Après avoir traversé brouillard, pluie et températures proches de zéro sur les routes de l’Andorre, j’arrive enfin à la station de ski de Vallnord Pal, perchée à presque 2000m d’altitude.  J’assiste alors au podium du 15 km déroulé le matin, où les têtes d’affiches espagnoles trustent les premières places. Il y a du beau monde !

Ça grimpe, ça grimpe en Andorre…

Un temps émerveillé devant le paysage magnifique des montagnes environnantes, je me remets vite en selle pour ma maintenant traditionnelle reconnaissance minutieuse du parcours de cette Excalibur Race.  Essentiellement situé sur les pistes de ski où la neige est maintenant bien clairsemée, il n’y aura vraiment pas beaucoup de plat pour relancer l’allure, avec notamment une très grosse montée d’un demi kilomètre juste après la mi-course, où des pentes allant jusqu’à 35% seront très sélectives.

La majorité des obstacles se situent sur le dernier kilomètre, sur le flanc de montagne devant les terrasses de la station. Pyramide, Monkey Bars, Ramping, Tirage de pneus, Poutre, Filets et autres Palissades inversées seront au menu. Alléchant, tout ça !

C’est avec l’objectif bien en tête de finir dans le Top 10 que je rejoins la station tôt le lendemain matin. Les organisateurs et de nombreux bénévoles sont déjà présents et vraiment très ouverts, et mon super Français/Espagnol/Anglais combinés les fait bien sourire. Je retrouve rapidement les quelques représentants français : Les Bisons Jérôme et Jonathan, et Greg Doncarli. Biens échauffés et sous un beau soleil, nous rejoignons la ligne de départ où les élites espagnols, avec le n°1 Lluis Barbe en chef de file, sont déjà prêts à en découdre.

C’est le coup de feu du départ et je prends tout de suite la tête de la course.

Bien lancé par la descente sur route le long du parking de la station, je poursuis à vive allure sur 2 km vallonnés en sous-bois, où seule une palissade et passage rapide dans un container rempli à d’eau (pas vraiment chaude je dois l’avouer) se trouve sur le chemin. Derrière j’aperçois du coin de l’œil Lluis Barbe qui revient doucement et Jérôme pas très loin derrière.

Une montée à pic dans les cailloux aiguisés permet de revenir sur la station. Lluis me rejoint à ce moment-là ; nous passons sous un long filet, franchissons les palissades « Arriba y Abajo » comme ils disent, et attaquons le mur d’escalade horizontale, avec ses tous petits taquets de bois en guise de prises. Bien entrainé la veille, je le franchis au premier essai (Yes pas de burpees !)

Nous sommes à la mi-course, Lluis a pris quelques dizaines de mètres d’avance dans la longue descente glissante et enneigée de la piste de ski. En bas, un nouveau passage sous filet et une palissade de 2,80m précèdent une petite boucle à faire en montée avec 2 gros bidons d’eau. Porté éprouvant, les bidons pèsent et cuisses et mollets commencent à chauffer. Lluis a pris la poudre d’escampette et je ressors avec 3 autres espagnols, pour partir sur 500m de pente extrême à plus de 30%. Et oui c’est sympa les descentes mais après faut remonter, et le tire fesses n’avait pas l’air de fonctionner…

Je gère au mieux la terrible montée en sous-bois, chaque coureur marche mais je manque un peu de fraicheur physique (les deux Spartan du week-end dernier se font sentir) pour vraiment accrocher les grimpeurs espagnols. Arrivé tant bien que mal en haut, en cinquième position, il reste une dizaine d’obstacles à franchir et la piste à monter/descendre tel un parcours de moto-cross. Difficile d’aller chercher les 4 chamois de devant, je m’obstine donc à préserver ce classement, les poursuivants arrivant vite derrière.

Je passe la pyramide et la poutre sans encombre, descend jusqu’au grimpé de corde qui n’a maintenant plus de secret pour moi (merci les TORO !), et me lance pour la fameuse montée en ramping sous barbelés dans la NEIGE ! En faisant bien attention à serrer les poings pour ne pas se geler les mains, je rampe sans perdre trop de temps et me lance ensuitesur le Rig, comprenant 6-7 Monkeys Bars en montée, une barre centrale et la descente sur cordelettes et anneaux. Mains plutôt sèches, je traverse efficacement, remonte une énième fois le flanc de la piste pour tirer un pneu de camion et m’approche de cet obstacle pas très rassurant.

En effet, après s’être hissé debout sur une palissade, il faut se jeter au-dessus d’un trou pour accrocher un filet (un peu comme dans Ninja Warrior) et passer par-dessus à 5 m de hauteur. Loin d’être rassuré par le niveau sécurité de cet obstacle, mais voyant un concurrent rattraper son retard, je me jette sans trop réfléchir, et franchit prudemment pour arriver sur les 2 dernières difficultés. Un mur inversé et des passages sous l’eau (toujours pas bien chaude) me mènent sur la ligne d’arrivée où la musique à fond et une jolie médaille aux couleurs de l’Andorre m’attendent. 35min de course et objectif plus que rempli avec cette 5e place qui m’offre le ticket pour les Championnats d’Europe OCR au Pays-Bas !

J’aperçois rapidement mes amis français franchissant les derniers obstacles, et Jérôme accrochant le top 10 de justesse. Un ravitaillement final avec le strict minimum (Bananes, oranges, fruits, secs et bière) nous attend et nous fait patienter jusqu’à la grande Fideuà (sorte de paella originaire de Catalogne) que nous engloutissons au soleil sur la terrasse de la station.

Les + : chapeau à l’organisation et aux bénévoles vraiment au top. Douches chaudes et repas offert très appréciables.
Les – : 1 ou 2 obstacles à sécuriser

Encore Bravo aux Bisons et à Greg ! Pour moi les courses vont continuer à s’enchainer avec la Frappadingue de Gap et la Ruée des Fadas à domicile avec les TORO, mais plus tranquillement et sereinement pour se préparer pour les Pays-Bas le 12 juin.