Dans le cadre d’un team building organisé avec mon cabinet de consulting, j’ai pu participer à la 2e édition de la Barjo Tough Race (BTR 2 pour les intimes). Nous étions 15 à accepter de relever le défi des 35 obstacles répartis sur 6.8km. Cette course est notamment soutenue par Barjo Xtrem qui possède un parcours permanent : je m’attendais donc à quelque chose de solide niveau obstacles.

L’événement se déroulait au camp militaire de La Valbonne, siège du 68e régiment d’artillerie d’Afrique situé à 1/2 heure de Lyon. Bon point : une fois sorti de l’autoroute, tout était bien fléché pour rejoindre l’entrée du camp. Dès l’arrivée, des militaires en arme fouillent la voiture, pendant que d’autres assurent la surveillance. Le ton est donné, ici, on ne fait pas semblant !

Entrée Valbonnes
Entrée sous surveillance !

En arrivant, je croise Sèb Desbenoit en pleine discussion avec d’autres obstacles racers : le niveau de cette course semble plutôt élevé avec, comme promis par Barjo, des obstacles à même de faire souffrir les bras ! Me voilà prévenu.

Mes collègues me rejoignent à 11h45 sur le petit village installé pour l’occasion, et vont récupérer leurs bracelets remplaçant le dossard pour les vagues open. Un DJ est là pour mettre l’ambiance. Il y a également des tentes pour les secouristes, la vente d’articles, et la plus grande est pour la buvette et le barbecue. Je retrouve Luc de la Street Team, déjà présent au dernier Workout Spartan, qui est venu prêter main forte. Les tarifs sont raisonnables, ce qui n’est pas toujours le cas.

Luc bénévole
Toujours le sourire

L’arrivée se fait en centre du village, et nous pouvons nous mettre dans l’ambiance en encourageant les dernières vagues chronométrées. L’obstacle installé par GladiaThor est redoutable, d’autant plus en fin de parcours.

Pour les coureurs échouant, la pénalité est originale puisqu’il s’agit de démonter une roue, faire un parcours avec, puis de la remonter.

Changement de roue
Une pénalité originale

Afin de nous challenger en interne, nous formons 3 groupes reconnaissables à leur bandeau de couleur. Je serais dans l’équipe des camarades rouges. L’un d’entre nous a pensé à prendre de la crème solaire, et en propose aux autres. C’est l’intérêt du groupe : on se complète ! Je m’en met un peu, au cas où…

Photo groupe Shift
Emilie ?

Notre vague avait un départ initialement prévu à 12h20, mais qui a doucement glissé à 13H. Cet interlude aura été l’occasion de mieux connaître les amateurs de challenge du jour. Le soleil étant à son zénith, l’article sur la canicule avait tout son sens ! Il fait très chaud, et j’ai déjà bu quasiment 1 litre d’eau lorsque nous sommes appelés pour le warm-up.

Après un échauffement rythmé par quelques jeux et un cri de guerre « Barjo ! Barjo ! Barjo ! », le départ est donné.

Nous n’avons couru que 5m, que les premiers obstacles sont déjà là : il s’agit de bobines de câble en bois, par dessus lesquelles il faut sauter. Nous avons ensuite un petit parcours ombragé avec quelques butes. Je ne pense pas que cela soit compris dans les obstacles, mais nous sommes plusieurs à avoir trébuché sur des troncs mal coupés ou des pierres saillantes. Cela nous obligeait à redoubler de vigilance et, vu la chaleur, je m’en serais bien passé.

Après avoir escaladé des bottes de paille, nous redescendons sur une échelle et avons droit à encore un peu d’ombre. Cette dernière nous fera bientôt cruellement défaut. Nous arrivons ensuite à une épreuve de portée de pneu. Un pneu sur l’épaule et c’est reparti pour un zig-zag le long d’une nouvelle bute. En attendant ceux de mon groupe, je vois passer mon collègue Gilles avec 2 pneus. Je lui demande donc s’il a pris du rab, et il me répond qu’une fille de leur groupe est en difficulté. Il l’a donc soulagée de sa charge : l’esprit de cohésion recherché par un team building. Juste après, ma partenaire arrive et a également du mal avec son pneu. Je l’en soulage, et le lui rendrait à la fin.

