Alors que les initiatives internationales de notre discipline travaillent avec la fédération internationale de pentathlon moderne (UIPM), la Fédération Française d’Athlétisme (FFA) passe à la vitesse supérieure en France en annonçant son partenariat avec Golazo pour concevoir des courses hors-stades et notamment des courses à obstacles d’après nos confrères du magazine VO2Run. Golaz est présent en France avec la Race Against Nature organisée pour la première fois en 2015. Cette société belge est également l’organisateur des renommées Spartacus Séries en Belgique.

La course à obstacles règlementée dès janvier ?

VO2Run rapporte que le président de la FFA, Bernard Amsalem, fait le parallèle avec les débuts du cross-country où cette discipline devait, à l’origine, être courue dans des hippodromes avec des obstacles. Toujours selon le magazine, la puissante fédération annonce pouvoir obtenir le rattachement de notre sport à l’athlétisme dès le mois de janvier prochain suite à une demande du ministère des sports de réglementer les obstacles et la sécurité. Dès que l’athlétisme aura obtenu ce précieux sésame, elle sera alors libre d’imposer son propre règlement sur les différentes épreuves en France. 

La fédération semble toutefois rester très prudente sur ce sujet au niveau des courses à obstacles car le partenariat avec Golazo pourrait la mettre dans une situation de concurrence déloyale vis-à-vis des autres séries. Il serait en effet mal vu d’un grand nombre d’organisateurs que les règles définies pour les courses à obstacles deviennent un avantage concurrentiel trop important pour la société ayant signée un partenariat avec la FFA.

La course à obstacles, sous-discipline du cross ?

Dans l’interview retranscrite par VO2Run, Bernard Amsalem déclare :

C’est aussi une opportunité pour de redévelopper le cross si on l’adapte en fonction des règlements que l’on va pouvoir obtenir de la part du ministère.

La FFA compte donc s’appuyer sur la course à obstacles pour redynamiser le cross, inclure des obstacles dans le cross ; l’ajout de buttes de terre lors des derniers championnats d’Europe de Cross-Country à Hyères étant déjà considéré comme un obstacle. À moyen terme, il semble clair que l’objectif de la FFA soit d’intégrer la course à obstacles en tant que sous-discipline du cross. Voir notre sport devenir une sous-discipline d’une activité factuellement mineure de la fédération nous inquiète légitimement pour l’avenir de l’OCR. 

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Un des « obstacles » du Championnat d’Europe de Cross-Country

Si tel était le cas, la course à obstacles en France pourrait se diriger exclusivement vers un modèle basé sur les Mud Run comme The Mud Day ou Race Against Nature composées uniquement de running et de franchissements (appelés agrès au sein de la FFA). Si cette famille de courses intègre une majorité des épreuves françaises, ce n’est pas le cas au niveau international où les obstacles de natation, de portés, de tirs (arc, carabine, javelot) et des défis (corde verticale, vachette…) sont des composantes essentielles.

Gageons que la Fédération Française d’Athlétisme ait fait un bon travail de documentation sur notre discipline avant de demander la délégation à l’État Français et que les 275 000 dossards distribués en 2015 ne soit le seul argument motivant leur décision. Si les contacts au niveau international se confirment avec le pentathlon moderne, la course à obstacles en France risque de se retrouver dans une situation isolée et assez inconfortable.