En bref : deux milles personnes se sont lancées dans la Frappadingue Breizh X’Trem de Dinan, dimanche 3 juillet 2016. Voir les photographies officielles ›

J’arrive le samedi soir à Dinan, charmante cité médiévale située dans ma Bretagne natale. Je décide d’aller me balader au pied des remparts pour prendre la température. Établies sur l’aire d’arrivée, j’aperçois les tonnelles noires et jaunes. La soirée organisée la veille bat son plein et l’ambiance semble festive ! Ça promet pour le lendemain.

Le matin, j’ai rapidement récupéré mon package coureur à l’Hôtel de Ville. Il comprenait la puce, le dossard et le tee shirt siglé du drapeau breton. Un camion consigne avait été mis en place pour transférer les affaires. Ainsi, les participants n’avaient pas à revenir au départ après la course. Génial et bien pensé ! Ensuite, je retrouve les potes : Boris, Manuel, Xavier, Kévin, Romain et Geoffrey avec lesquels nous échangeons sur nos derniers faits d’armes. C’est vraiment sympa de se retrouver entre passionnés.

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Nous démarrons notre échauffement lorsque le briefing du staff débute. La foule de participants se regroupe sur la place : les déguisements sont légions. C’est fun et bon enfant ! Le temps est couvert mais il fait bon. J’opte pour courir torse nu au vue des nombreux passage dans l’eau et la boue. Bien m’en a pris ! Avec mes camarades, nous partons tous en première vague à 9h30 et déjà il est l’heure de se positionner. C’est ma dernière course avant la trêve estivale et je suis détendu. Je suis avant tout là pour m’amuser et prendre du plaisir. Par ailleurs, le début de saison et surtout le mois de juin a été chargé et malheureusement je souffre d’une tendinite aiguë au talon d’Achille depuis un bon mois. Qu’importe, je suis déjà ravi de pouvoir participer. Merci à Xavier pour le taping qui m’a énormément soulagé. Très cool de ta part ! La musique festive et l’animateur perché sur une estrade font monter l’ambiance.

Cinq, quatre, trois, deux, un et ça part très vite. Un sprint est lancé car un mur de deux mètre cinquante est situé à seulement cent mètres du départ. Je passe dans les premiers et je décide de réduire mon allure. Nous courons le long des remparts et le cadre est vraiment sympa. Je suis en quatrième position et mes All Terrain dérapent complètement sur les pavés dans la courte montée. Je dévale à block la descente en lacet squi suit. Puis, nous franchissons huit petites palissades de quatre-vingt centimètres aisément (sauf Manu à qui j’ai quasiment dû faire la courte échelle).

Après deux kilomètres de course à pied, nous arrivons avec Kévin et Manuel au porté de sac de 15kg environ sur un circuit plaisant qui montait assez raide vers une tour. La pyramide en filet de corde se trouvait au milieu et après l’avoir passé, nous devions reprendre le sac pour finir la fin du parcours en descente. Mes jambes sont lourdes et je ne suis pas au top mais le tendon tient. Plutôt une bonne nouvelle ! Manuel et Kévin m’ont un peu décroché mais ils restent en vue . Je cours avec un trailer local qui découvre les joies de l’ocr. Après un long passage en sous-bois, je découvre Xavier en détresse sur le bord de la route. Je m’arrête pour m’assurer que tout va bien et je reprends ma course. Visiblement la tartiflette de la veille n’est pas passée ! Je suis désolé pour lui !

Le parcours est assez roulant et ça s’enchaîne assez vite. Après avoir franchi quatre gros bondins gonflables, j’arrive maintenant dans un long passage dans un marécage : de l’eau et de la boue mêlées à une végétation très dense. Au début tout est facile puis progressivement ça se complique. Arrivé avec de l’eau jusqu’à la taille, de la vase à mi-cuisse, j’ai la sensation d’être dans des sables mouvants. Face à moi se dressent une barrière de ronces et, peut-être, a un banc de pirhanas, un alligator et un anaconda. Dans ce contexte très hostile, j’ai décidé de rebrousser chemin. Pas fan des ronces ! C’était tellement atypique comme décors que je m’y suis égaré pendant un long moment. N’étant pas égoïste, j’ai également offert ce jungle trip à mon camarade débutant ocr qui était ravi de m’avoir fait confiance. On allait dresser le bivouac pour la nuit lorsque nous avons enfin retrouvé notre chemin dans ce labyrinthe.