Juste le temps de gravir un monticule, et voilà déjà deux autres obstacles : un retournement de pneu, suivi d’une chicane. Sur le retournement, les consignes n’étaient pas très claires. En effet, plusieurs candidats clamaient qu’il fallait 1 aller pour les filles, et 2 (soit un A/R !) pour les garçons. Seulement, sur mon retour, le marshall me dit que je n’ai pas besoin d’en faire 2… Ok, mais maintenant que je suis à mi-chemin, je ne vais pas laisser mon pneu en plein milieu.

Avec le double de travail, les autres ont commencé à prendre de l’avance. Heureusement, j’ai encore 2 camarades avec moi. J’accélère sur la chicane, et ralenti à l’approche de l’obstacle suivant, une palissade inversée, afin de reprendre un peu mon souffle. Nous sommes partis depuis peu, mais j’ai déjà la bouche sèche. Cette course ne va pas être facile.

J’aide ma collègue à monter, car nous ne sommes pas tous égaux devant ces obstacles de hauteur. Une fois que je suis en haut, je tends la main à un autre camarade pour l’assister. Il n’en aurait pas vraiment eu besoin, mais il est toujours agréable de rendre service.

C’est reparti pour la ballade dominicale. Les obstacles s’enchaînent sans temps mort, le parcours est rythmé, mais le ravito se fait furieusement désirer. Il n’y en a qu’un de prévu pour 7 km de course soit, pour les fatigués, 1 tous les 3,5 km. Sur le papier, c’est largement suffisant et même beaucoup. Sur un 10km par exemple, on est à 1 ravitaillement par 5 km. Par contre, sous la canicule, et en plein effort, c’est peu. J’étais loin d’être le seul assoiffé, et j’en profite pour remercier les militaires présents aux différents obstacles qui ont partagé de bon cœur leur ration de liquide. Militaires et bénévoles avaient encore plus de mérite par ce temps : bravo, et merci à tous !

Suivent un ramping sous barbelés en côte boueuse, des rigs (anneaux, pneus, barres), et un obstacle marrant : un stand de tir !

A l’arrivée, on nous fait faire 2 pompes, puis direction le stand. Muni d’un M4 (ou M16 ?), nous devons atteindre la cible métallique sur les conseils de nos moniteurs. Dommage que l’on n’ait pas eu un Famas, étant sur un site français.

Tir air soft
Merci au bénévole Guy pour la photo !

Ensuite, le trop attendu ravitaillement nous tend les bras ! Encore une fois, les militaires sont là. Ils sont en treillis, sans une once d’ombre sous ce soleil de plomb, mais sont souriants et nous encouragent. Je bois 2 verres d’eau chaude, et prend un morceau de bana… Ah non, ce sont des pommes ?! Tant pis, je prends quand même un quartier chaud de pomme, et juste le temps de les remercier avant de partir en courant pour arriver en haut d’une pente abrupte et glissante. Une fois en haut, je me rends compte qu’il y avait un passage avec une corde… Peut-être est-ce la chaleur, la soif, ou un manque de visibilité. Toujours est-il que je me relance, et trébuche à nouveau sur une racine coupée à 10 cm du sol. Mon pied s’est vraiment accroché, et j’ai même cru avoir déchiré le mesh de mes chaussures.

Nouveau rig, je tape la cloche au bout, et remarque que je suis seul. Pas de marshall, et aucun coureur devant ni derrière. J’accélère donc la cadence afin de rattraper mes collègues, ce qui arrive au bout de quelques dizaines de mètres. Le chemin était tortueux, ce qui les masquait. Je leur dit que la pomme est loin de m’avoir désaltéré, et mon acolyte amateur de nature me dit qu’il a pris 2 petites bouteilles dans son camelback au ravito ! Je profite donc de son génie pour boire à nouveau, tout en économisant pour les autres.

Nous arrivons dans un sous bois clairsemé d’arbres, avec un panneau indiquant de rester sur le chemin. Il s’agit d’un labyrinthe : encore un obstacle que je n’avais jamais rencontré. J’apprécie vraiment toute cette nouveauté, qui pourrait presque être rafraîchissante.

Habitués des courses nature, mon camarade traileur et moi-même nous retrouvons rapidement… en dehors du chemin. Nous tâtonnons un peu, retrouvons les bandeaux rouge et blanc du chemin, et partons là où il semble y avoir du monde. Rien de bien méchant, mais encore une indication manquante ou non-visible, à moins que cela ne soit volontaire ?

Obstacle suivant, surnommé « otage » : un filet suspendu. Je me mets donc rapidement à ramper, quand les autres m’appellent en criant. Etant convaincu que ce n’est pas pour me féliciter de ma technique, je me retourne pour apprendre qu’il fallait le franchir en canard, les mains derrière la tête… D’où le nom de l’obstacle !

