Retour sur cette première édition de la Hurricane Heat en Europe en Andorre par Mud Mike

Tout d’abord il faut dire car c’est important que la Hurricane Heat n’a rien d’une course à obstacles, c’est un événement basé sur la solidarité, la cohésion et l’esprit d’équipe. Et sans ces valeurs, nous n’avions aucune chance d’aller bien loin.

Au départ, nous nous sommes présentés avec une planche, de la paracorde sans oublier un œuf. Un œuf que nous allions devoir protéger pour ne pas le casser pendant la matinée.

Cette Hurricane Heat aura durée cinq heures. Cinq heures durant lesquelles les coachs SGX espagnols ont parfaitement réussis à nous inculquer ces valeurs. Tout d’abord en nous faisant répéter l’ethos du Spartan tout au long de ce bootcamp typé militaire : « I will always place the mission first, I will never accept defeat, I will never quit, I will never leave a fallen camarade » en espagnol et donc de façon plus ou moins approximative pour ceux qui ne le parlait pas, mais l’essentiel n’était pas là. Mais cette transmission est surtout passée en nous regroupant le plus souvent possible de manière intelligente en cercle pour faire des burpees, dans un lac glacé en nous tenant tous par les épaules et de bien d’autres manières avec pour seul but : l’unité totale des cinquante-quatre participants.

Avant le début de la course, nous ne savions pas à quoi nous attendre. Aucun détail n’a filtrée : les coachs ont joué sur l’inconnu qui nous attendait pour faire monter la pression et le stress. L’événement a même commencé avec une heure d’avance pour nous mettre encore plus dans un état de tension d’entrée de jeu. Il valait mieux être prêt comme une confirmation, le slogan de la Hurricane Heat est « si tu te poses des questions, c’est que tu n’es pas prêt ».

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Si nous étions trop longs à nous mettre en action suite aux demandes des coachs, la sanction tombait avec des punitions sous forme de burpees. Et nous répétions encore et toujours l’ethos, nous marchions au pas « left, right, left, right, nous hurlions le traditionnel « Aroooooooooo » jusqu’au mythique « Spartan go, Spartan go, Spartan gooooooooooooooooo ! » de l’arrivée qui restera un moment unique en nous. Cet événement tourné vers une cohésion toujours plus forte dans une ambiance militaire avec invectives des coachs ne laisse pas insensible : on aime ou on déteste. J’ai adoré cet Hurrican Heat et son ambiance de dingue.

Les épreuves qui nous attendaient étaient également basées sur l’Ethos et sont montées crescendo en difficultés. Après trois heures de souffrances, les coachs nous enfin que l’épreuve commençait maintenant… Jusque-là, ce n’était pour eux que le « warm-up ». Tous les participants doivent aller dans le même sens sinon il n’y aura aucun moyen de passer les obstacles ou d’achever les défis proposés. Ceux-ci furent plus ou moins variés.

Après un porté de poteau dans la montagne en guise d’apéritif nous avons effectué quinze minutes de burpees en cercle sur la place du village Spartan au rythme plus ou moins rapide des coachs et en criant « Aroo » à chaque saut et tout cela sous les applaudissements du public médusé. S’en est suivi une rencontre avec les pneus de tracteurs énormes et lourds. Terriblement lourds. Ils devinrent rapidement nos meilleurs compagnons d’infortune pour presque tout le reste de la matinée. C’était même un pneu trop peut être…

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Après la constitution des équipes, on épaule le pneu, on passe des butes et quelques trous de boue du parcours de la Spartan. C’est déjà du sérieux : l’effort est déjà intense et nous voilà à regrimper dans la montagne. Là encore c’est raide, très raide, sans cohésion et solidarité, nous n’y serions jamais arrivé. On switche, on se remplace et on avance, c’était vraiment très dur car l’Andorre : ce n’est pas la Belgique au niveau platitude…

Nous avons eu le droit à des séances de « push up face in the water » (avec l’accent espagnol) dans un ruisseau gelé. Nous avons fabriqué un brancard de fortune avec les planches que nous avions apportées et la paracorde afin de porter l’un des nôtres. Suit une « baignade » dans le lac d’altitude à l’odeur nauséabonde avec immersion complète et tenant de chaque côté nos coéquipiers qui formait un grand cercle toujours dans l’idée de l’unité et de ne faire qu’un : le groupe avant l’individu. En sortant de notre bain cryogénique, un 4×4 de la Croix Rouge Andorrane est, par manque de chance, tombé en panne juste à côté de nous. Il nous a bien sûr fallu le pousser en haut d’une petite côté bien raide.

