Ce week-end, je me suis rendu à St Jean d’Angély (17) pour participer à ma première Spartan Race de la saison. J’étais vraiment impatient de découvrir le cadre de cette course axée sur le dépassement de soi et la performance sportive. Tous les compétiteurs français ou presque étaient de la partie et cela s’annonçaient être un bel événement.
Avec Boris et les sudistes, Eric I Coach et Rémy « The Artist », nous sommes arrivés la veille du départ sur le lieu de la course. Aussi, nous décidons d’aller repérer un peu le parcours et nous voilà donc en route pour le circuit de motocross. Situé en haut de la colline, les parkings à proximité sont vraiment appréciables. En revanche, ils sont payants (5 euros par voiture). Après quelques mètres de marche, je surplombe déjà le village Spartan et j’aperçois quelques obstacles. Les pentes en lacet sont vraiment très abruptes et en basket il est difficile de ne pas glisser en descendant. Pas de doutes, nous allions beaucoup souffrir le lendemain et même sur la sprint, il me faudrait gérer mon effort.
En discutant avec les amis racers, je suis à la fois inquiet et excité en entendant les mots « slackline » et filet de corde dans l’eau. Il y aura donc quelques nouveautés au niveau des obstacles et ce n’est pas pour me déplaire.
Après une très courte nuit (merci les fêtards 😉 ), nous sommes de retour sur le circuit. Je suis venu soutenir mes camarades qui feront la Super le matin mais également pour profiter pleinement de cette ambiance Spartan si spéciale.
Le retrait des dossards est très vite expédié. Les bénévoles très organisés et efficaces facilitent les passages rapides. Chacun reçoit le pack habituel à savoir le bandeau avec son numéro, une puce à fixer à la chaussure, une barre de céréale partenaire, un dossard et des bracelets pour la consigne et pour le sas.
Après avoir encouragé et suivi mes camarades toute la matinée, je dois aller me préparer. 13 h approche et ça sera bientôt à mon tour de me lancer.
Je dépose rapidement mon sac à la consigne et je me dirige vers le sas de départ qui va bientôt être donné. Pour la première fois, il n’y a pas eu d’échauffement collectif pour la vague élite. Sans doute ont-ils jugé ça inutile vu le peu de coureurs y participant. À noter que nous n’avons pas reçu de consignes particulières concernant d’éventuelles règles spécifiques ou de mise en garde concernant les burpees. Bientôt le décompte final et la pression monte. Autour de moi, des dizaines de compétiteurs aguerris et torses nus se concentrent. Il fait très bon en ce début d’après-midi. Le niveau s’annonce très relevé mais je me focalise sur moi et sur mon dépassement personnel. À l’instant, un bénévole vient d’allumer les fumigènes : On y est.
La course
Les premiers partent en trombe et je ne suis pas en reste pour me placer correctement vers la vingtième place avant la courte montée très pentue (30-40% ). Dès la fin de la descente, les murs à prendre par dessus et par dessous arrivent. Nous sortons du circuit pour nous diriger vers la forêt et ses sentiers sinueux très agréables. Différents obstacles nous attendent sur ce chemin. Dans les dunes de boue, j’en prends plein la figure et je ne vois quasiment plus rien. C’est la guerre mon colonel. Puis la puissance des jambes est testée par le tirage du parpaing sur 300 m, celui du traîneau, étonnamment léger et les pneus de tracteur à retourner. Pour la première fois sur une Spartan, j’ai toujours le visuel sur le top 5-15 et je me sens bien. Je perds malheureusement un peu de temps sur certains obstacles comme le code : après 200 m, j’ai un gros doute sur un des chiffres et je me résigne à faire demi-tour pour assurer le coup sous les regards amusés de certains coureurs. Bien m’en a pris, je m’étais trompé.