Nous avons ensuite un rig constitué de barres dans le sens de la longueur, un mur à grimper, des élastiques, des pneus à enjamber, 3 échelles métalliques, des élastiques, des guillotines, un équilibre, et beaucoup d’élastiques pour nous ralentir… Mon kiné serait fier de moi : je n’ai pas arrêté de lever les jambes !

Notre groupe s’est reformé, et nous avons même fusionné avec les verts. La fin n’est plus très loin selon ma montre, et la fatigue est présente au sein du groupe : marche rapide et peu de discussion. Un ramping sous barbelés, puis un dernier sous les VAB où il faisait frais.

Véhicule blindé de transport de troupes
Véhicule de l’avant blindé

Nous nous remotivons mutuellement, et repartons au pas de course pour arriver à un nouveau porté : cette fois, se sera un obus! Je ne sais pas combien ils pèsent, mais plus qu’un pneu. Autre effet néfaste de cette chaleur : les obus sont brûlants, ce qui motive à exécuter encore plus rapidement l’aller-retour.

Je fais don de la dernière réserve d’eau à une collègue, dont la couleur du visage est en accord avec celle de mon groupe. Nous essayons de la remotiver, mais elle est vraiment au bout et pense s’être blessée.

Après avoir pris en sens inverse l’échelle et les bottes de paille du début, nous arrivons sur les 2 derniers obstacles (faisons abstraction de la palissade d’1m50), avec un flying monkey et la fameuse épreuve valant de jouer au garagiste.

Dernier obstacle très difficle
Histoire d’achever les bras…

Le flying monkey échoué, avec Gilles, nous filons au dernier supplice pour nos bras. Alors que j’étais plutôt bien parti, je chute au 2e anneau… Je ne comptais pas réussir les nunchakus, mais j’aurais bien essayé pour voir.

Nous sautons la dernière palissade, je découvre derrière un photographe en embuscade, en espérant avoir eu le temps de sourire. Ravito de fin course, avec de l’eau et des pommes à nouveau, et remise du lot finisher. Pas de médaille ici, mais un sac à chaussures contenant un t-shirt coton (utilisable hors course donc), et une petite serviette microfibre. Tous ces articles sont siglés BTR.

BTR 2 - lot finisher
Lot finisher

 

Que retenir de cette BTR 2 ?

Dans l’ensemble, j’ai beaucoup apprécié cette course. L’ambiance était bonne, le cadre militaire apportait un plus, et le parcours était rythmé avec des obstacles variés et originaux. La douche était installée dans une station de lavage pour véhicules poids lourds, ce qui permettait de ne pouvoir se rhabiller proprement. Tout le monde était souriant, et je remercie encore les bénévoles et les militaires pour leur accueil et leur investissement.

Le lot change, et la serviette permettra de se reconnaître à la salle de sport.

Il y avait également une très bonne organisation : si je cumule les différents temps d’attente (retrait du bracelet de départ + aller-retour à la consigne + passage aux toilettes + retrait du lot), je dois en être à 5 minutes maximum. Rien à redire de ce côté non plus.

Malgré tous ces points positifs, certaines choses pourraient être améliorées. Le plus gros regret est inhérent à la météo : en période de grosses chaleur, et en étant sur une vague partant à midi, 1 ravitaillement supplémentaire n’aurait pas été de trop. Et ce, même si la course ne faisait que 7 km. Toujours au niveau des ravito, des bananes ou des figues séchées auraient également été les bienvenues.

En complément, j’aurais apprécié des obstacles aquatiques. D’une part, ça aurait encore augmenté la diversité ; d’autre part, cela aurait permis de lutter contre cette chaleur. Je suis toutefois conscient qu’une course ne se prévoit pas 1 semaine à l’avance, et que les organisateurs ne pouvaient pas connaître la météo à l’avance.

J’aurais également aimé avoir une médaille de finisher. Lorsque l’on fini une course, même si on est dernier, être récompensé par une médaille fait toujours plaisir !

Enfin, quelques indications supplémentaires ou mieux visibles viendraient parfaire tout cela.

Panneau BTR 2
Engagez-vous qu’ils disaient !

Est-ce que je serais partant pour une BTR 3 ? Sans hésiter : oui !

 

Mise à jour au 29/06/2017 : après échange avec l’organisateur, de part la nature du terrain, il n’était pas possible d’ajouter des obstacles aquatiques