J’arrive peu après sur une plaine avec six palissades en rondin de bois de deux mètres vingt puis j’enchaîne sur une section de course sur du bitume. Après une longue montée bien pentue et un plan incliné très glissant, je m’arrête au ravitaillement de la mi-course comprenant des gâteaux, des fruits et de l’eau. Je me retrouve ensuite face à une autre nouveauté 2016, le grimper de corde puis je crapahute à quatre pattes à flanc de colline . A la moitié, je rampe dans un cylindre à l’aide d’une corde. Ce passage à trente à quarante pourcents est assez éprouvant mais je prends beaucoup de plaisir. J’ai déjà repris trois coureurs et devant moi j’ai trois nouvelles cibles en vue. Je dévale en prenant des risques la descente abrupte et je les rejoins juste avant l’une des trois traversées de quinze mètres de la Rance. J’ai un peu travaillé mes compétences en natation et je suis un peu moins à la rue que d’habitude. Nous arrivons sur le temps fort de cette Frappadingue : la plaine, ses spectateurs et surtout son grand nombre d’obstacles funs. Les gens se sont regroupés là et nous encouragent. C’est génial ! On scande mon nom « Mathieu ! Mathieu ! allez t’es le meilleur, le plus beau, le plus fort! ». Ça me rebooste ! Par contre, je ne reconnais ni les voix, ni les personnes… Je constate qu’en fait, l’un des coureurs que je viens de reprendre s’appelle également Mathieu.

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Je me reconcentre un peu car les trois camarades sont en mode pile électrique : je les suis en gérant mon effort. Je suis beaucoup mieux physiquement que l’an passé et je les distance rapidement sur les cylindres, le ramping, la tyrolienne de quinze mètres (merci les championnats d’Europe, c’était une formalité) et les cinq belles dunes de boue. Puis, c’est au tour d’un nouvel obstacle : l’immersion totale sous des cylindres de chantier. L’eau était froide et boueuse et il fallait répéter à quatre reprises la manœuvre. J’ai trouvé ça fun et original. Merci aux proches de Boris pour les encouragements qui m’ont fait très plaisir. Face à moi se dresse le beau viaduc de Dinan : magnifique cadre. De nouveau, je saute dans la Rance pour la dernière traversée avant la remontée vers Dinan.

Les écarts sont faits : devant moi mon ami trailer a une centaine de mètres d’avance et derrière les trois daltons sont embourbés dans la boue. La longue ascension des rues pavés se révèlent être très difficiles : en effet après Indiana Jones dans la jungle équatorial, c’est au tour de Philippe Candeloro à Holliday On Ice mais en mode pingouin sur la banquise. Mes chaussures ne sont vraiment pas leur avantage sur ce revêtement : dommage. En effet, je manque de tomber plusieurs fois. Ouf, enfin j’arrive sur l’asphalte pour la dernière ligne droite le long des remparts . La monkey-bar constituée de deux échelles horizontales n’est pas si simple et je suis content d’arriver jusqu’au bout aidé par les encouragements des spectateurs. J’accélère un peu sur les derniers hectomètres et je prends quelques légères décharges électriques avant de franchir la ligne d’arrivée.

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Pour l’anecdote, de la douzième place, j’ai pu remonter jusqu’à la septième position après une heure et quelques, dix kilomètres et cinq cents mètres de dénivelé positif. On me remet la médaille finisher et on m’invite à rejoindre le ravitaillement de fin constitué d’une boisson énergétique Frappadingue, du cidre, des bonbons, des gâteaux, des fruits en nombre. C’est très complet ! Sur l’aire d’arrivée, vous trouviez de quoi vous restaurez, des douches extérieures, vos affaires transférées et de la musique. Des tables avaient été disposées pour s’asseoir et manger. Avec les autres racers, nous avons bien profité de l’après-course pour refaire le match. Malgré quelques averses, il faisait plutôt bon et le temps n’a pas été gênant.

J’ai vraiment passé un super moment à la Frappadingue de Dinan et je n’étais pas le seul à partager ce sentiment. En effet, les participants interrogés ont également pris beaucoup de plaisir.

J’ai moins aimé :

  • le balisage dans le marécage,
  • l’absence du toboggan gonflable.

J’ai aimé :

  • Le parcours et les beaux paysages très variés,
  • la boue bien présente,
  • les cinq cent mètres de dénivelé positif,
  • les trois passages dans l’eau,
  • les nouveautés 2016 (corde, sacs, passage sous les cylindres dans l’eau),
  • les obstacles bien répartis sur le parcours et notamment la Plaine,
  • peu d’attente aux ateliers pour les dernières vagues,
  • ravitaillement complet pour tous,
  • bonne ambiance générale,
  • les encouragements,
  • le transfert des affaires et la consigne mobile,
  • le très bon rapport qualité-prix.

Je tenais à remercier Marc Devins et le staff de la Frappadingue pour son accueil et la qualité de la course proposée. Bravo à vous !

Je remercie également :

  • Léo Climber, coach au top même dans les moments difficiles, bon rétablissement à toi,
  • Run Gratis et Run and Trail,
  • Sébastien d’obstacle.fr, félicitation pour ton épopée dans les Alpes et pour la qualité de ton travail,
  • Globe runners,
  • ainsi que les personnes me soutenant en live ou sur les réseaux sociaux instagram , facebook et twitter.

Merci à vous !

Maintenant il est temps pour moi de souffler un peu ! Place aux vacances scolaires. Ainsi Les Warriors, je vous donne rendez-vous le 28 août prochain pour la Frappadingue à Courchevel qui s’annonce aussi fun que pentue !

Bonnes vacances à vous et Profitez-bien !