Le prochain obstacle est tout nouveau pour moi : La slackline. Il s’agit d’une sangle tendue sur laquelle il faut passer en équilibre. J’ai travaillé cet aspect et il n’y a que 3 m. L’essai part à la pose du premier pied. Je me concentre sur les 4-5 premiers pas puis l’instabilité arrive très vite, j’accélère les appuis et je saute le plus loin possible. Ouf ! Grosse satisfaction et joie intérieure : je suis passé . C’est plutôt bien parti pour moi et je relance en regardant les 7 coureurs dans le sas burpees. Ça ne sera pas pour ce coup-ci.
Je m’applique ensuite à passer le Z-wall , mur d’escalade à franchir latéralement en trois panneaux , où je suis tout sauf serein. J’assure mes prises pour ne surtout pas tomber et quelques coureurs me reprennent. ding, ding, le doux son de la cloche que j’aime entendre. Deuxième satisfaction : je suis sur la bonne voie !
Ensuite, c’est la course avec le sac de 25 kg sur le dos : le parcours de huit cent mètres est plutôt plat et je tiens un bon rythme en courant continuellement à bonne vitesse et je double deux coureurs. Néanmoins, Mat André et Romain Guibert me reprennent : j’hallucine un peu car ils courent comme s’ils n’avaient rien sur le dos. J’enchaîne sur 15-20 sauts pieds joints par dessus des rondins. Ces deux obstacles me font monter le cardio et je peine à maintenir une bonne vitesse course à pied par la suite. Le parcours nous ramène maintenant vers les hauteurs du circuit de motocross : mes amis Carla et Boris sont là pour m’encourager. Ça me fait vraiment plaisir et me booste fortement.
Le Cargo-Net (structure haute sur laquelle il faut monter et descendre à l’aide de filets de corde) est vite passé et je me dirige vers ma bête noire, le javelot. Malgré mes nombreux entraînements et un très bon pourcentage chez moi, j’ai un taux d’échec très important en course. Qu’importe, je dois le mettre : la cible est à 10m, je passe la corde par dessus la rambarde et je visualise ma réussite. J’inspire et je lance : ça part droit avec une bonne puissance, la pointe frappe en plein milieu de la structure en paille, s’enfonce et ricoche comme une gamelle au baby foot. Mon javelot gît au sol à mon grand désarroi. Tant pis, je ne cherche même pas à comprendre et je file directement faire mes trente burpees. J’ai signé en élite et je respecte le règlement. Ainsi, je les compte à haute voix et je m’applique à faire un mouvement correct. Dommage que ce ne soit pas le cas de tout le monde. Je cherche en vain d’éventuelles caméras.
J’effectue rapidement la pénalité mais j’accuse le coup derrière alors qu’il faut plonger dans l’eau froide d’un petit bassin. Après quelques brasses pour récupérer, je me retrouve à monter sur une petite structure à l’aide d’un filet, le «Water Net », et je replonge immédiatement. J’ai beaucoup aimé. C’est après la sortie de l’eau que ça se complique vraiment pour moi, la fatigue musculaire me gagne et je peine à tenir une vitesse correcte alors que nous courrons dans des champs de terre. Toutefois, je gagne quelques places sur le ramping de 60 m sous les barbelés. J’ai d’ailleurs beaucoup apprécié le fait qu’il n’était pas douloureux.
Nous voilà de retour pour la partie finale sur le terrain de motocross et ses terribles montées/descentes en lacet. Je cours dans la première montée avant d’arriver sur le « Hercules Hoist », pneu lesté que vous devez monter sur 5 m à l’aide d’un système corde/ poulie. D’habitude, je soulève très facilement la charge d’une vingtaie de kilos mais ce coup-ci, elle doit peser au moins le double et avec les mains pleines de boue, c’est quasi mission impossible pour mes soixante kilos tout mouillés. Je souhaite changer de poste mais on m’indique que c’est interdit. J’abdique au bout de deux minutes environ non sans avoir tenter toutes les techniques que j’avais en stock et de nouveau me voilà dans le sas des burpees.