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Pour redescendre, nous avons choisi la version portage pompier avec un « hurricaneur » sur le dos, l’épaule ou tout autre moyen non homologué. Certains ont eu plus de chance que d’autres quand au choix du binôme à porter… Il a ensuite fallu redescendre les pneus que nous avions laissés dans la pente trop raide. Et là les choses vraiment sérieuses ont commencées : direction le cargo net avec nos pneus. C’est dur mais finalement quand on veut, on pneu. Même chose mais plus difficile encore : le passage de l’obstacle suivant le slippery wall, qui nous a sans doute fait le plus galérer. C’était bien plus compliqué mais en utilisant la ruse, nous y sommes arrivés.

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Il restait encore un obstacle à franchir sur le même principe pour ne pas se refroidir : le big wooden wall. Les instructeurs nous avaient dit : nous vous proposons des problèmes, à vous de trouver les solutions. Nous avons également bougé des cailloux en faisant une chaîne humaine, c’était un moment plus calme qui nous permis de souffler un peu. J’allais oublier le ramping sous barbelés sur le parcours de la spartan avec les chevilles attachées avec notre paracorde et en nous tirant de manière très gracieuse uniquement à la force des bras en utilisant notre planche de bois et ceci sous un jet d’eau glaciale généreusement distribuée par un des coachs.

Oeufreusement pour moi et une dizaine d’autres,nos œufs ont résistés. Nous étions contents de cela car les coachs nous avez prévenus qu’en cas de casse nous aurions des problèmes. Le seul problème que nous avons eu, c’est qu’il nous a fallu manger cet œuf cru une fois l’event terminé et c’est pas bon.

L’ambiance était incroyable pendant tout le bootcamp. Le public nous encourageait mais surtout entre nous, c’était indescriptible. Nous avons fait face à tellement de difficulté qu’à chaque réussite c’était accolades, checks et cris de joie. L’unité était déjà présente au départ et ne disparaîtra pas jusqu’à la fin de l’épreuve. Il n’y avait plus de différence d’âges, plus de nationalités différentes, plus de barrière de la langue, nous étions tous des Spartans.

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Un sentiment de fierté immense, une émotion incroyable et rare nous a tous submergé à la fin. Certain ont même versé une petite larme pendant les accolades, les embrassades et les cris de joie. En cinq heures, nous étions devenus frères et sœurs d’arme – modestement et sans commune mesure bien sûr avec ce que peuvent connaître les soldats. Nous ne nous connaissions pas pour la plupart et aujourd’hui nous sommes unis par le fait d’avoir surmonter ces épreuves ensemble. Nous avons vécu un moment de communion level 10000 qui est tellement difficile à retranscrire par les mots : il fallait être présent pour savoir de quoi je parle. Mes « brothers in arms » comprendront ce que je veux dire.

Au niveau physique : c’était très intense. Il fallait en vouloir et ne pas se cacher. Ce faut une expérience unique, un moment de partage total, de la difficulté intense et de nouveaux amis. Voilà ce que je retiendrai.

Pour les chiffres : 9km900 , 5h d’event… Ça parle non ? Un grand bravo à tous les français présents, nous étions un sacré contingent et nous avons bien secoué cette Hurricane Heat : « Ensemble, on est plus fort et on va plus loin ».

La médaille que l’on a reçue aura une place particulière pour moi et restera à jamais une de mes préférées tant elle a été extraordinaire dans la difficulté et l’amitié pour l’obtenir.

« WE ARE THE STORM »

Mud Mike