ai beaucoup travaillé la technique pour le franchissement d’obstacles et le renforcement des avant-bras (escalade, travail de grip…). Pour arriver sur la ligne de départ des Championnats d’Europe EOSD Courte-Distance très sereine et avec une grosse envie de prendre ma revanche sur Francfort. Mon objectif est simple : garder à tout prix le fameux bracelet !
Au cœur de la short race
Je suis avec Yasmine Spitz, l’autre française en Élite sur la ligne de départ, l’ambiance est plutôt détendue. Le compte à rebours commence et toutes les concurrentes s’élancent !
Je pars vite pour accrocher le groupe de tête. La première moitié de la course ne comporte pas d’obstacles majeurs. Je tiens la septième position et au bout de deux kilomètres, les choses sérieuses commencent. Les obstacles techniques vont alors s’enchaîner.
Urban Sky, partenaire de la course, nous a gâtés. La première épreuve commence avec une combinaison de Monkey bars et d’échelles mobiles. Puis arrive les terribles Ovals, l’obstacle de la World Final OCR SERIES, avant d’enchaîner sur le Monkey Step, un combo signé Bruggink en Rougoor.
L’obstacle de la course Original Gram : le Samourai nous attend ensuite avec ses six barres métalliques à franchir sans toucher ni le sol ni le sommet. Ça passe facile ! J’arrive aux Wheels Of Steel, ça je connais : j’ai déjà affronté cet obstacle sur la Toughest d’Amsterdam.
Je suis en réussite et jusque là tout passe du premier coup. J’arrive au Low Rig : une combinaison à passer en cochon pendu avec diverses prises : barres métalliques, boules, anneaux, roues, échelles pour aller sonner la fameuse cloche. Au premier essai, je touche malheureusement le sol et le marshall m’envoie sur la Retry Lane. Le deuxième sera le bon.
Puis c’est le Wave Hanger, autre obstacle de la finale des OCR Series : ça passe ! J’arrive sur le fameux Stairway To Heaven, le redouté obstacle des OCR World Championships 2016. C’est un grand A tout en bois que l’on doit franchir de l’intérieur en montant et descendant des escaliers de bois à la seule force des bras, interdit de sauter pour redescendre. En haut, il est impossible de passer de l’autre côté : l’espace est trop grand ! Je passe sur la Retry Lane qui comporte heureusement une marche de plus. C’est une traction supplémentaire mais c’est aussi un espace plus faible entre les deux côtés. Du coup, ça change tout et je réussis dès la deuxième tentative.
Le multi-rig de la Runmaggedon, la célèbre course polonaise, m’attend. Des anneaux et une barre de fer, ça j’adore ! Les sensations sur un obstacle aussi aérien se rapproche du vol ! Il ne reste me désormais plus que deux obstacles sur un total de dix-huit. Après quelques coups de marteau pour le Minosse de l’Inferno Run, me voilà sur le combo final : un mur de 2 mètres, un filet avec une échelle de trois rondins, une ligne d’anneaux et une ligne de sabots hollandais en bois. Je prend mon temps entre chaque portion et passe sans problème cette dernière barrière entre moi et l’arrivée.
Ça y est je l’ai fait ! Je franchis l’arrivée avec le bracelet tant désiré. Je sais que j’ai laissé quelques filles derrière moi sur les obstacles mais je ne connais pas mon classement. Je crois que je suis quatrième ou cinquième. C’est bien au-delà de mes objectifs de top 20.
Le podium surprise
Quelques heures plus tard commence la cérémonie protocolaire. Je suis restée pour voir les Françaises et Français médaillés. Les dames d’abord, tout commence par les Élites féminines. Et là, en troisième position, j’entends mon nom… Un peu sonnée et les larmes aux yeux, je monte sur le podium comme dans un rêve : je suis troisième élite aux Championnats d’Europe !
J’ai adoré cette course ! C’est passé comme un éclair. C’est vraiment un format qui me correspond car il y a peu de course à pied tout en étant très exigeant techniquement. J’ai vraiment bien géré ma course en prenant mon temps entre les gros obstacles.
Deux top 10 pour finir
Je conclu le weekend avec une neuvième place sur la Standard Race et une sixième place en Team Relay Féminin. C’est la meilleure expérience sportive de toute ma vie. Je n’ai pas vu ce weekend passer. J’ai rencontré des gens formidables de tous horizons. La cohésion de la Team France est vraiment forte et ça fait chaud au cœur car personne de ma famille n’a malheureusement pu m’accompagner. Mais cela va même au delà des frontières car l’ambiance est très chaleureuse entre les athlètes quelle que soit la nationalité.
Je retrouve des amis athlètes d’Italie, des Pays-Bas, d’Allemagne avec toujours autant de plaisir. Nous sommes unis par la même passion et partageons un vrai respect mutuel. C’est ça l’OCR FAMILY et ce sont les valeurs du sport que je veux représenter : le fair-play et la fraternité.