La fin s’annonce très difficile pour moi car les montées font vraiment très mal. Je franchis sur un rythme diesel les derniers obstacles et je marche activement dans les montées à fort pourcentage. Je franchis aisément le mur de deux mètres soixante, le ramping court en montée, la restitution du code ainsi que le mur incliné avec corde. C’est la dernière ligne droite, je fais l’effort de courir dans la montée pour gagner quelques places. Le rig (barreaux à des hauteurs différentes, barre horizontale et 4 anneaux) se profile devant moi et mes amis là pour des ultimes encouragements. Bien qu’habitué aux monkey bar beaucoup plus longues et compliquées, je préfère prendre le temps de bien m’essuyer les mains et me concentrer. J’assure le coup pour ne surtout pas tomber. Rien de plus stupide qu’une chute liée à une prise de risque inutile, surtout avec les mains boueuses.
Les encouragements décuplent mes forces et je le passe sans soucis avant de sprinter vers la ligne d’arrivée où des hôtesses me remettent la médaille finisher.
Je finirais 28ème élite , 30ème sur 781 et 5ème de ma classe d’âge ce qui me qualifie pour les championnats du monde indépendant au Canada en octobre prochain. Trop de burpees pour espérer une qualification pour les Spartan Europe ce coup-ci. Tant pis : j’ai fait avec la forme du moment. Aussi, je n’ai pas de regret car le dépassement de soi était au rendez-vous. Il me restera une tentative à Paris le 3 juin prochain.
Petit bémol : le ravitaillement de fin avec uniquement de l’eau et une demi banane était très léger. Par ailleurs, vous receviez le tee shirt finisher 2016 à la remise de votre puce.
Ensuite, j’ai vraiment profité de la fin d’après-midi pour discuter et rigoler avec les copains racers. Dommage qu’il n’y ait pas eu une after party avec un DJ. Ça aurait vraiment apporté un gros plus question ambiance et aurait finalisé en beauté ce week-end.
Avec 2200 participants, j’ai trouvé cette première édition vraiment réussie bien aidée par un parcours et un cadre agréables, difficiles et variés. Je reviendrais assurément.
J’ai moins aimé :
- les ravitaillements
- les douches froides
- le javelot (obstacle trop imprévisible à mon goût)
- les suspicions de triche aux burpees et aux obstacles même si moi je n’ai rien vu. Certains coureurs manquent d’éthique et c’est malheureux. L’organisation fait des efforts pour corriger cet état de fait. En attendant les caméras, peut-être qu’un système d’obstacles obligatoires ou de parcours de pénalité avec un sac type biathlon seraient plus indiqués et éviteraient toute tricherie. Le débat est ouvert .
- le parking payant
J’ai aimé :
- le parcours
- les obstacles et surtout les nouveautés
- le côté compétition et dépassement de soi
- la grande tente avec des chaises pour se changer
- revoir tout le monde
- l’ambiance entre coureurs
- les encouragements de mes amis
Enfin, je remercierai Olivier Castelli et l’organisation de la Spartan Race pour ce bon moment ainsi que les nombreux bénévoles, Boris et Angélique pour l’aide logistique apportée et les bons moments passés, Eric et Rémy , des belles rencontres, Marc et la Frappadingue qui m’ont permis de faire cette course, Run N trail et Run Gratis, Globe runners et Seb d’obstacle.fr.
Je remercie également ma famille qui me laisse vivre ma passion et me soutient pleinement.
Je finirai par saluer tous les potes racers avec qui j’ai eu la chance d’échanger tout au long du week-end : Carla (merci pour les encouragements de fou), Grégory (sympa l’échauffement), les Swats (bon rétablissement Elo au passage), Slohan, Mathieu, Julien, Manuel, les Guillaume, Bastien, Anthony, Sandra, Kévin, Sale Gosse, et tout ceux que je n’ai pas nommé mais qui se reconnaîtront.
A très vite les warriors pour un nouveau périple que j’espère tout aussi fun.